Les chiffres du Fafih pour 1999
Le Fafih (Fonds national d'assurance-formation - OPCA de l'industrie hôtelière) publie le bilan de son activité pour 1999. Les chiffres sont encourageants : 330 millions de francs ont été collectés, 50 000 salariés ont bénéficié d'une formation, soit près de 10 % de la population employée dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie. Mais des disparités existent entre les petites entreprises et les plus importantes. Entretien avec Michel Joly, directeur général du Fafih.
Propos recueillis par Lydie Anastassion
Michel Joly : "On assiste à une détérioration du
dispositif de la formation professionnelle continue dans les CFA."
L'Hôtellerie : Qu'est-ce que le Fafih et à quoi sert-il
?
Michel Joly : Neuf syndicats employeurs et cinq
syndicats de salariés ont mis en place et dirigent un organisme qui collecte les
contributions obligatoires de la formation professionnelle continue pour l'industrie
hôtelière. En contrepartie, le Fafih finance les formations utilisées par les
entreprises et les salariés de la branche. Il garantit la qualité des formations et
oriente l'offre de formation. Le Fafih produit une valeur ajoutée en évaluant l'étendue
des besoins et en mettant en face l'offre de formation. Parmi les 2000 organismes de
formation auxquels on paye une facture, nous travaillons de façon significative avec 500
d'entre eux. Nous avons mis en place quatre dispositifs de collecte vis-à-vis des
entreprises. Nous avons celles de moins de 10 salariés qui ont deux formes de
contribution : 0,15 % de leur masse salariale pour le plan de formation de leurs salariés
et 0,10 % au titre de l'alternance. Les entreprises de plus de 10 salariés cotisent à
hauteur de 0,4 % pour l'alternance, 0,1 % pour le capital de temps de formation et 0,9 %
pour le plan de formation. A ce niveau, elles ont le choix entre deux options : soit
verser la totalité de ces 0,9 % au Fafih, soit nous verser 0,5 % de ces 0,9 % et
dépenser le reste elles-mêmes.
L'Hôtellerie : Quelle
somme avez-vous collecté en 1999 ?
M.J.: Nous avons collecté 330 millions de francs en
1999, contre 312 millions de francs l'année précédente, ce qui veut dire que les masses
salariales se sont accrues et que davantage d'entreprises ont versé l'intégralité de
leurs cotisations au Fafih. 50 000 personnes ont bénéficié d'un stage contre 45 000 en
1998. Le secteur emploie 550 000 salariés, ce qui veut dire que nous avons touché 10 %
de cette population. D'une certaine façon, nous avons atteint notre objectif, mais pas
tout à fait. Si nous sommes satisfaits du taux de départ en formation dans les
entreprises de plus de 10 salariés, celui constaté dans les entreprises plus petites est
encore faible.
L'Hôtellerie : Quelle est la place de la formation
dans le contexte actuel de pénurie de main-d'uvre ?
M.J. : La situation est la suivante : d'un côté les
entreprises ne trouvent pas de personnel, de l'autre il y a des gens qui entrent en
formation par le biais de l'apprentissage. Les entreprises sont de plus en plus tentées
de leur faire interrompre leur cursus et de leur proposer un statut ordinaire de salarié.
Résultat : les jeunes quittent leur formation. Ce départ provoque un appauvrissement du
renouvellement de la formation professionnelle. De plus, le jeune se rendra compte, un peu
plus tard dans sa carrière, que son diplôme lui fait défaut pour progresser.
L'Hôtellerie : L'offre de
formation est-elle un plus utilisé par les entreprises pour motiver le personnel ?
M. J. : Oui, certaines d'entre elles la mettent en
avant dans leur processus de recrutement. Elles annoncent qu'elles vont entretenir la
qualification des gens qu'elles recrutent. On constate une corrélation nette entre le
développement d'une entreprise et l'usage qu'elle fait de la formation.
L'Hôtellerie : Le Fafih a injecté l'an dernier 22
millions de francs dans les CFA. Or, les jeunes les désertent. Que se passe-t-il ?
M. J. : Le Fafih a mis 22
millions de francs en 1999 dans les CFA pour améliorer la qualité de l'enseignement.
Notez bien que le Fafih ne gère pas les CFA. Il les subventionne sous l'impulsion des
partenaires sociaux qui le composent et qui veulent donner un coup de main à
l'apprentissage. Moins il y a d'élèves, moins le "placement" est bon. Mais la
situation est pire au sein des CFA qui, en début d'année, achètent un montant de
matière d'uvre en fonction du nombre d'apprentis inscrits et qui finalement perdent
de l'argent, faute d'avoir les élèves attendus. Certains d'entre eux choisissent de
fermer des filières, ce qui induit une spirale de décomposition du dispositif de
formation.
L'Hôtellerie : Quel bilan peut-on tirer du dernier
plan emploi ? A quoi devrait ressembler le prochain ?
M. J. : Le bilan du plan emploi de l'industrie
hôtelière 1997-1999 est positif, selon moi. Les objectifs ont été remplis. Mon
sentiment est que l'on ne peut pas faire l'économie, dans la situation actuelle, d'un
nouveau plan, très différent du précédent. Cette fois, nous vivons un développement
économique que nous ne pouvons pas assurer par manque de personnel. Notre rôle consiste
donc à susciter des dispositifs dans lesquels il y aurait toute la formation, mais rien
que la formation nécessaire, de façon à répondre précisément et rapidement aux
besoins des employeurs. C'est un peu l'esprit de la Recape, reconnaissance d'aptitude à
l'emploi, que les partenaires travaillent à élargir.
La formation continue
A travers un plan de formation mis en place dans l'entreprise, l'employeur peut faire
financer la formation de ses salariés sous contrat de travail de droit commun. Selon les
termes de l'accord entre l'entreprise et le Fafih, ce dernier règle le coût des heures
de formation effectivement suivies par le stagiaire.
Les contrats d'insertion en alternance
Les contrats d'orientation, de qualification et d'adaptation permettent d'embaucher un
jeune, âgé de 16 à 25 ans, en vue de le former au sein de l'entreprise. Ce dispositif
associe des cours théoriques dispensés dans un centre de formation et une formation
technique en entreprise, sous l'autorité d'un tuteur. Le Fafih rembourse au fur et à
mesure l'entreprise, sur présentation des factures, les heures de formation suivies par
le jeune.
Dans le cadre d'une convention tripartite entre le Fafih, le centre de formation et
l'entreprise, le Fafih règle directement le centre de formation.
Le capital de temps de formation
Avec le CTF, les salariés suivent, à leur initiative pendant le temps de travail, des
actions comprises dans le temps de formation de leur entreprise afin de se perfectionner
et de se qualifier. Le Fafih finance la part du coût des heures de formation
effectivement suivies et, le cas échéant, la part de salaire et des frais annexes
correspondants.
Hommes : 7 385
Femmes : 5 544
Nb de salariés déclarés * :
231 742
Taux de départ en stage = 5,6 %
* collecte du 28 févier 1999
Encadrement & dév. du personnel 3 % Hygiène & sécurité 12 % Comptabilité & gestion 3 % Informatique & bureautique 34 % Langues 30 % Techniques professionnelles 10 % |
Hommes : 14 278
Femmes : 9 642
Nb de salariés déclarés * :
97 355
Taux de départ en stage = 24,6 %
* collecte du 28 févier 1999
Encadrement & dév. du personnel 13 % Hygiène & sécurité 8 % Comptabilité & gestion 5 % Informatique & bureautique 38 % Langues 8 % Techniques professionnelles 11 % Divers 17 % |
Les centres régionaux
* Ile-de-France
2, rue de la Ville l'Evêque
75008 Paris
Tél. : 01 40 17 20 20
Fax : 01 42 66 99 23
* Ouest
64, rue de Falaise
14000 Caen
Tél. : 02 47 70 37 00
Fax : 02 31 78 06 21
* Centre - Pays de la Loire
6, rue Albert Thomas
37000 Tours
Tél. : 02 47 70 37 00
Fax : 02 47 70 37 09
* Sud-Ouest
125-127, rue de Turenne
33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 79 69 00
Fax : 05 56 79 69 09
* Sud
Les Portes d'Occitanie
94, avenue des Minîmes
31200 Toulouse
Tél. : 05 34 40 96 30
Fax : 05 34 40 96 39
* Sud-Est
Nice Europe - B -
29, rue Pastorelli
06000 Nice
Tél. : 04 93 62 75 62
Fax : 04 93 62 75 69
* Nord
64, boulevard Carnot
62000 Arras
Tél. : 03 21 51 92 00
Fax : 03 21 51 02 09
* Est
Kleber Center
10, place du Temple neuf
67000 Strasbourg
Tél. : 03 88 32 30 63
Fax : 03 88 75 65 36
* Centre-Est
Le Parc de Mirande
14, rue Pierre de Coubertin
21000 Dijon
Tél. : 03 80 67 76 88
Fax : 03 80 65 45 68
* Rhône-Alpes
59, rue de l'Abondance
69421 Lyon CEDEX 03
Tél. : 04 72 60 26 36
Fax : 04 72 60 26 39
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L'HÔTELLERIE n° 2684 Hebdo 21 Septembre 2000