Les ambitions de l'Académie des maîtres d'hôtel de France
Changement de nom et de statut pour de plus grandes ambitions : telle est en substance la raison du 'sabordage' de l'Union des maîtres d'hôtel de France. La création de l'Académie des maîtres d'hôtel de France implique un nouveau départ, en rupture avec le passé.
Mardi 21 novembre, soit la
veille de la finale du 6e trophée Jacquart des maîtres d'hôtel, les membres du bureau
national de l'Union des maîtres d'hôtel de France s'enfermaient dans une petite salle
mise à leur disposition au rez-de-chaussée de l'hôtel d'application du lycée
d'hôtellerie et de tourisme de Toulouse. La réunion se déroule à huis clos, avec
quelques invités dont M. Neirinck, le délégué régional de l'Académie de cuisine, et
Robert Canton, proviseur du lycée hôtelier de Toulouse. Réunion marathon : plus d'une
dizaine d'heures ont été nécessaires pour aboutir. Au cur des débats : faire
admettre aux présidents de régions que désormais l'avenir de l'association passait par
une représentation nationale forte, par une structure unique, au sommet. En clair, que
"les décisions ne seront plus prises par les entités régions, et qu'une
nouvelle organisation devait se mettre en place". A l'origine de cette
stratégie, Bernard Denègre, le président de l'association, explique : "Ce
changement radical s'avérait indispensable pour construire, en toute sérénité,
l'avenir du métier de maître d'hôtel et le rendre attractif auprès des jeunes."
Et de préciser : "Les cadres juridiques freinaient nos actions, or pour
constituer une véritable union, il faut une bannière commune. Les nouveaux statuts
permettront une meilleure représentativité." Une nouvelle organisation va donc
se mettre en place. Il s'agit en premier lieu de construire la pyramide avec à la base un
maillage très serré du territoire : un ambassadeur dans chaque établissement, un
responsable par département, puis un délégué au niveau de chaque région. Et à chacun
de ces postes, des professionnels ou enseignants - MOF pour la plupart - actifs, très
motivés, totalement impliqués dans la défense et la promotion de la profession. Second
souhait : ouvrir la porte à des sponsors et des mécènes pour l'organisation de concours
et de formations. "A l'image de notre partenariat avec les champagnes Jacquart,
nous pouvons créer d'autres concours, notamment de cigares, avec une grande marque. Des
sociétés sont intéressées, notamment le groupe Lactalis, avec qui nous pourrions
monter des formations pour théâtraliser le plateau de fromages. A terme, je souhaiterais
déboucher sur un label de maître d'hôtel afin qu'il y ait une véritable reconnaissance
de ce métier", explique Bernard Denègre.
La reconnaissance pourra s'accompagner de signes apparents distinctifs. Bernard Denègre a
déjà pris contact avec un soyeux de Lyon afin que soient créées des tenues
spécifiques aux maîtres d'hôtel : simple cravate ou foulard, costumes...
Les projets ne manquent pas : panonceaux à l'entrée des établissements signalant une
qualité de service, rapprochement avec l'académie de cuisine, site Internet, attaché de
presse...
"Notre académie a un long parcours devant elle. Il faut faire rêver les jeunes
et les accompagner." Reste désormais la mise en place... A cet égard, difficile
de ne pas faire confiance aux spécialistes de la salle.
B. Ducasse
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L'HÔTELLERIE n° 2696 Hebdo 14 Décembre 2000