Dordogne
Conscients que les métiers de l'hôtellerie-restauration attirent de moins en moins les jeunes, soixante professionnels périgourdins ont ouvert leurs portes à leurs futurs apprentis, et à leurs parents pour établir avec eux un échange, et les convaincre des opportunités de carrière qu'offrent leurs maisons.
La question : "Pourquoi
pas vous ?", interpelle. Apposée sur les murs en Dordogne, elle annonce
l'opération 'Portes ouvertes' sur l'ensemble du département. On y découvre un
cuisinier, un serveur, un maître d'hôtel, une table dressée... bref le quotidien d'une
profession dans laquelle la crise de l'emploi n'existe pas. Du moins du côté des
employés, car au niveau employeurs, les hôtels-restaurants du Périgord sont en mal
d'effectif.
Les trois quarts des élèves sortis en 1999 de l'école hôtelière du Périgord, à
Boulazac ont trouvé un emploi dès la fin de leur scolarité. Quant au quart restant, il
s'agit en majorité de jeunes ne pouvant provisoirement s'expatrier hors de la région.
Partant de ce constat, les professionnels de la Dordogne, avec à leur tête les
présidents de leurs deux syndicats (Michel Carrigou et Gérard Pringent) ont lancé une
vaste opération 'séduction' afin de présenter leurs entreprises aux futurs
travailleurs. "Donnez-nous quarante cuisiniers ou serveurs sur ce département, on
leur trouve un job dans les 24 heures." Cette phrase du président Carrigou, par
ailleurs restaurateur au Saint-Albert de Sarlat, illustre parfaitement le paradoxe : il y
a du travail sur place, il y a des élèves sortant des écoles, mais il y a crise de
recrutement. Pour de multiples raisons, qui ne sont pas propres au département, mais
liées à l'image négative de la profession tributaire d'horaires difficiles et de
week-ends laborieux. Pourtant les structures en place ont fait de gros efforts
d'adaptation.
Une qualité reconnue
Comme le font remarquer les présidents locaux, les efforts de modernisation entrepris par
les professionnels du département sur ces vingt dernières années ont permis une
amélioration notable des conditions de travail, et les perspectives d'avenir restent
phénoménales. 60 hôtels-restaurants ont ouvert leurs portes, le temps d'un week-end,
aux jeunes et à leurs parents. Leurs salles, leurs cuisines, leurs chambres, ont été
mises à nu, exposées à leurs demandes ou leurs critiques. Avec une masse de
renseignements disponibles, sur les formations complémentaires offertes, les débouchés,
la législation du travail, tous ceux qui voulaient être informés l'étaient.
La CCI périgourdine, très impliquée dans l'opération, car responsable de l'école de
Boulazac, a souhaité réunir sous sa bannière, les meilleurs restaurateurs et hôteliers
locaux. Cette opération, qui est une première régionale, a été soutenue par les
villes, le département, et l'inspection académique, le tout relayé par les médias qui
en ont assuré la promotion. Il est trop tôt pour faire les comptes des retombées
réelles de cette initiative, mais le message semble être passé. Ici, en Dordogne, il y
a du travail pour les jeunes, de là et d'ailleurs.
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L'HÔTELLERIE n° 2690 Hebdo 02 Novembre 2000