Haut-Rhin
Depuis cet automne, une convention de partenariat, concernant la qualité de l'apprentissage, relie le groupement des hôteliers restaurateurs et cafetiers du Haut-Rhin et les chambres de commerce et d'industrie de Colmar et de Mulhouse.
Faire naître des vocations, mieux orienter les jeunes, et réduire les ruptures de contrat d'apprentissage, constituent les principaux objectifs de cette démarche.
Cette convention, élaborée avec l'Education nationale, les CIO (centres d'information et d'orientation), et les PAIO (permanences d'accueil, d'insertion et d'orientation) débouche sur une charte codifiant la qualité de l'apprentissage. Décerné tous les ans par une commission composée de professionnels, ce label deviendra un argument publicitaire médiatisé par l'organisme syndical et les chambres consulaires. "Conscients que certaines entreprises confondent apprentissage et travail, en oubliant à tort la formation, nous avons décidé de mettre en avant les entreprises respectueuses de leurs apprentis. Il sera décerné un label de qualité attribué aux établissements qui atteignent un taux de rupture de contrat inférieur ou égal à 40 %, et un taux de réussite aux examens supérieur à 60 %", déclare Jean-Jacques Better, président du groupement des CHR. "L'hôtellerie et la restauration traversent une grave crise de pénurie de main-d'uvre. Cette année, le nombre d'inscrits en première année est en baisse de l'ordre d'une cinquantaine d'apprentis", précise Jean-Jacques Better. En 1999, la chambre de commerce et d'industrie de Colmar a recensé 226 contrats d'apprentissage dans l'hôtellerie-restauration, soit un tiers des contrats toutes activités confondues. Faire naître des vocations, mieux orienter les jeunes, et réduire les ruptures de contrat d'apprentissage, constituent les principaux objectifs de cette démarche.
Déficit d'informations
"C'est souvent par méconnaissance des emplois proposés, de leurs contraintes et
de leurs avantages, que certains apprentis se retrouvent plongés dans la réalité
professionnelle. L'apprentissage en hôtellerie est sans conteste une des meilleures
solutions à apporter aux jeunes, mais pas seulement aux jeunes en situation d'échec
scolaire", affirme Jean-Jacques Better en s'adressant aux Principaux de collèges
et aux responsables des organismes d'orientation. Les professionnels de la restauration
traditionnelle constatent un déficit d'informations vis-à-vis des enseignants. Ils
regrettent la mauvaise image de marque de leur profession, et voudraient renverser la
tendance qui oriente les jeunes de bon niveau vers d'autres filières que celle de
l'apprentissage. En hôtellerie, avec 7 métiers possibles, celle-ci leur assure des
débouchés certains. La plupart des chefs d'entreprise de ce secteur ont construit leur
carrière sur la base de l'apprentissage. Dans le Haut-Rhin, l'hôtellerie vient au
premier rang en matière d'insertion professionnelle. La charte qualité apprentissage
s'inscrit dans le projet encore en gestation d'un pôle de formation sur le Haut-Rhin qui
devrait constituer un outil pour la profession. Jean-Jacques Better constate que les
besoins en formation sont réels à tous les niveaux, y compris pour les chefs
d'entreprise qui doivent s'adapter à l'évolution rapide de la profession. Dans le
Haut-Rhin, les hôtels-restaurants, cafés, discothèques et fermes-auberges représentent
2 200 entreprises et 11 500 actifs.
O. Berthelin
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2694 Hebdo 30 Novembre 2000