Modernisation de l'hôtellerie en milieu rural
Le conseil général des Bouches-du-Rhône vient de subventionner les travaux de rénovation de deux établissements des Saintes-Maries-de-la-Mer dans le cadre d'un programme d'aides spécifiques.
Véritable enjeu touristique
et économique dans les années qui viennent, le développement des hébergements en
milieu rural est une priorité. Modernisation des équipements, amélioration des
conditions d'accueil, mise aux normes, l'évolution des habitudes de consommation et la
concurrence entre les différentes zones touristiques imposent aux professionnels des
investissements souvent élevés. C'est pour mieux répondre à ces exigences que les
collectivités publiques interviennent depuis une dizaine d'années au niveau des aides à
l'investissement. "Les conseils généraux n'ont pas de compétences précises en
matière d'aides au tourisme. Le milieu rural fait cependant partie des exceptions
législatives avec la possibilité qui nous est offerte par les directives européennes
d'accorder des aides directes. Depuis une quinzaine d'années, nous avons mis en place une
politique d'ensemble qui nous permet de subventionner l'hôtellerie en milieu rural",
explique Frédéric Matteï, responsable du service agriculture et tourisme au conseil
général des Bouches-du-Rhône. Que ce soit pour les aides à l'aménagement de gîtes et
de chambres d'hôte, à travers des soutiens à la création et à la rénovation, ou des
aides spécifiques aux hôtels labellisés Logis de France, ces dispositifs concernent une
centaine de communes rurales sur ce département. Travaillant en étroite collaboration
avec le comité dépar-
temental du tourisme, le conseil général souhaite en premier lieu dynamiser le tourisme
sur ces zones. "Avec l'adaptation des différents types d'hébergements, nous
souhaitons attirer davantage de touristes ailleurs que sur le littoral et développer la
fréquentation en dehors de la saison estivale. La mise en place de ce plan d'action, qui
vise environ 500 établissements au total, doit nous permettre de parvenir à une meil-
leure répartition de cette fréquentation", ajoute Frédéric Matteï.
Sont concernées les communes de moins de 5 000 habitants
Nature des réalisations, montant et conditions d'attribution des aides, le dispositif
permettant d'allouer les subventions concerne à la fois les hôtels classés ou
classables après travaux (homologation tourisme NN), ainsi que les campings situés en
zone rurale. "Par zone rurale, nous entendons les communes ne dépassant pas plus
de 5 000 habitants, pour des établissements exploités en grande majorité par des
indépendants", souligne le représentant du conseil général. Fixées sur
présentation des devis à 12,5 % du montant des travaux, avec un plafond de 350 000 F HT
par établissement et par an pour les hôtels et à 200 000 F pour les campings, les
réalisations doivent impérativement porter sur la modernisation, l'extension ou la
rénovation des structures. Avec la possibilité de financer à hauteur de 50 000 F
l'équipement de salles de séminaire ou de congrès et l'acquisition d'équipements de
loisirs pour les campings. "Les établissements bénéficiaires doivent par
ailleurs être adhérents à une centrale de réservations, ou justifier d'un contrat
d'allotement avec un tour-opérateur ou un organisme promotionnel français ou étranger,
garantissant le maintien de l'établissement en tant que destination hôtelière pendant
au moins deux ans. L'ensemble des équipements proposés devant figurer dans les documents
promotionnels de l'établissement", précise Frédéric Matteï.
Bientôt une aide à la formation
Pour Christophe Tulas, propriétaire de l'Hôtel de la Méditerranée aux
Saintes-Maries-de-la-Mer, 12 chambres en 2 étoiles, le montant de l'aide s'est élevé à
17 000 F. "Cette somme est venue s'ajouter à un investissement personnel, ce qui
m'a permis de procéder à la mise aux normes de mes chambres." Autre
investissement réalisé, l'installation de lignes téléphoniques et de postes de
télévision. "Ces équipements deviennent en effet incontournables aujourd'hui et
constituent un argument commercial fort", indique Christophe Tulas qui a
procédé à la refonte totale de son réseau électrique. Christine Renot a pu également
rénover son établissement avec le soutien du conseil général. Situé aussi aux
Saintes-Maries, l'Hôtel du Castelet a reçu une somme de 12 000 F destinée à la
réfection de la moitié des 15 chambres disponibles. "J'ai souhaité améliorer
les conditions d'accueil de mes clients en rajeunissant la décoration et en apportant des
améliorations aux équipements sanitaires", précise l'hôtelière qui a
déposé son dossier en janvier 2000 pour des travaux réalisés au printemps. "Cette
réponse rapide nous a permis d'être opérationnels dès le mois de mai. Les clients
habituels ont d'ailleurs découvert avec plaisir ces aménagements." A partir de
2001, le conseil général devrait par ailleurs mettre en place un dispositif
complémentaire d'aides destiné à favoriser la formation des hôteliers. Hygiène,
accueil et qualité des services devraient être au programme.
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2691 Hebdo 09 Novembre 2000