Corse
Les réservations prises dès le début de l'année 2000 se sont confirmées cet été, mais la clientèle de passage a manqué. Si la fréquentation a été assez satisfaisante, elle marque un recul par rapport à 1999.
Roland Dominici, le
président de la Coordination des industries touristiques de la Corse veut remettre les
pendules à l'heure. "Nous avons eu tort de laisser dire à l'ensemble des médias
nationaux que la Corse afficherait complet cet été. Au final, dans les établissements
hôteliers, toutes microrégions confondues, on enregistre une baisse de fréquentation de
6 à 10 % en juin, de 6 à 8 % en juillet, et même de 3 à 4 % en août." Il
n'est pas question de faire du catastrophisme, la Corse a quand même connu une bonne
saison touristique : pour preuve, les chiffres avancés par les compagnies de transport
qui font état d'une augmentation des flux d'environ 10 % sur juillet et août. Mais,
après analyse, il faut relativiser ces variations : les compagnies n'ont aucun
renseignement sur la durée des séjours touristiques dans l'île - "or, nous
devons parler en nuitées", souligne Roland Dominici. De même, elles ne
distinguent pas les touristes des Corses de la diaspora qui se rendent dans les maisons de
famille, ou de la clientèle des locations paracommerciales. "Nous estimons qu'à
peine 45 % des visiteurs de l'île viennent dans les hébergements marchands",
insiste l'hôtelier. En fait, après une vague de réservations très anticipées, dès
janvier, voire décembre dernier, la grève observée à la SNCM en mai a entraîné une
chute immédiate de la fréquentation et un arrêt des réservations. La Corse n'a pas
ensuite profité de "l'effet Erika", n'ayant traditionnellement pas la même
clientèle que la côte Atlantique. Enfin, le tourisme de passage a profondément fait
défaut. Pour les professionnels, il existe plusieurs causes à cette désaffection :
surmédiatisation et annonce erronée d'une saturation du marché insulaire, manque de
capacité dans les transports aériens, et absence de campagne de publicité en Italie
cette année (le trafic sur l'Italie a diminué de 6,73 % en juillet, toutes compagnies
confondues). "Or, la clientèle de passage est celle qui nous permet d'améliorer
nos taux de remplissage", souligne encore le président de la coordination. Même
si l'arrière saison s'annonce plus que correcte, les professionnels du tourisme de l'île
n'auront pas réalisé le chiffre d'affaires escompté cet été...
L. Peretti
Il n'est pas question de faire du catastrophisme, la Corse a quand même connu une
bonne saison touristique.
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L'HÔTELLERIE n° 2684 Hebdo 21 Septembre 2000