Résultats semestriels
"Tout est intéressant dans la division hôtelière de Granada"
Aujourd'hui, ce à quoi
aspire le groupe Accor, c'est d'"aller plus haut !" Signe des temps (ou
bien des lieux peut-être) d'ailleurs, le président du directoire, Jean-Marc Espalioux, a
réclamé un coussin pour mieux présenter les comptes semestriels de l'entreprise. Il
faut dire qu'au terme des six premiers mois de l'exercice 2000, Accor a vu ses
performances grimper à vive allure. Le numéro 1 européen de l'hôtellerie (3 454
hôtels à la fin août, soit 385 427 chambres) a effectivement enregistré une hausse de
20,7 % de son chiffre d'affaires (hors cessions et impacts de change) à 3,316 millions
d'euros, dont 14,8 % liés au développement et 5,9 % à l'activité.
Le résultat global des opérations (avant loyers, frais financiers...) a lui augmenté de
36,1 % à 326 millions d'euros. Le tout débouchant sur une progression de 26,9 % du
résultat net du groupe à 196 millions d'euros. De quoi envisager l'avenir sous les
meilleurs auspices. D'autant que l'activité à fin août 2000 s'annonce soutenue dans le
secteur hôtelier comme dans celui des services aux entreprises.
"Nous avons passé un bon été. A titre d'exemple, le revenu par chambre
disponible (RevPar) s'élève à 6,1 % à fin août pour le haut et milieu de gamme
en Europe", a du reste souligné Sven Boinet, membre du directoire en charge de
l'hôtellerie. "Le volume d'émission (ticket-restaurant, ticket
d'alimentation...), à périmètre et changes constants, connaît lui aussi une tendance
positive, augmentant de 22 %", a commenté pour sa part John Du Monceau, membre
du directoire en charge du pôle services aux entreprises.
Ajoutons à tout ceci une amélioration sensible de la situation financière du groupe
dont le ratio dettes nettes/fonds propres est passé de 77 % à fin 1999 à 73,5 % au 30
juin. Accor a donc tout pour voir la "vie en rose".
220 hôtels supplémentaires à fin août
D'ailleurs, Jean-Marc Espalioux s'est même, contrairement à ses habitudes, prêté au
jeu des prévisions, révisant à la hausse celles jusqu'alors envisagées pour l'année
2000. "Compte tenu de notre activité et de notre développement, nous tablons sur
une hausse de l'ordre de 20 % du résultat global des opérations et du résultat net pour
l'exercice 2000", a ainsi déclaré le président du directoire. Des chiffres
élevés qui satisfont les ambitions des dirigeants de l'entreprise. Accor dispose de fait
des moyens nécessaires pour devenir, d'ici dix ans, le numéro 1 du secteur. Déjà
leader en Europe, le groupe a bien sûr conforté ses positions en hôtellerie durant les
six derniers mois. "A fin août, nous avons ouvert 220 établissements, dont 20 en
France, 38 en Allemagne, 15 en Grande-Bretagne, 20 Motel 6 aux Etats-Unis...", a
indiqué Sven Boinet. Ce qui n'empêche pas la compagnie de s'intéresser à
d'éventuelles nouvelles acquisitions. A ce propos, Jean-Marc Espalioux a révélé
qu'Accor avait regardé récemment le dossier d'Intercontinental et celui d'une chaîne
basée dans le sud du Vieux Continent. Mais ces opérations ont finalement été
écartées. Pas question en effet pour Accor de prendre des risques inconsidérés. "Nous
ne nous engageons dans de telles opérations que si elles sont décisives sur le plan
stratégique, équilibrées financièrement et relutives", a répété le
président du directoire.
Internet
Concernant les discussions sur le rachat des hôtels du Britannique Granada Compass,
Jean-Marc Espalioux a confirmé l'état "préliminaire" des entretiens. Tout en
soulignant que "tout est intéressant dans la division hôtelière de
Granada". Et d'ajouter : "Si nous ne réalisons pas cette opération, ce
sera en connaissance de cause et sans aucun regret." Une chose est certaine, si
d'aventure l'affaire devait se finaliser, Accor pourrait envisager différentes solutions
pour parvenir à financer cette acquisition. Y compris celle d'un recentrage sur son
métier de base : l'hôtellerie. En attendant, le groupe n'en oublie pas pour autant ses
réseaux actuels. C'est ainsi que l'ensemble des enseignes va se voir apposer Accor Hotels
afin de renforcer la notoriété internationale d'Accor. Une démarche qui vise, bien
entendu, à mettre en avant le site Internet de la compagnie. Actuellement en période de
rodage, ce fameux site parvient tout de même "à remplir entre 40 et 50 hôtels
par jour", a expliqué Jean-Marc Espalioux. Autrement dit, les perspectives sont
prometteuses... A condition que les tuyaux fonctionnent.
C. Cosson
Hôtellerie : RevPar par segment de marché | ||||
---|---|---|---|---|
(Activité à fin août 2000, en cumul) | ||||
TO | Variation | Prix moyen | RevPar | |
Haut et milieu | 66,3 % | + 0,6 pt | + 5,1 % | + 6,1 % |
de gamme Europe | ||||
Economique Europe | 76,0 % | + 0,6 pt | + 6,2 % | + 7,0 % |
Economique USA | 68,3 % | - 0,4 pt | + 3,5 % | + 2,8 % |
Résultats semestriels 2000 Accor Chiffre d'affaires en progression de 16,2 % |
Activité +5,9%
Développement +14,8%
Impact de change +3,9%
Cessions (Europe) -8,4%
+ 20,7 % hors cessions et effets de change |
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L'HÔTELLERIE n° 2686 Hebdo 05 Octobre 2000