France-Italie
Sur les bords de la Méditerranée, hôteliers français et italiens font tomber les frontières en créant l'entité Grande Riviera. Le meilleur moyen de séduire la clientèle avec un produit et un message cohérents.
On l'oublie trop souvent en France, mais à l'étranger, et notamment chez les Anglo-Saxons, l'entité géographique Riviera comprend la Côte d'Azur, mais aussi une bonne partie de la côte ligure italienne. Une destination renommée dans le monde entier et cohérente géographiquement, mais que la frontière franco-italienne limitait artificiellement. "C'est pourquoi nous avons supprimé symboliquement cette frontière sur la carte géographique de la Grande Riviera que nous distribuons, de Fréjus à Savona", raconte Gilbert Amar, directeur général du Tulip Inn de Nice, et président de l'Association des hôtels de la région franco-italienne. L'Ahrfi regroupe plus de 70 établissements italiens et 42 français, de 1 à 4 étoiles. Ces derniers mois, des établissements prestigieux ont rejoint l'association, notamment l'Hôtel des Ambassadeurs de Menton ou l'Hôtel de Flore à Nice. Aidée notamment par l'aéroport Nice-Côte d'Azur, les villes de Nice et Cannes côté français, l'association dispose déjà d'un site Internet permettant la réservation sur toute la zone. "C'est l'un de nos principaux axes de développement, poursuit Gilbert Amar. Nous sommes référencés sur la première page des principaux moteurs de recherche sur la Toile quand on tape le mot Riviera. Au verso de la carte Grande Riviera figure une liste des membres que l'Ahrfi a dû classer selon ses propres critères, le système d'étoiles différant d'un côté à l'autre de la frontière. On trouve ainsi des hôtels confort, supérieur, prestige et luxe."
De très forts liens transfrontaliers
Excepté ce problème d'étoiles, le travail s'effectue sans problème par-dessus la
frontière, dans une région transfrontalière aux liens culturels et économiques
importants. Nice était italienne il y a 140 ans. Après une participation à des salons
aux Etats-Unis et au Japon, l'association s'attaque maintenant à l'élaboration de
produits. "Nous travaillons actuellement à un produit franco-italien de sept
jours qui sera le premier de son genre sur le marché", explique le président de
l'association. Un type de produit qui répond à une demande internationale forte : pour
un Américain, l'Europe est une destination en soi, et passer une frontière n'est pas un
problème. Pas de cahier des charges bien précis pour devenir membre de l'Ahrfi, mais les
adhérents doivent faire la preuve de leur réelle vocation internationale. Pas seulement
en matière commerciale, mais aussi dans leur politique de formation. L'association
organise déjà des échanges de réceptionnistes des deux côtés de la frontière et
souhaite favoriser l'apprentissage des langues par les apprentis. Au même chapitre, elle
vient de lancer une formation à Internet destinée aux responsables des hôtels. "Nous
portons aussi notre effort sur le recrutement de nouveaux membres, ajoute Gilbert Amar.
L'objectif est d'avoir dans toutes les villes importantes de la zone au moins un hôtel
dans chaque catégorie. Nous serons alors devenus incontournables, de Fréjus à Savona."
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2703 Hebdo 1er Février 2001