Votre argent
Lorsque l'on évoque la gestion de leur patrimoine, de nombreuses personnes vous répondent immédiatement qu'elles ne sont pas concernées car elles n'ont que des dettes à gérer. Et pourtant, des dettes, cela se gère. La preuve...
Comme beaucoup de Français,
le 4 de chaque mois, votre compte est débité de l'échéance du crédit de la voiture,
le 6 c'est la mensualité pour le canapé du salon, et le 11 la prime du crédit
permanent..., avec autant de prélèvements, difficile a priori de gérer même un simple
budget. Et pourtant, il existe une solution pour vous faciliter la vie : regrouper tous
ces prêts en un seul.
Il est très facile aujourd'hui de financer le moindre achat par un crédit à la
consommation. Quelquefois, le recours à un emprunt peut même s'avérer judicieux en
évitant par exemple, d'avoir à payer des pénalités pour récupérer un placement qui
n'est pas encore arrivé à son terme. Mais revers de la médaille, il faut ensuite
jongler avec une multitude de crédits dont les montants et les dates de prélèvements ne
concordent pas.
Pour éviter ces problèmes de gestion, on peut recourir à ce que les banquiers appellent
le rachat de créances. Cette opération vise à regrouper tous les petits crédits qui
vous ont été octroyés en un seul, de façon à n'avoir qu'une seule échéance
mensuelle. De plus, s'il est bien étudié, ce rachat peut vous permettre de remplacer un
total de petites échéances par une échéance unique moins lourde.
Mauvais payeurs s'abstenir
Mais contrairement à ce que pensent de nombreux emprunteurs, le rachat de crédits ne
concerne que les bons clients des établissements financiers. Si vous avez fait l'objet
d'une interdiction bancaire pour chèques sans provision ou si vous êtes inscrit au
Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP)
géré par la Banque de France, vous n'avez guère de chance de voir votre demande
acceptée. Si en raison de votre niveau d'endettement, vous ne parvenez plus à
équilibrer votre budget, votre seule solution est le dépôt d'un dossier auprès de la
commission de surendettement de votre département.
En revanche, pas de problème a priori si votre demande de rachat est uniquement motivée
par un problème de gestion. Un conseil toutefois : mieux vaut différencier vos crédits
à la consommation des crédits immobiliers. Ils n'ont pas le même cadre législatif et
de ce fait, vous compliqueriez inutilement votre dossier.
Autre conseil, faites attention que votre demande de regroupement de crédits ne porte pas
sur un montant supérieur à 140 000 F. C'est le plafond à ne pas dépasser pour pouvoir
bénéficier de la législation plus souple des crédits à la consommation. Dans ce
cadre, vous n'aurez en principe, pas de garanties à fournir, et si vous souhaitez un jour
rembourser cet emprunt par anticipation, vous n'aurez pas de pénalités à subir. En
fait, votre nouveau crédit sera assimilé au regard de la loi, à un prêt personnel.
Sachez que tous les types de crédits à la consommation peuvent faire l'objet d'un
regroupement et peu importe leurs caractéristiques propres. Ainsi, vous pouvez remplacer
par un prêt unique, le crédit 'affecté' (c'est le terme bancaire) obtenu pour le
financement de votre nouvelle voiture, le crédit 'permanent' obtenu avec votre carte d'un
grand magasin, le prêt personnel qui vous a aidé à payer vos travaux de peinture...,
même si leurs durées sont loin d'être identiques et si les dates de prélèvement des
échéances diffèrent.
Des charges réduites
Votre demande de regroupement peut être, effectivement, motivée par le souci
d'améliorer la gestion de vos dettes, mais cette amélioration peut aussi passer par une
réduction de la charge mensuelle de remboursement. Mais attention au moyen utilisé pour
obtenir cet allégement de vos charges !
Il existe en effet pour un banquier, deux façons de réduire le poids mensuel des
remboursements d'un de ses clients : allonger la durée de la période de remboursement ou
diminuer le taux d'intérêt du nouveau crédit par rapport à la moyenne des taux
pratiqués sur les prêts qu'il remplace.
Bien entendu, c'est la seconde option qui est la plus intéressante pour vous. Encore
faut-il qu'une fois pris en compte, les frais de dossier et les commissions annexes, le
coût final de votre nouveau crédit ne soit pas supérieur aux coûts globalisés des
différents crédits qu'il remplace. Vous allez encore devoir utiliser votre calculette !
Enfin un dernier conseil, méfiez-vous des propositions qui paraissent régulièrement
dans les journaux gratuits d'annonces. Elles émanent, dans la majorité des cas, de
particuliers et leurs prestations ne relèvent d'aucune législation officielle. Prudence
donc !
M.-C. Barbier
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L'HÔTELLERIE n° 2690 Hebdo 02 Novembre 2000