Nice
Le Syndicat des hôteliers de Nice travaille sur un projet original d'hôtels d'accueil visant à héberger le personnel saisonnier à des prix attractifs. En échange, les hôteliers bénéficieraient d'aides pour moderniser leurs établissements.
Comment pousser et aider les petits hôteliers à se lancer dans la restructuration et la modernisation de leur établissement ? En travaillant sur cette question, le Syndicat des hôteliers de Nice-Côte d'Azur a pensé à un concept novateur d'hôtels d'accueil. Ce projet s'adresse aux hôtels familiaux de petite capacité qui, plus ou moins vétustes, bénéficieraient en échange de l'accueil de personnel saisonnier à des prix attractifs et de moyens financiers pour rénover leur établissement. "Nous avons eu cette idée pour répondre à deux besoins précis. Nous avons d'un côté un certain nombre d'hôtels indépendants, essentiellement en centre-ville, qui sont face à un problème de désaffection croissante faute de moyens financiers suffisants pour engager des programmes de rénovation. De l'autre côté, nous sommes confrontés à un problème assez vif concernant le logement des employés saisonniers. Aujourd'hui, ils sont obligés de se débrouiller seuls. Résultat, ils sont de plus en plus nombreux à refuser de travailler sur Nice compte tenu des prix très élevés des logements, notamment en pleine saison. Certains professionnels niçois, en restauration notamment, doivent déjà faire face à une pénurie de main-d'uvre. Et le phénomène risque de s'aggraver", expose Jean-Paul Cordéro, président du Syndicat des hôteliers. Pour réunir le financement nécessaire à l'opération hôtels d'accueil, le syndicat, qui a déjà reçu l'assentiment du ministère du Tourisme, compte obtenir l'appui du conseil régional et du conseil économique et social. Les négociations en cours sont reportées à l'année prochaine.
Eviter la désaffection du centre-ville
"Nous n'avons pas beaucoup communiqué sur ce projet auprès des hôteliers car il
n'est pas encore totalement ficelé. Mais je suis persuadé qu'ils seraient nombreux à
adhérer à ce concept", souligne Jean-Paul Cordéro. La preuve, le projet a
d'ores et déjà attiré l'attention d'une hôtelière du centre-ville, désireuse de
saisir cette opportunité pour mettre en conformité son établissement. "J'espère
que le projet sera voté parce que les prêts à taux 0 % sont très rares aujourd'hui.
Nous avons besoin de subventions. La plupart des hôtels situés à proximité de la gare
n'ont pas de moyens suffisants pour faire des travaux. Les conséquences pour le quartier
commencent à être visibles et le centre-ville devient, petit à petit, une zone de
non-occupation." Danielle de Muncq, propriétaire de l'Hôtel de la Gare (1
étoile et 27 chambres), ne peut s'empêcher d'être pessimiste par rapport à la
concrétisation de l'opération. "Ce n'est pas la première fois qu'on nous promet
des subventions... Jusqu'à présent, tous les projets ont échoué. Je préfère attendre
avant de m'enthousiasmer."
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L'HÔTELLERIE n° 2693 Hebdo 23 Novembre 2000