Enquête annuelle KPMG
L'activité a été bien orientée l'an passé, aboutissant à une hausse des chiffres d'affaires. En revanche, les marges d'exploitation ont marqué une pause dans leur évolution. Les perspectives de croissance demeurent encourageantes.
Christian Laporte, directeur
associé de KPMG tourisme, hôtellerie, loisirs consulting explique : "1999 est
finalement une année de consolidation". Selon la 23e édition de l'Industrie
hôtelière française, enquête réalisée par le cabinet spécialisé auprès d'un
échantillon de 1 275 hôtels représentant quelque 100 000 chambres, les hôteliers de
l'Hexagone ont en effet assez bien tiré leur épingle du jeu au cours du dernier
exercice.
D'une manière générale, les taux d'occupation ont poursuivi leur ascension. A commencer
par les unités haut de gamme parisiennes qui ont eu une fréquentation de l'ordre de 76 %
l'an passé (la moyenne France s'élevant à 71,1 %). Les autres catégories n'ont pas eu
à rougir puisque les taux de remplissage se sont améliorés sur l'ensemble du territoire
de 2,6 points en 0/1 étoile, 2 points en 3 étoiles et 1,1 point en 2 étoiles.
Parallèlement, les prix moyens chambre ont eux aussi enregistré des progressions
sensibles. Excepté les 4 étoiles standard (- 1,6 % à 830 francs HT), l'ensemble des
autres établissements a observé des hausses oscillant entre 3,5 % et 0,7 %. Conjugaison
de ces différents facteurs, le revenu par chambre disponible (ratio calculé en
multipliant le prix moyen par chambre louée par le taux d'occupation) a évidemment lui
aussi réalisé un bond en avant : 3,1 % pour les 4 étoiles, 4,7 % pour les 3 étoiles,
2,2 % pour les 2 étoiles et 5,4 % pour les 0/1 étoile.
Réajustement de postes de charges
Dans ce contexte, les chiffres d'affaires 1999 de l'industrie hôtelière française se
sont donc globalement inscrits à la hausse (voir tableau ci-contre). Reste que, malgré
cette croissance, les marges d'exploitation n'ont guère augmenté. "Au terme de
l'année 1999, nous avons effectivement constaté une érosion des résultats bruts
d'exploitation (RBE)", souligne Christian Laporte. De 31,2 % du chiffre
d'affaires en 1998, le RBE (avant imputation des charges fixes ou celles résultant du
coût du capital) des 4 étoiles sup est ainsi passé à 29,5 %, soit 634 francs par
chambre disponible (- 0,8 %). Celui des 4 étoiles standard s'est stabilisé à 31 %
contre 32,3 % un an auparavant.
Du côté des 3 étoiles, c'est en Ile-de-France que la chute s'est avérée la plus
sévère. De 40,8 % du chiffre d'affaires global en 1998, le RBE est tombé à 38,3 % dans
cette région à comparer à 34 % pour l'ensemble de la France. Concernant l'hôtellerie
économique, l'enquête de KPMG indique que l'évolution des niveaux de marges réalisés
en région parisienne en 1999 est là aussi en baisse : de 34,4 % à 32,8 % en 2 étoiles
et de 39,2 % à 37,9 % en 0/1 étoile. Tandis que les RBE ont connu une légère
amélioration en province.
D'après les experts de KPMG, cette "pause dans la croissance des marges
d'exploitation", provient "d'une politique de réajustement de certains
postes de charges après deux années de nette reprise d'activité".
Hausse du coût moyen par employé
Si les réajustements ont été bien maîtrisés concernant les coûts marchandises, il
semble que les hôteliers aient été amenés à lâcher davantage de lest sur les frais
de personnel. D'ailleurs l'enquête de KPMG note une revalorisation sensible des coûts
moyens par employé. Entre 1997 et 1999, ces derniers ont en moyenne progressé de 4 % en
4 étoiles sup, 8 % en 4 étoiles standard et 2 % en 3 étoiles. Pour ce qui concerne
l'économique, la hausse du coût moyen par employé s'est élevée à 20 % entre 1997 et
1999 en 2 étoiles et 19 % en 0/1 étoile. Ce phénomène résulte de l'accroissement
sensible des primes de résultats distribuées aux gérants d'établissement.
Au final, "cette revalorisation des coûts moyens par employé contribue à une
érosion quasi générale du ratio productivité", conclut la 23e édition de
l'Industrie hôtelière française.
Malgré cette constatation, KPMG tourisme hôtellerie et loisirs consulting demeure
optimiste pour l'exercice en cours. Selon Christian Laporte, la croissance actuelle que
connaît l'industrie hôtelière française va en effet persister. Les marges pourraient
en outre légèrement s'améliorer en dépit d'éléments défavorables telles la hausse
du coût de l'énergie, la mise en place de l'euro ou bien encore la réduction du temps
de travail.
C. Cosson
Chiffres d'affaires et résultat d'exploitation en 1999 | |||||||||||||||
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(en milliers de francs par chambre disponible) | |||||||||||||||
4 | 4 | 3 | 2 | 0/1 | |||||||||||
étoiles sup | étoiles | étoiles | étoiles | étoile | |||||||||||
France | 782 | 327 | 172 | 111 | 51 | ||||||||||
Ile-de-France | 949 | 367 | 207 | 118 | 50 | ||||||||||
France | 231 | 99 | 55 | 36 | 20 | ||||||||||
en % CA | 29,5 % | 30 % | 33,9 % | 29,8 % | 38,6 % | ||||||||||
Ile-de-France | 317 | 120 | 74 | 40 | 20 | ||||||||||
en % CA | 33,4 % | 33,4 % | 38,3 % | 32,8 % | 37,9 % | ||||||||||
*Sources KPMG |
Taux d'occupation en 1999 | ||||||||||
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Année | 1997 | 1998 | 1999 | Evolution | ||||||
4 étoiles sup | 65 % | 71,5 % | 71 % | = | ||||||
4 étoiles stand | 69,5 % | 72,5 % | 72,5 % | = | ||||||
3 étoiles | 64,5 % | 66,5 % | 68,5 % | |||||||
2 étoiles | 63,5 % | 66 % | 67 % | |||||||
0/1 étoile | 68 % | 72 % | 74,5 % | |||||||
*Sources KPMG | ||||||||||
Prix moyens par chambre louée | ||||||||||
en francs HT en 1999 | ||||||||||
Année | 1997 | 1998 | 1999 | Evolution | ||||||
98/99 | ||||||||||
4 étoiles sup | 1 071 | 1 279 | 1 319 | + 3,1 % | ||||||
4 étoiles stand | 510 | 612 | 602 | - 1,6 % | ||||||
3 étoiles | 266 | 310 | 324 | + 4,7 % | ||||||
2 étoiles | 162 | 183 | 187 | + 2,2 % | ||||||
0/1 étoile | 104 | 112 | 117 | + 5,4 % | ||||||
*Sources KPMG |
Evolution des facteurs de coûts dans les exploitations en 1999 (en % CA HT) | ||||||||||
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Offre | Coûts | Frais | Autres | RBE | ||||||
classée | ventes | personnel | coûts | |||||||
98 99 | 98 99 | 98 99 | ||||||||
4 étoiles sup | 8 | 8 | 37,4 | 37,3 | 23,4 | 25,2 | - 0,7 | |||
4 étoiles stand | 6,9 | 7 | 34,9 | 35,1 | 25,9 | 27 | - 1,4 | |||
3 étoiles | 8,4 | 8,7 | 31,5 | 32,5 | 24,1 | 24,9 | - 2,1 | |||
2 étoiles | 13,1 | 12,9 | 28,9 | 29,6 | 27,6 | 27,7 | - 0,6 | |||
0/1 étoile | 5,1 | 4,4 | 23,1 | 24 | 33 | 33 | - 0,2 | |||
*Sources KPMG |
Résultats bruts d'exploitation en 1999 | ||||||
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(en % CA HT) | ||||||
Offre classée | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 | Evolution | |
4 étoiles sup | 20 | 25 | 31,2 | 29,5 | - | |
4 étoiles stand | 23,5 | 28 | 32,3 | 31 | - | |
3 étoiles | 28 | 29 | 36 | 34 | - | |
2 étoiles | 30,5 | 31,5 | 30,4 | 30 | = | |
0/1 étoile | 40 | 42 | 38,8 | 38,5 | = | |
*Sources KPMG |
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L'HÔTELLERIE n° 2695 Hebdo 07 Décembre 2000