Hippo à Lyon
Alors que Pierre Cassagne ne rejette pas la possibilité d'une implantation à Lyon-Part Dieu, l'Hippopotamus Lyon Mercière vient d'ouvrir ses portes au cur de la ville. C'est le deuxième ouvert cette année en France après Marseille Vieux Port. Et le 63e dans l'Hexagone pour un groupe qui axera sa stratégie 2001 sur le développement à l'étranger.
Pierre Cassagne explique :
"Si l'on veut retenir qu'il existe une vingtaine d'Hippo à Paris, Lyon peut en
supporter plus de deux et le quartier de la Part Dieu est tout à fait envisageable."
Si l'affaire se concrétise, ce sera pour plus tard bien sûr. Le directeur général d'un
groupe, désormais fort de 63 unités en France, vient tout juste d'essuyer les plâtres
de l'Hippo Lyon Mercière officiellement ouvert aux Lyonnais le mercredi 7 février,
après un ultime training la veille.
Il y a moins de trois ans, Hippo s'était implanté rue de la République. Et pour
transformer le Savoy, une brasserie en vogue d'avant-guerre et jusque dans les années 80,
8,5 MF ont été investis. En mars 1998, lors de l'ouverture, Pierre Cassagne misait sur
une moyenne de 390 couverts/jour avec un ticket moyen à 120 F. Au 31 décembre 2000, les
comptes sont au beau fixe pour la première unité lyonnaise du genre : pour ce restaurant
de 160 places (et 60 en terrasse), la moyenne est de 512 couverts/jour avec un ticket
moyen à 126 F (TTC).
Les comptes sont faciles à faire : on flirte avec les 20 MF HT, ce qui situe Lyon
derrière Nice, au deuxième rang national pour les unités de province ! Pour l'Hippo
Mercière qui vient d'ouvrir ses portes dans une rue piétonne où de multiples enseignes
- dont le mythique Bistrot de Lyon de Jean-Paul Lacombe - se côtoient, les objectifs
initiaux sont sensiblement similaires. "Avec une capacité équivalente, nous
visons 340 couverts/jour, avec une activité beaucoup plus saisonnière que rue de la
République, sachant que les temps forts se situeront de mars à octobre", dit
Pierre Cassagne.
Ce nouvel établissement remplace le New York Street de Pascal Donat. Toujours
propriétaire à Lyon du Grand Café des Négociants et de la Mère Vittet, il a su saisir
l'opportunité de racheter la boutique Agnès B jouxtant son affaire : la surface
proposée étant devenue suffisante, les transactions ont commencé avec le groupe Hippo
qui n'avait jamais dissimulé ses ambitions lyonnaises. "Il nous fallait
simplement davantage de surface", souligne Pierre Cassagne qui admet que,
"sans mauvaise surprise", 7 MF ont été investis dans une affaire située juste
en face du Bistro Romain ! "Cela ne pose aucun problème puisque chaque unité vit
sa vie. Bien sûr, si une ouverture portait préjudice à l'autre, nous y réfléchirions,
mais si je prends l'exemple de la Part Dieu où il existe déjà un Bistro Romain, cela ne
posera aucun problème."
Développement à l'international
La troisième ouverture lyonnaise sera pour plus tard.
Et Hippo, qui compte à ce jour 63 restaurants en France, ne devrait augmenter son capital
que de 5 à 6 unités dont la prochaine à Lomme dans la périphérie lilloise en mai
prochain. "Nous n'avons aucune stratégie en matière d'implantation. Ce sont les
opportunités qui décident. Ainsi, à Marne-la-Vallée, nous sommes en centre commercial,
mais à Reims et Nîmes c'est un bâtiment solo en périphérie, alors qu'à Marseille
comme à Lyon, nous sommes en centre-ville. Notre seul souci est de trouver des endroits
nous permettant de faire plus de 300 couverts/jour", constate Pierre Cassagne.
Cela dit, la véritable ambition d'un groupe affichant pour 2000 un chiffre d'affaires à
800 MF HT, c'est-à-dire le double de 1996, reste une forte implantation à l'étranger.
Pour l'heure, on compte 5 Hippo (3 en Espagne, 1 au Maroc, 1 en Turquie) hors France. Il y
en aura entre 5 et 8 supplémentaires dans quelques mois.
L'hypothèse basse prévoit une présence en Belgique, en Grèce ou à Chypre, au
Portugal, au Liban et une nouvelle implantation à Rabat au Maroc mais, si tout va bien,
une deuxième ouverture à Bruxelles, au Liban et en Grèce ou à Chypre sera
d'actualité. "Nous misons beaucoup sur l'international", conclut Pierre
Cassagne.?
J.-F. Mesplède
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2706 Hebdo 22 Février 2001