Baromètre mensuel Pannell Kerr Forster
Le mois de juin a profité, pour une fois, davantage à la province qu'à la capitale. Les résultats cumulés à la fin du premier semestre mettent toutefois l'accent sur une activité hôtelière globalement bien orientée.
Voici une nouvelle plutôt
rare : "La province progresse plus vite que Paris." Et pourtant ! C'est
ce qu'a observé le cabinet spécialisé Pannell Kerr Forster Consulting France, à
travers son baromètre mensuel (établi à partir d'un échantillon d'hôtels classés du
2 au 4 étoiles, représentant quelque 30 000 chambres) en juin dernier. En province,
l'activité a en effet poursuivi sa progression durant le mois de juin, notamment sur les
segments 4 et 3 étoiles. A tel point d'ailleurs que le haut de gamme provincial a vu sa
fréquentation grimper de 8,8 % pour se stabiliser à 82,2 %. Quant aux établissements 3
étoiles, ils ont, eux, amélioré leur taux d'occupation de quelque 1,9 % atteignant les
81,1 % contre 79,6 % un an plus tôt. Des résultats encourageants malgré une météo
extrêmement défavorable. D'autant plus que la hausse des niveaux de remplissage s'est
accompagnée d'une augmentation sensible des recettes moyennes chambre (RMC). Les hôtels
4 étoiles sont ainsi parvenus à réaliser 1 269 francs de recette moyenne par chambre (+
29,5 %), tandis que les unités 3 étoiles ont franchi, elles, la barre des 535 francs, à
comparer aux 448 francs de l'année précédente. Reste les 2 étoiles, un peu à la
traîne, avec un taux d'occupation qui a fléchi de 2,2 % (77,5 %) en juin. Une baisse
néanmoins compensée par une recette moyenne chambre en net progrès puisque celle-ci est
passée de 284 à 298 francs.
Parallèlement, les établissements hôteliers de la capitale ont, semble-t-il, davantage
peiné. "Des baisses d'activité ont effectivement été enregistrées à Paris à
cause de l'absence du Salon du Bourget et de la chute de fréquentation des aéroports
parisiens (- 3,6 % à Orly et - 1,3 % sur Roissy)", indique Pannell Kerr Forster.
Et d'ajouter : "Cet événement avait gonflé les résultats l'an passé."
Au terme du mois de juin dernier, l'occupation globale des hôtels haut de gamme a ainsi
chuté de 0,4 % à 89,9 %. Pas de quoi en faire un véritable drame. Sachant que les
palaces ont tout de même rempli à plus de 91 % leurs murs et les établissements de
grand luxe à 92 %. Reste que les hôtels de charme ont, en revanche, perdu davantage de
clients avec avec une baisse de 3,3 %, et les gros porteurs de 1,8 %.
Moyenne gamme en retard à Paris
Et du côté des hôtels 2 et 3 étoiles parisiens, PKF a observé une tendance analogue
se traduisant par une régression globale du taux de remplissage de 4,5 %.
Ajoutons à ce phénomène une chute conséquente des prix moyens chambre sur certains
segments. A commencer par les hôtels grand luxe dont la RMC a fléchi de 6,9 % à 2 232
francs. Celui également des unités moyenne gamme qui est allé jusqu'à perdre 4,5 % à
587 francs.
De mauvaises performances qui n'ont finalement pas d'incidence majeure sur le bon niveau
d'activité constaté au cours du premier semestre 2000. Au regard du revenu par chambre
disponible (RevPar), les meilleures progressions concernent en effet, toujours et encore,
les établissements de luxe de la capitale : 29,7 % pour les palaces ou bien encore 15,8 %
pour les hôtels de charme. L'hôtellerie de province a, elle aussi, bénéficié d'une
bonne conjoncture puisque les évolutions du RevPar sont, là aussi, significatives : 15,1
% pour les 4 étoiles, 11,2 % pour les 3 étoiles et 4,5 % pour les 2 étoiles. Une seule
ombre au tableau : le RevPar du moyenne gamme parisien n'a pas pleinement profité de la
tendance haussière observée dans le haut de gamme. Ceci résultant de baisses
d'occupation et de RMC cumulés.
C. Cosson avec PKF
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L'HÔTELLERIE n° 2680 Hebdo 24 Août 2000