Le Fouet d'argent 2000 aux Gallois
Le prochain concours européen des écoles hôtelières aura lieu en 2002 afin de laisser le temps à chaque pays d'organiser la sélection nationale.
Le Llandrillo College de Conwy, au Pays de Galles du Nord, près de Bangor, a emporté le second Fouet d'argent disputé entre quinze écoles hôtelières européennes ces cinq derniers mois à l'hôtel Léopold de Bruxelles. Eric Robert, MOF 2000, professeur à l'ESCF Grégoire Ferrandi, a remis à l'équipe le trophée remporté à l'occasion de la première édition par l'école parisienne en 1999. Le second est le Cork Institute of Technology en Irlande, le troisième le CDT L'Algueria del Duc de Valence en Espagne. L'école hôtelière du Périgord qui représentait la France n'apparaît pas dans les cinq premiers. Au titre de lot de consolation, elle a emporté le trophée de la Meilleure hygiène. La Belgique, représentée par l'école brugeoise Spermalie, dauphine de la France l'an dernier, ne pointe qu'en 5e position. L'Italie et le Portugal finissent dans les profondeurs du classement. Une sévère déconvenue pour les pays de forte tradition culinaire qui de surcroît possèdent les meilleurs produits.
Un concours original
Ce concours à la formule totalement originale semble avoir trouvé sa place. "L'idée,
rappelle Luc Demeulemeester, marketing manager de l'hôtel Léopold, est de juger les
écoles d'après les capacités pratiques de leurs équipes à vivre une semaine en
situation réelle complète." Logés au Léopold, un hôtel indépendant de
taille moyenne, les élèves font leurs menus, leur décoration, leur carte, leur marché,
prévoient l'animation, la forme de l'accueil, et doivent tenir leur budget d'achat et
séduire la clientèle. Les gestes et actes professionnels en cuisine comme en salle sont
également jugés, comme le résultat dans l'assiette, mais ils ne constituent qu'une
partie de la notation. Il faut tenir la distance et la régularité sur une semaine. La
salle est notée aussi haut que la cuisine. Y compris les connaissances en langues,
puisque l'hôtel Léopold se trouve au cœur du quartier européen où il reçoit
toutes les nationalités du continent.
La formule de la finale n'est plus guère discutée, et malgré l'effort que représente
la réception (même soutenue par de bons sponsors) des équipes, la direction de l'hôtel
est décidée à poursuivre l'expérience. Euro-Toques et l'Association européenne des
directeurs d'écoles hôtelières, ainsi que le soutien du Parlement européen, lui
donnent de l'assise professionnelle et institutionnelle. Reste la question de la
sélection des écoles, pays par pays. Faute de temps et de candidats, elle est délicate.
Pour chaque équipe, il faut trouver du temps (notamment une semaine entière libérée),
un budget de déplacement, une logistique pour les achats qu'ils ne peuvent faire chaque
jour sur place. Cela demande une très forte motivation de la direction, et sans doute
plus d'un an de mise en place. Il est donc probable que chaque antenne nationale
d'Euro-Toques et de l'association des écoles organisera un an sur deux une sélection
dans son pays. Ce qui exige de trouver un hôtel-restaurant volontaire (délicat) pour
reconstituer des conditions équitables. Il reste peu de temps pour débuter en 2001.
A. Simoneau
Les Gallois reçoivent leur prix des mains d'Eric Robert, MOF 2000, professeur à
l'ESCF Grégoire Ferrandi.
| L'avis du président du jury Le Parisien Bernard Molitor, installé de longue date à Bruxelles, préside le jury et suit les équipes d'un bout à l'autre du concours. Il a été passablement stupéfait par l'élévation du niveau moyen du concours, et par la capacité de pays comme l'Irlande ou la Grande-Bretagne à assimiler la bible d'Escoffier. "L'hygiène, le décor, les procédures, l'accueil, les achats, les menus et la préparation, tout avait été travaillé longtemps à l'avance par les vainqueurs. Ils ont montré du courage et de l'envie de gagner à revendre. Quand on n'a pas de grande tradition culinaire chez soi, on peut la remplacer par le sérieux et la préparation." "J'ai noté en professionnel, il n'y a pas eu de passe-droit ou de cadeau", affirme-t-il. Dont acte. Si les Français veulent revenir sur le podium, la meilleure équipe doit se donner les moyens de réussir. |
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L'HÔTELLERIE n° 2679 Hebdo 17 Août 2000
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