Les Templiers à Elancourt (Yvelines)
Après 8 mois d'absence, Annie et Jean-Luc Madec investissent le bâtiment des gardes de la Commanderie de la Villedieu. Au menu : des produits frais et des expositions d'uvres d'art permanentes.
Le 29 janvier, si tout est
prêt, Annie et Jean-Luc Madec seront de nouveau 'sur le pont' de leur restaurant Les
Templiers, dans le bâtiment des gardes de la Commanderie de la Villedieu à Elancourt
(Yvelines). Une installation transitoire en attendant la reconstruction de l'ancien
bâtiment voisin (propriété de l'Etablissement public d'aménagement de
Saint-Quentin-en-Yvelines) qui abritait, depuis 10 ans, leur restaurant du même nom,
parti en fumée lors d'un incendie le 8 avril dernier.
Les restaurateurs misent sur une carte de produits frais resserrée autour d'une quinzaine
de plats servis dans un décor du XIIe siècle, sous 13 mètres de plafond aux poutres
apparentes. "Nous voulons proposer une cuisine personnalisée à base de poissons
sans pour autant nuire aux viandes, et aux accents du Sud", explique Jean-Luc
Madec. Il poursuit : "Les gens veulent être rassurés sur ce qu'ils mangent.
C'est pourquoi la carte fera mention de l'origine des produits." Annie Madec
renchérit : "Notre atout, c'est la qualité de l'accueil. Chez nous, les clients
se sentent bien. Nous les recevons au restaurant comme nous le ferions chez nous."
Une aventure à deux
Depuis 10 ans, Annie et Jean-Luc Madec travaillent en binôme. Une organisation
symbolisée par la disposition face à face de leurs bureaux respectifs au premier niveau
du bâtiment des gardes. Sur ce côté, la baie vitrée donne sur la chapelle de la
Commanderie édifiée dans la seconde moitié du XIIe siècle et rénovée durant les
années 70. Visiblement, le travail en équipe leur convient. "Dans la plupart des
cas, travailler ensemble fait exploser un couple. Cela nous a fortifiés. Nous nous sommes
redécouverts", assure Jean-Luc Madec.
Avant de plonger dans la restauration, sa femme travaillait à la Caisse nationale des
dépôts et consignation. Tandis que son mari, engagé en 1981 au sein du groupe Forest
Hill, dirigeait l'hôtel Forest Hill de Bougival, puis s'investissait dans l'ouverture des
parcs aquatiques de Lille, Nîmes et Dijon et participait à l'aventure du lancement de
l'Aquaboulevard dans le XVe arrondissement à Paris. "Je ne voyais plus ma femme.
Nous avons décidé de nous lancer et de travailler ensemble, et nous avons tous les deux
quitté nos emplois respectifs."
8 mois de bataille
Pour Annie, l'apprentissage se fera donc sur le tas et au 'feeling' : "C'est
facile si l'on est ouvert au public et que l'on aime les contacts." Lorsque les
Madec reprennent le restaurant Les Templiers en 1991, les temps sont durs pour la
restauration. C'est la guerre du Golf et la crise économique. Progressivement, les
efforts sont récompensés. De 3 000 couverts par an, le restaurant passe à 40 000 et
l'équipe de 9 à 23 personnes. Et si au matin du 8 avril 2000, il ne reste plus
grand-chose de leur labeur, ils ne s'avouent pas pour autant vaincus. "C'est sûr,
durant les deux premières heures, on est sonné. On se dit qu'il va falloir faire face,
s'occuper du personnel", raconte Annie Madec. Commencent alors 8 mois de bataille
administrative, couronnés de succès, pour rouvrir leur affaire dans les plus brefs
délais.
En salle tous les deux, Annie et Jean-Luc Madec travaillent avec un chef. Cette fois-ci,
c'est Joël Prod'homme (ex-chef chez Charlot Roi des Coquillages) qui sera aux commandes
en cuisine. Il succède à Philippe Perrochon parti voler de ses propres ailes. "Nous
avons mis en place une carte qui va en étonner plus d'un. C'est une surprise",
annonce-t-il, tout en lâchant quelques indices : "Soupion farci, Moules à la
sètoise." Durant les travaux de reconstruction du bâtiment incendié, le chef
officiera dans une cuisine mobile installée de façon contiguë au bâtiment. Fidèle
depuis 22 ans à son patron, Michel Manier assurera la direction de la salle.
Enfin, la présence de trois artistes achèvera de donner une âme au vaste volume qui
abritait il y a deux ans l'ancien centre culturel. Les uvres des sculpteurs Igor
Chelkovski et Nicolas Sanhes, ainsi que du peintre Alain Campos, seront exposées en
permanence. La large accessibilité du lieu constituera un autre atout. Le restaurant sera
ouvert de 7 heures à 23 heures, 7 j/7, si bien que "l'on pourra très bien entrer
ici pour prendre un petit-déjeuner et dépenser 20 francs", comme l'expliquent
les patrons.
L. Anastassion
Pour Jean-Luc et Annie Madec, le nouveau millénaire commence en force.
En chiffresw Ticket moyen 250 francs
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L'HÔTELLERIE n° 2701 Hebdo 18 Janvier 2001