Echo de l'assureur conseil
L'hôtelier qui entreprend une rénovation importante de son établissement doit s'entourer de précautions. Avant toutes choses, s'il ferme son établissement pendant la durée des travaux, il doit prévenir son assureur pour que ce dernier soit en mesure d'aménager ses garanties, pour le vol notamment.
L'hôtelier a, en outre,
intérêt à se faire assister par un architecte. S'il n'en a pas, il doit vérifier que
les entreprises auxquelles il fait appel sont correctement assurées. Il doit réclamer à
cet effet deux attestations d'assurance :
* Une attestation d'assurance responsabilité civile 'chef d'entreprise', qui indemnise
les dommages causés par l'artisan ou l'entreprise pendant les travaux, à l'hôtel ou à
des tiers (des voisins notamment).
* Une attestation d'assurance 'décennale', qui couvre les malfaçons apparaissant après
la fin du chantier.
En effet, la loi prévoit que les professionnels du bâtiment sont automatiquement
responsables de la bonne tenue de leurs travaux (et doivent être assurés en
conséquence). Cette garantie est de 2 ans pour les menus ouvrages (peinture qui
s'écaille, moquette qui se décolle...) et de 10 ans pour les gros ouvrages (travaux
touchant à l'ossature ou à l'étanchéité du bâtiment par exemple). De menus ouvrages
peuvent aussi bénéficier de la garantie décennale, lorsque leurs malfaçons sont
suffisamment répétées pour rendre l'établissement "impropre à sa
destination". Cela a été jugé pour les désordres affectant toutes les
tablettes supportant les vasques des salles de bains (Cass. civ. 23. 1. 91).
Indépendamment de ces vérifications, l'hôtelier peut avoir à souscrire un contrat
spécifique. Une loi du 4 janvier 1978 l'oblige, comme tout maître d'ouvrage, à
contracter une assurance 'dommages ouvrage' lorsque les travaux qu'il fait effectuer
touchent au gros uvre (ossature du bâtiment modifiée par surélévation, création
d'un ascenseur ou suppression de murs porteurs par exemple) ou à l'étanchéité.
Cette assurance 'dommages ouvrage' fait double emploi avec l'assurance responsabilité
décennale précitée de l'entreprise chargée des travaux, car elle couvre les mêmes
malfaçons : gros ouvrages pendant 10 ans et facultativement menus ouvrages pendant 2 ans.
Cependant, ce contrat d'assurance obligatoire pour l'hôtelier permet à ce dernier
d'être remboursé plus rapidement, puisqu'en cas de sinistre, l'assureur doit indemniser
ces malfaçons dans un délai maximum de 105 jours (avant même d'exercer un recours
contre l'entreprise ou l'artisan responsable).
En outre, en cas de vente de l'établissement dans les 10 ans suivant la construction ou
la rénovation, le notaire de l'acheteur ne manquera pas d'exiger la preuve de l'existence
de cette assurance 'dommages ouvrage'.
B. Florin
Les assurances facultatives A cette assurance 'dommages ouvrage' obligatoire, l'hôtelier peut
ajouter des assurances facultatives : |
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L'HÔTELLERIE n° 2696 Hebdo 14 Décembre 2000