Le Palais de la Méditerranée à Nice
Le dossier du Palais de la Méditerranée empoisonne la vie des Niçois depuis longtemps. Le vaste terrain en friche caché par une façade abîmée, entourée de palissades sales au cur de la Promenade des Anglais, donne une image peu flatteuse de la ville. Un mauvais feuilleton qui dure depuis 23 ans. Valse des intervenants, des projets, des permis de construire, des municipalités, le tout noyé par des déclarations d'autant plus optimistes qu'elles sont suivies de démentis. Où en est-on aujourd'hui ?
La véritable bonne nouvelle remonte à juillet dernier, date à laquelle la cour administrative d'appel de Marseille a validé un permis de construire pourtant rejeté précédemment par la juridiction administrative niçoise. La période estivale passée, les décisions semblent maintenant s'accélérer dans le bon sens. La façade classée Monument historique en 1989 par Jack Lang, décision à l'origine de la plupart des malheurs du Palais de la Méditerranée, va être rapidement rénovée et son environnement embelli. Force est de constater que le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, qui doit se tenir à Nice début décembre 2000, apparaît pour beaucoup dans cette initiative. Il fallait en effet offrir, aux plus hautes personnalités d'Europe et aux nombreux journalistes du monde entier, une image plus agréable de la Promenade des Anglais. Le parking de 504 places, déjà construit et en état de fonctionnement, devrait être repris par la ville. Quant au projet qui inclut un hôtel, un casino et des appartements, il devrait passer à une phase active.
Vrai palais après une simple façade
La SCI France Congrès, responsable de l'ensemble du dossier, est en négociation avancée
avec plusieurs intervenants. De source bien informée, une société immobilière
américaine, Heybridge Partners, serait volontaire pour la construction d'un hôtel qui
doit compter 200 chambres. L'Européenne de Casinos suit toujours de très près la partie
consacrée au casino. La société Marignan Immobilier s'est déclarée intéressée par
la partie logement, c'est-à-dire une centaine d'appartements. Mais aucune décision n'est
vraiment définitive et les responsables de la SCI France Congrès doivent rencontrer
d'autres candidats qui veulent être partants pour la dernière ligne droite d'une course
qui, après s'être révélée un long marathon, peut vite désormais atteindre la ligne
d'arrivée. Nombreuses sont les personnes à Nice qui retiennent leur souffle en espérant
que rien ne vienne à nouveau troubler le démarrage des travaux prévus début 2001. Au
premier rang de ceux qui croisent les doigts, il faut citer les responsables du Syndicat
des hôteliers de Nice-Côte d'Azur qui ont toujours souhaité un dénouement heureux tout
en faisant entendre leurs préférences :
* Réalisation impérative d'une salle de banquet d'un millier de personnes, gérée par
une entité indépendante de l'hôtel permettant d'accueillir les cocktails et repas de
prestige que le palais des congrès d'Acropolis ne peut accueillir.
* Implantation d'un casino participant à l'animation de la ville.
* Réalisation d'un hôtel de grande capacité dont la gestion serait confiée à une
chaîne prestigieuse.
* Mise en souterrain de la circulation devant le Palais de la Méditerranée.
Même s'il est encore trop tôt pour parler de la soirée d'inauguration, force est de
constater que le dossier Palais de la Méditerranée semble vouloir prendre un tournant
plus positif. Une aubaine qui devrait permettre aux responsables économique et politique
de Nice d'afficher, au début du XXIe siècle, un sourire encore plus marqué.
C. Roussel
Le Palais de la Méditerranée va être rapidement rénové et son environnement
embelli. Les travaux doivent débuter début 2001.
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L'HÔTELLERIE n° 2688 Hebdo 19 Octobre 2000