Cafetiers caennais
Pour la troisième année consécutive, les patrons de bars caennais peuvent ouvrir leurs portes jusqu'à 2 heures soit 1 heure de plus que d'ordinaire. Cette initiative profite largement aux professionnels, ainsi récompensés de leur civisme.
Et de trois ! Pour la
troisième année consécutive, les cafetiers caennais voient leurs efforts, leur sérieux
et leur professionnalisme récompensés. L'arrêté préfectoral, autorisant une ouverture
jusqu'à 2 heures du matin pour les débits de boissons licence IV, fermant d'ordinaire à
1 heure, vient en effet d'être reconduit. Une autorisation valable néanmoins uniquement
les jeudis, vendredis et samedis soirs, et ce, de mi-juin à début octobre. Cette
initiative prise par les cafetiers, et relayée par la chambre de commerce et d'industrie
de Caen visait à l'origine à compenser l'effet Coupe du
Monde où les bars se vidaient lors des matches. Une ouverture plus tardive permettait
d'accueillir les clients dans les meilleures conditions.
L'an dernier, l'opération s'est parfaitement déroulée et personne n'avait eu à s'en
plaindre. Polices nationale et municipale, gendarmerie... n'avaient pas en effet
enregistré plus de débordements que d'ordinaire alors que ces derniers s'avèrent
pourtant statistiquement plus fréquents entre 3 et 5 heures du matin. A la mairie de
Caen, on saluait d'ailleurs "la parfaite gestion de ce risque par les cafetiers",
et l'on se déclarait "plutôt favorable au prolongement de cette dérogation",
engendrant une animation nocturne supplémentaire et appréciable pour l'ensemble des
Caennais.
Aujourd'hui, cette fermeture à 2 heures du matin concerne sur Caen une cinquantaine
d'établissements. L'opération attire selon Michel Aulombard, président des cafetiers au
sein du Syndicat départemental, "autant de clients que l'année dernière. Nous
n'avons pas enregistré une nouvelle clientèle, mais les gens gèrent autrement leur
temps. Il est vrai que les clients, sachant que c'est ouvert jusqu'à 2 heures, arrivent
chez nous plus tard et profitent peut-être davantage des bars de jour". Cette
ouverture tardive représente toutefois une bonne affaire pour les limonadiers puisque
leur chiffre d'affaires augmente, comme l'an dernier, de l'ordre de 20 %. "Cela
permet effectivement aux établissements de mieux vivre, et également de proposer un
travail plus qualitatif, estime Michel Aulombard. En fermant à 2 heures, on peut
prendre un peu plus de temps en prévenant les clients à 1 h 30, et couper la musique
plus en douceur..." Les seuls professionnels à pouvoir faire la grimace sont
sûrement à chercher du côté des discothécaires, mais comme le souligne le patron des
Quatrans, "le préjudice pour les boîtes de nuit existe peut-être, mais personne
ne s'est plaint. Je pense qu'ils jouent la solidarité. Quant aux bars fermant à 4
heures, ils sont vraiment en très petit nombre sur la place".
Autodiscipline des cafetiers
Toujours est-il que cette initiative est très appréciée des cafetiers normands et selon
Michel Aulombard, "cette expérience sera renouvelée c'est certain, il n'y a pas
de souci. La préfecture, même si nous ne sommes pas toujours d'accord avec eux, est tout
à fait réglo", tout comme les patrons de bar dont il faut louer le
professionnalisme. "Il existe une très belle autodiscipline. Nous montrons que
nous sommes responsables, professionnels. Nous avons également un profond souci de la
sécurité de nos clients, et certains bars mettent à leur disposition des navettes pour
qu'ils rentrent chez eux."
Alors, si tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, pourquoi ne pas étendre
cette autorisation à l'année ? Certains cafetiers le demandent clairement. Dans le
principe, Michel Aulombard n'est pas contre, "au contraire. Pour autant, nous
connaissons l'été un phénomène de flux qui n'existe pas l'hiver où la clientèle est
plus réduite. Nous allons de toute façon renouveler notre demande, mais nous sommes
d'ores et déjà satisfaits. N'oublions pas que cette dérogation n'est pas valable
partout !"
O. Marie
Aujourd'hui, cette fermeture à 2 heures du matin concerne sur Caen une
cinquantaine d'établissements.
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L'HÔTELLERIE n° 2686 Hebdo 05 Octobre 2000