A l'heure d'une
mondialisation dont on nous rabâche les inconvénients sans jamais nous expliquer les
avantages, rien de plus stimulant pour l'esprit que d'observer ce qui se passe au-delà de
nos frontières, fut-ce à l'autre bout de la planète. Car il serait erroné de
considérer que notre pays, patrie incontestée de la gastronomie et d'un certain art de
vivre, détient le monopole de l'accueil, de la convivialité et du savoir faire y compris
dans la restauration, sans même parler de l'hôtellerie où nous sommes loin d'être au
sommet.
Ainsi au Japon, certains professionnels français parmi les plus avisés ont vu tout le
parti à tirer d'un marché opulent et dynamique. Le nombre impressionnant de restaurants
français installés à Tokyo, Osaka, Kyoto ou Yokohama témoigne du succès de notre
gastronomie dans l'Empire du Soleil Levant. Et il n'est pas de meilleure référence pour
un cuisinier japonais que d'être passé par l'Hexagone pour faire un bout d'apprentissage
dans une école ou un établissement réputé. Notre orgueil national, particulièrement
sensible sur les arts culinaires s'en trouve conforté dans ses certitudes.
Il serait cependant dangereux de s'en contenter après quelques jours d'une superficielle
observation. Pour le voyageur, tout d'abord, il faut reconnaître l'excellente et
constante qualité de l'hôtellerie japonaise, qu'elle soit adaptée aux exigences
occidentales ou qu'elle cultive les déroutantes traditions de la 'ryokan', l'auberge
japonaise à l'ancienne. Partout, le client reçoit un accueil d'une exceptionnelle
courtoisie et bénéficie d'un service exemplaire que les Japonais ne semblent pas
considérer comme une faveur mais comme une marque élémentaire de bienvenue à l'égard
du visiteur. Peut-être ne serait-il pas inutile que certains veuillent bien s'inspirer de
méthodes que l'industrialisation de l'hébergement a fait disparaître de bien des
établissements de notre douce France. D'ailleurs, les classements réalisés par les
revues destinées aux hommes d'affaires (celui de Business traveller fait
référence) citent toujours aux premières places des établissements d'Extrême-Orient.
A méditer...
Tout n'est certes pas parfait en terre japonaise et il serait naïf de s'extasier sans
retenue. En revanche, le succès que la France rencontre auprès du public nippon, qu'il
s'agisse des produits tricolores sur place ou des voyages que les citoyens de l'Empire
effectuent en masse dans l'Hexagone chaque année, doit inciter la profession à une
double réflexion sur la qualité globale de sa prestation et sur les éventuelles
opportunités qu'offre la deuxième puissance économique de la planète. Et pour conclure
sur une note cocardière, un voyage au Japon permet aussi de vérifier que la meilleure
cuisine du monde, c'est la nôtre.
L. H.
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2690 Hebdo 02 Novembre 2000