Saint-Quentin-en-Yvelines
Plusieurs chantiers de rénovation tardent à démarrer. Parents et élèves en ont assez. Pour la seconde fois, ces derniers se sont mis en grève mercredi 29 novembre.
"Les choses ont empiré. Il y a des écoulements d'eau dans les chambres d'internat et dans les salles de cours", explique Paul Wind, président de l'Association des parents d'élèves
de l'enseignement technique d'hôtellerie et de tourisme de Saint-Quentin-en-Yvelines (APEETHT).
Le lycée a été construit il y a 20 anss.
Lorsque Virginie Deporte,
interne en seconde année de BTS hôtellerie, va prendre sa douche, elle met ses sandales
en plastique. L'astuce, c'est de pouvoir choisir la première des sept douches de l'étage
de l'internat des filles, de façon à ne pas patauger dans l'eau des autres douches,
celles-ci étant construites sur un sol incliné pour l'écoulement. Puis la lycéenne
attend que l'eau coule du pommeau, froide, tiède et parfois brûlante, mais jamais à
température normale. "Toute l'installation est dans un état pitoyable. La
température est préréglée, mais cela ne fonctionne pas. Du coup, tout le monde touche
aux manettes", explique-t-elle un brin énervée. Elle poursuit : "Il n'y
a pas d'aération, les crépis tombent. Le seul aménagement que j'ai constaté en trois
ans, c'est l'installation de patères pour suspendre les vêtements."
Le 16 novembre dernier, l'eau de la douche a fait déborder le vase. Excédés, les
internes se sont spontanément mis en grève. A l'heure où nous bouclions ce numéro, un
autre mouvement de protestation était programmé pour hier matin, mercredi 29 novembre.
Une délégation d'élèves, de professeurs, et de conseillers principaux d'éducation
devait être reçue au rectorat. Car ce n'est pas l'échéancier des travaux envoyé la
semaine dernière par la DDE (Direction départementale de l'équipement) des Yvelines,
mandatée par la Région pour gérer les travaux sur ce site, qui va calmer les esprits.
Les sanitaires seront rénovés au mois de juin 2001.
S'ils constituent le problème le plus sensible au niveau de la vie des élèves, d'autres
chantiers sont également nécessaires au lycée hôtelier, comme la réfection des
terrasses et des façades, ainsi que le remplacement du matériel électrique de la
cuisine. Aux 6 700 000 francs votés en 1988 pour les terrasses, les façades et les
menuiseries extérieures, la Région a attribué une rallonge de 400 000 francs. Selon le
calendrier établi par la DDE, le marché de la maîtrise d'uvre devrait être
notifié en avril 2001, d'où un démarrage des travaux à la mi-juillet. Pour faire
accélérer les choses au niveau de la cuisine pédagogique numéro 2, la Région explique
avoir repris la maîtrise d'ouvrage de ce chantier. 5,5 millions de francs sont destinés
au remplacement du matériel électrique.
Lenteurs administratives
Lancé en septembre 2000, un premier appel d'offres s'est révélé infructueux, ce qui a
décalé le début des travaux. A la suite d'une nouvelle commission d'appel d'offres le
mois suivant, 4 lots ont été attribués. Les travaux devraient donc démarrer en
décembre prochain.
"Le lycée est victime de la lourdeur et de la lenteur des services
administratifs", dénonce Paul Wind, président de l'Association des parents
d'élèves de l'enseignement technique d'hôtellerie et de tourisme de
Saint-Quentin-en-Yvelines (APEETHT). Le 10 octobre dernier, parents d'élèves et
enseignants ont voté une motion annonçant qu'ils bloquaient toutes les instances du
conseil d'administration du lycée, une initiative qui a provoqué le 6 novembre suivant
la visite des élus de la Région. Mais les parents restent vigilants, redoutant un effet
de manche. Onze mois après la visite de la DDASS (lire encadré), aucune amélioration
n'a été apportée. "Les choses ont empiré. Il y a des écoulements d'eau dans
les chambres d'internat et dans les salles de cours", poursuit Paul Wind.
A la Région, où l'on se dit conscient du problème et de la nécessité de ces travaux,
on explique que la passation d'un marché ne peut se faire sans un contrôle de la
légalité, ce qui prend du temps. Des délais allongés par la conjoncture actuelle de
reprise économique qui 'affranchissent' les entreprises des marchés publics.
L. Anastassion
3 ans d'attente * Printemps
1998 : La Région vote un budget de 6 700 000 francs destinés aux travaux de
rénovation des façades et des terrasses. |
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L'HÔTELLERIE n° 2694 Hebdo 30 Novembre 2000