Soretel Bordeaux Saint-Jean
Mardi 20 février, les 16 salariés et le directeur du Soretel Bordeaux Saint-Jean ont été expulsés. Depuis 1996, le groupe Holfimer refusait de payer le loyer à Sogebail, propriétaire des murs de ce 2 étoiles de 114 chambres, ex-hôtel Arcade. Les salariés sont sous le choc. Et le mystère reste entier sur les dessous d'une bien étrange affaire.
La lettre recommandée est
arrivée le 5 février, froide et sans équivoque. L'expulsion est ordonnée "avec
le concours de la force publique, si besoin est", précise la préfecture de
police de Gironde chargée d'appliquer la décision de justice. Pour Jean-Yves Arnaud, le
directeur du 2 étoiles situé face à la gare Saint-Jean à Bordeaux, c'est la
consternation. "On a appris la nouvelle par cette lettre. Jusque-là, nous étions
loin de nous douter d'un quelconque problème. L'hôtel marche bien, il est rentable et
dégage des bénéfices, notre taux de remplissage est de 60 %. On ne comprend pas."
Etrange en effet que les premiers concernés soient les derniers informés. Car le
contentieux ne date pas d'hier, il remonte à 1996. Cette année-là, le groupe Holfimer,
propriétaire de l'enseigne Soretel apposée sur cet ancien Arcade, il y a huit ans,
stoppe définitivement le règlement des loyers au propriétaire des murs : Sogebail,
filiale de la Société Générale. Le juge des référés à Paris est saisi seulement en
décembre 1999 ! Pourquoi si tard ? Pas de réponse. L'expulsion du mauvais payeur est
ordonnée, la cour d'appel de Paris confirme le jugement en mai dernier, la préfecture de
Gironde prévient sur le terrain les intéressés. Huissier et commandant de police ont
débarqué mardi dernier à 10 h 15. Les derniers clients ont quitté l'établissement la
veille. "Les serrures ont toutes été changées, le mobilier saisi et nous avons
été priés de quitter les lieux, explique Jean-Yves Arnaud. Psychologiquement ce
fut très dur. Certains d'entre nous travaillaient ici depuis l'ouverture de l'hôtel en
1976, lorsqu'il s'agissait d'un Arcade. Il y a eu des larmes." Petite
consolation, des propositions de reclassement dans les autres hôtels Soretel du groupe
ont été faites aux salariés. Mais ces derniers espèrent pouvoir revenir ici rue
Eugène Le Roy. Un repreneur serait sur les rangs.
B. Ducasse
Pas de menace sur les trois autres SoretelLe crédit-bail avec Sogebail ne concerne pas les autres établissements Soretel du
groupe Holfimer, tous des |
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L'HÔTELLERIE n° 2706 Hebdo 22 Février 2001