Rubrique animée par Pascale Carbillet.
pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr
Je travaille dans une brasserie depuis quelques années. Récemment, un client est parti sans payer en laissant une note de 100 F. Mon patron n'a rien voulu savoir et j'ai dû régler la somme par moi-même. Mon employeur peut-il m'obliger à payer cette somme sur mon salaire ? Cette pratique est-elle bien légale ? (F.C. de Chalons-en-Champagne)
Votre employeur n'a pas le droit de vous faire supporter la charge de la note impayée
par ce client indélicat.
L'article L.122-42 du Code du travail interdit aux employeurs d'infliger quelque amende et
sanction pécuniaire que ce soit à ses salariés. Cette interdiction est générale et
concerne toutes les formes de retenues sur salaire du fait d'une faute du salarié ou
d'une mauvaise exécution de ses obligations contractuelles.
Si un de vos clients est parti sans payer sa consommation, votre employeur ne peut donc
pas vous obliger à la rembourser, que vous ayez ou non commis une faute et qu'elle ait
été volontaire ou involontaire.
S'il le fait, il peut être condamné à payer une amende de 25 000 F au plus, qui peut
doubler en cas de récidive.
Si vous laissez partir un client sans payer, cela constitue une faute pour laquelle votre
employeur pourra vous sanctionner en vous notifiant un avertissement par écrit. N'oubliez
pas que plusieurs avertissements peuvent aboutir à un licenciement.
Je travaille dans la restauration et souhaite ouvrir une rôtisserie de poulets haut de gamme. Pourriez-vous me donner les coordonnées de fournisseurs de rôtissoires à roulettes ? (C.B. de Paris)
* Alpha Equipement SA
90, route de Turin
06300 Nice
Tél. : 04 93 89 12 07
Fax : 04 93 56 56 57
* Doregrill SA
12, rue du Moulin
Parc d'activité du Moulin
BP 52 - 44880 Sautron
Tél. : 02 40 63 80 00
Fax : 02 40 63 82 67
* Rotisol SA
ZI, avenue Trentaine
77500 Chelles
Tél. : 01 64 21 80 00
Fax : 01 64 26 16 85
* Soremath, La Broche 89
34-36, rue de la Grande Rimade
06800 Cagnes-sur-Mer
Tél. : 04 93 22 53 00
Fax : 04 93 22 81 60
* Tiffon
Le Maine Brun
16190 Montmoreau
Tél. : 05 45 60 22 04
Fax : 05 45 60 32 93
Votre
article du 3 août a retenu mon attention car il comporte, à ma connaissance, une erreur
de base. En effet, vous mentionnez que l'affiche des prix doit être apposée "Au dos
des portes d'entrée des chambres". Je m'étais bagarré contre cette
"vérité" dans les années 75 à 80, contre les services de la concurrence du
Var qui émettait cette exigence alors qu'aucun texte ne définissait l'emplacement
obligatoire dans la chambre, et surtout pas derrière la porte.
Nous avons eu raison, non pas sans difficulté, mais cela a permis à l'époque
d'annuler pas mal de PV déjà "offerts" par ces services. J'aimerais savoir
s'il existe une nouvelle loi depuis cette période localisant l'endroit d'affichage dans
la chambre ou si cela correspond toujours simplement à une habitude du temps où le
portemanteau ornait cet emplacement. Merci d'avance de votre aide, car je suis dans ce cas
en infraction, mais je n'ai nullement l'intention de changer mes cadres en bois disposés
à proximité des portes d'entrée. (G.G. de Toulon)
Malheureusement pour vous, il n'y a pas d'erreur dans le courrier des lecteurs. En
effet, comme il était précisé, l'affichage des prix dans les hôtels et autres
établissements similaires est réglementé par un arrêté du 18 octobre 1988. Cette
réglementation est donc postérieure à vos différends qui se sont déroulés dans les
années 75-80. Dans l'article 4 de cet arrêté, il est bien précisé que : "Dans
chaque chambre, derrière la porte d'entrée, sont affichés les prix :
* de location de celle-ci pour une ou plusieurs personnes, à la journée ou pour une
toute autre durée, selon le cas ;
* de la pension ou de la demi-pension correspondante, boisson comprise ou non comprise,
s'il y a lieu ;
* du petit-déjeuner ;
* des prestations fournies accessoirement à la location de la chambre.
Lorsque l'exploitant applique des tarifs différents par période, il affiche le prix
minimum et maximum pratiqué durant l'année pour chacune des prestations concernées."
Si vous ne voulez pas avoir de problèmes, vous devez vous mettre en conformité.
Suite à
un contrôle des fraudes, il nous a été indiqué qu'en tant qu'hôtel 2 étoiles, il
nous fallait un point phone à monnayeur avec cabine confidentielle où il y a une
tolérance pour une bulle de discrétion. Je vous précise que toutes les chambres sont
équipées d'un poste avec accès direct au réseau.
Dans le n° 2157 de L'Hôtellerie, vous énumérez les obligations pour un
établissement 2 étoiles : téléphone avec réseau dans toutes les chambres. C'est le
cas. Qu'en est-il de ce point phone ? (D.O. de Mâcon)
Effectivement, en tant qu'hôtel 2 étoiles, vous devez non seulement équiper toutes
vos chambres d'un téléphone avec réseau, mais vous devez aussi mettre un téléphone à
la disposition de votre clientèle dans les parties communes.
En effet, les normes de classement des établissements hôteliers sont fixées par un
arrêté du 14 février 1986. Celui-ci prévoit, à la rubrique Equipement d'un hôtel,
que l'établissement doit disposer d'une cabine téléphonique fermée et insonorisée à
la disposition de la clientèle (cabine type Outlec tolérée en métropole pour les
catégories 0 étoile, 1 et 2 étoiles).
Mais ce texte prévoit aussi que l'hôtel doit être équipé d'un standard téléphonique
et téléphone intérieur dans toutes les chambres. Pour les hôtels 2 étoiles et
au-delà, il est prévu que toutes les chambres soient équipées d'un téléphone avec
réseau.
Depuis quelques semaines, on parle beaucoup du manque de main-d'uvre dans les
CHR, pourtant les mois de surcharge que sont les mois d'été sont les plus propices à
l'emploi de stagiaires venant de lycées hôteliers, mais à quel prix ?
Le coût d'un stagiaire doit tenir compte de frais simples, tels que les frais de dossier,
l'indemnité versée au stagiaire et les frais de transport A/R soit environ 2 500 F/mois
TTC puisqu'il y a exonération de charges. A cela il faut ajouter les frais d'hébergement
et de nourriture pour les stagiaires éloignés, mais on est loin d'atteindre les 9 400
F/mois TTC minimum que représente le coût d'un saisonnier.
Voilà donc une main-d'uvre intéressante, de plus corvéable à merci, car non
protégée par une convention collective ou des représentants syndicaux et éloignée de
son administration lycéenne en vacances.
Eh bien ces jeunes que vous dites non motivés, ils découvrent là le vrai visage de
votre entreprise et même du "métier" de l'hôtellerie, et lorsqu'au lieu de
passer dix minutes pour leur expliquer ce que l'on attend d'eux, "on" les traite
de bons à rien et "on" leur laisse les tâches les plus ingrates à exécuter
en critiquant cette jeunesse qui...
Messieurs les chefs d'entreprise, si vous voulez que ces jeunes aiment ce métier qu'ils
ont choisi et dont ils découvrent la face cachée, profitez de ces stagiaires, mais en
ayant bien à l'esprit que ce qu'ils vont apprendre auprès de vous leur restera comme une
tare ou un bienfait et influencera l'avenir de votre profession, car ces jeunes sont
prêts à se battre pour ce métier, mais pas dans l'indifférence, l'injustice et
l'exploitation.
En traitant les stagiaires avec désinvolture, vous vous rendez responsable du manque de
main-d'uvre de demain dont vous vous plaignez déjà aujourd'hui.
J.-J. F. de Sartrouville
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2683 Hebdo 14 Septembre 2000