Ecole de La Guerche-de-Bretagne
Cette année, plusieurs projets mis en uvre au sein de l'école hôtelière de La Guerche-de-Bretagne (35) donnent à cet établissement une vocation internationale. Ouverture d'une section européenne et rattachement au réseau Léonardo en sont deux exemples.
Joseph Le Gal, directeur du lycée hôtelier Sainte-Thérèse de La Guerche-de-Bretagne, remarque que "les langues favorisent les déplacements. Cette section européenne répond donc aux besoins des jeunes intéressés par l'étranger, mais également à ceux des professionnels dont la clientèle étrangère est légion". Quatorze élèves de seconde professionnelle sont donc inscrits depuis septembre dans cette section européenne, la première du genre dans le Grand Ouest. Au sein de cette promotion, les jeunes, âgés de 16 à 17 ans, étudient deux matières en anglais, techno restaurant et techno cuisine. "Le reste des cours demeure classique et commun aux autres élèves", précise Joseph Le Gal. En seconde année, ils étudient, selon l'option choisie, cuisine ou service en anglais. "Pour obtenir la mention section européenne sur leur diplôme, ils doivent obtenir un minimum de 14/20 en anglais. On leur demande aussi de rédiger un rapport en anglais sur la matière choisie." Seuls quatorze élèves composent donc cette promotion, mais ils sont très nombreux à la solliciter. Selon le directeur de l'établissement, "nous devons effectuer une sélection au départ, car il s'agit là d'un double travail, et je ne pense pas qu'il faille surcharger les élèves moyens".
De la Suède à l'Italie
Lors de la première année, ces élèves prennent des cours pendant une semaine dans un
lycée d'outre-Manche, à Exeter, et "devraient effectuer un stage, j'espère de 4
semaines, en seconde année", souligne Joseph Le Gal avant de poursuivre : "Lorsqu'elle
est suivie en option cuisine, cette formation permet aux élèves de travailler à
l'étranger en s'adaptant plus facilement. En salle, cette option peut tout aussi bien
conduire l'élève à évoluer à l'étranger que dans les restaurants français, de plus
en plus confrontés à une clientèle étrangère." Parallèlement à cette
section européenne, le lycée de La Guerche-de-Bretagne intègre le réseau européen
Léonardo. "Notre projet a été accepté par le ministère, non sans difficulté
je dois l'avouer, compte tenu de certaines lenteurs administratives", explique
Joseph Le Gal. Malgré les embûches, le résultat est bien là et les jeunes du lycée
d'Ille-et-Vilaine peuvent désormais partir en stage en Angleterre, en Suède ou en
Italie. Pourquoi ces pays ? "Tout simplement parce qu'ils étaient demandeurs.
Mais c'est vrai qu'il nous est plus aisé de fonctionner avec les lycées nordiques
qu'avec l'Angleterre. Ils sont assez particuliers quand même." Les douze
élèves choisis en première année de bac pro (4 par pays) effectuent leur stage en
relation avec des établissements hôteliers sur place. "Nous établissons en
premier lieu des contacts avec les lycées étrangers afin de rencontrer les
professionnels. Une fois sur place, les jeunes sont suivis par le lycée local, qui est en
fait notre correspondant, et assure un rôle d'encadrement. Inversement, nous faisons de
même lorsque leurs élèves viennent en France." La Guerche s'apprête
d'ailleurs à accueillir de jeunes suédois, italiens ou anglais d'avril à juin. Ces
stages permettent non seulement aux élèves de découvrir les spécialités culinaires
étrangères, mais également "de s'imprégner d'une culture différente et, bien
entendu, de maîtriser la langue. Mais ce qui serait souhaitable, c'est que ces jeunes
fassent réagir les autres. Qu'ils sensibilisent leurs camarades par leur enthousiasme et
leur expérience".
Une école au Cameroun ?
Enfin, mais ce projet concerne pour l'instant davantage Joseph Le Gal. Le lycée de La
Guerche met un pied en Afrique grâce à son directeur. A la demande de la présidente de
l'Assemblée nationale du Cameroun, Joseph Le Gal vient en effet de passer une semaine sur
le terrain afin d'étudier la faisabilité de l'implantation d'une école hôtelière.
Aujourd'hui, deux projets se font concurrence, l'un émanant de l'église catholique et
l'autre du gouvernement. Selon le principal intéressé, "celui du gouvernement me
paraît plus viable". L'idée est donc de mettre sur pied une structure pouvant
former une main-d'uvre qualifiée en hôtellerie-restauration, "en se basant
sur le modèle français tout en s'adaptant à la culture et à la gastronomie locale. Le
Cameroun dispose d'un potentiel énorme, et il existe aujourd'hui une volonté politique
forte d'ouvrir le pays au tourisme. Pour autant, les structures hôtelières demeurent
insuffisantes et, pour les développer, ils ont besoin de personnel". Dans ce
pays assez stable politiquement, cette école, plutôt axée sur l'hôtellerie, pourrait
accueillir des candidats issus de divers pays d'Afrique noire. "Les autorités
voudraient donner une dimension continentale à cet établissement, poursuit Joseph Le
Gal. Pour autant, aucune date n'est encore avancée. Il existe un petit contentieux
entre le ministère du Tourisme et celui de l'Education nationale pour s'approprier le
projet."
O. Marie
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L'HÔTELLERIE n° 2703 Hebdo 1er Février 2001