Equipements grandes cuisines
Avec un résultat négatif établi à 26 millions de francs en 1999 et estimé à moins 52 millions de francs pour 2000, la Compagnie Hobart se voit dans l'obligation de réaliser des coupes sombres.
Le couperet est tombé. Steve
Brown, l'actuel p.-d.g. de la Compagnie Hobart France, vient d'annoncer la suppression de
111 postes en 2001 sur les 512 existant au 31 décembre 2000. Cette mesure touche
particulièrement le siège de Marne-la-Vallée, avec une réduction de la moitié de
l'effectif. La direction assure cependant que tout sera mis en uvre pour étudier
les opportunités de reclassement au sein d'ITW (Illinois Tool Works Inc), groupe
américain auquel appartient la Compagnie Hobart depuis 1999.
Par ailleurs, ITW impose à toutes les sociétés dont il est propriétaire d'appliquer sa
philosophie des 80-20. Sachant que généralement 80 % des ventes sont réalisées avec 20
% des produits, cette règle impose un recentrage de l'activité vers les produits phares,
une réorganisation des entités de production et un réaménagement du réseau de
distribution.
Toute la stratégie Hobart repose donc sur une réorientation de ses métiers
traditionnels que sont la vente et l'après-vente de ses propres matériels de laverie,
préparation, cuisson et réfrigération. Ainsi, exit l'activité 'cuisines complètes'
générant certes beaucoup de chiffres d'affaires, mais également beaucoup de travail
pour peu de rentabilité. Exit également les ventes de matériels de négoce à faible
marge.
Retour sur le marché de la restauration commerciale
Depuis dix-huit mois, Hobart avait déjà élaboré une nouvelle stratégie basée sur le
recentrage de son activité avec la suppression de 1000 références au catalogue, la fin
des remises excessives pratiquées au cours des années 90, et son retour sur le marché
de la restauration commerciale, via notamment la formule de location qui représente
désormais 20 % du chiffre d'affaires machines. Et malgré les mauvais résultats de
l'année 2000, imputés notamment à l'arrêt de l'activité pesage (dénonciation par la
société japonaise Teraoka Seiko Company Ltd du contrat de licence de fabrication et de
distribution du matériel de pesage), l'arrêt de l'activité 'cuisines complètes', la
cession de l'usine Inoxyform aux cadres dirigeants en place, les coûts de structure trop
importants et les phénomènes comptables aggravant les pertes lors du rachat de la
Compagnie Hobart par ITW, les premières mesures prises semblent avoir déjà porté
quelques fruits puisque les ventes ont augmenté dans toutes les familles de produits :
laverie (+ 35,3 %), cuisson (+ 30,2 %), réfrigération (+ 32,5 %).
Dans sa nouvelle stratégie, Hobart souhaite renforcer l'autonomie et la productivité de
son organisation régionale. De cinq directions régionales actuelles (Rennes, Bordeaux,
Marseille, Strasbourg et Paris) et dix petites agences annexes, son réseau de
distribution va passer à neuf directions régionales au pouvoir renforcé : Rennes,
Tours, Bordeaux, Marseille, Lyon, Strasbourg, Lille, Paris sud et Paris nord. Cette
réorganisation comprend l'abandon de la vente directe sur 24 départements qui ne
contribuent que pour 7 % du chiffre d'affaires global. Une antenne de SAV sera cependant
maintenue pour assurer la maintenance des installations.
C. Junod
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L'HÔTELLERIE n° 2706 Hebdo 22 Février 2001