Vos impôts sur vos revenus 2000
Si vous faites partie des 25 % de Français qui détiennent des valeurs mobilières, vous allez devoir déclarer les revenus perçus et les plus-values ou moins-values enregistrées lors de leur cession. Les documents que vous ont adressés les établissements qui détiennent vos titres devraient vous aider à éviter les erreurs à condition, toutefois, de bien savoir les utiliser. Mode d'emploi.
La loi impose aux
établissements financiers, détenteurs de titres pour le compte de leurs clients, de leur
adresser chaque année un document baptisé IFU, récapitulant les déclarations à
effectuer. Mais si vous avez ouvert des comptes-titres dans plusieurs banques, ce sera à
vous de rassembler en une déclaration unique les différentes données communiquées.
Toutefois, l'importance de ce travail déclaratif dépend du mode de gestion choisi pour
vos titres. Ceux d'entre vous qui ont décidé d'inclure leur portefeuille-titres dans
l'enveloppe fiscale du PEA n'ont aucune déclaration à effectuer s'ils ont laissé leur
PEA en l'état. En effet, les produits des titres détenus dans ce cadre fiscal, comme les
éventuelles plus-values enregistrées, sont exonérés d'impôt sur le revenu si aucun
retrait n'est intervenu durant les 5 années qui ont suivi le premier versement. Une
exception à cette règle : si vous avez inclus dans votre PEA des titres non cotés, les
produits afférents à ceux-ci ne sont exonérés d'impôts sur le revenu que dans la
limite de 10 % du montant de ces titres. Si vous êtes dans ce cas, sachez que la fraction
des produits excédant ces 10 % est soumise à l'impôt sur le revenu selon le régime de
droit commun (inscription ligne FU de la déclaration n° 2042). En revanche, ce
plafonnement ne joue pas en matière de plus-values.
Si vous avez effectué des retraits sur votre PEA avant l'expiration de la 5e année, les
gains réalisés depuis l'ouverture de ce placement sont alors soumis au régime de
taxation des plus-values et au taux normal (26 %) si le retrait a eu lieu entre la 2e et
la 5e année, et au taux de 32,5 % si ce retrait est intervenu avant la fin de la 2nde
année. Encore une exception à cette règle : si le montant retiré de votre PEA
additionné aux autres cessions de valeurs mobilières effectuées en 2000 est inférieur
à 50 000 F, vous n'avez aucune déclaration à souscrire.
Le régime des titres hors PEA
En revanche, votre travail déclaratif va être un peu plus conséquent si vos valeurs
mobilières sont détenues en totalité ou partiellement dans le cadre d'un
portefeuille-titres classique.
Première opération à effectuer : la déclaration des dividendes perçus au titre des
actions détenues en portefeuille. Ils sont obligatoirement soumis au barème de l'impôt
sur le revenu, car il n'est en effet pas possible pour ce type de gains d'opter pour le
prélèvement libératoire.
La difficulté réside dans le fait que les actions françaises ouvrent droit à un avoir
fiscal égal à la moitié des sommes nettes distribuées. Le montant de cet avoir fiscal
doit être ajouté, si votre banque ne l'a pas fait, au montant des dividendes perçus que
vous inscrirez sur la ligne DC du cadre 2. Mais il faut également reporter cet avoir
fiscal, seul cette fois, en ligne AB du même cadre afin qu'il puisse être déduit du
montant définitif de l'impôt dû. Si le total de vos avoirs fiscaux dépasse la somme
dont vous êtes redevable au titre de l'impôt sur le revenu, le surplus vous sera
automatiquement remboursé.
A noter que dans le cadre d'un PEA, les avoirs fiscaux sont versés en compte et aucune
déclaration n'est à faire.
Si votre portefeuille comprend des obligations, vous avez peut-être demandé que les
intérêts versés soient soumis au prélèvement libératoire. Vous êtes donc quitte au
regard de l'impôt. Néanmoins, depuis l'année dernière, il faut tout de même porter
sur votre déclaration ces revenus, case EE du cadre 2. Toute omission est passible d'une
amende de 5 % du montant déclaré.
Quid de vos plus et moins-values boursières
Vous n'aurez à effectuer une déclaration de vos plus-values que si le total de vos
cessions de valeurs mobilières au cours de l'année 2000 a dépassé le seuil de 50 000
F. Ce montant s'entend par foyer fiscal, mais si vous vous êtes marié, si vous avez
divorcé ou si vous avez perdu votre conjoint au cours de l'année 2000, le seuil de 50
000 F s'apprécie isolément pour chacune des déclarations que vous avez à faire et
aucune réduction prorata temporis n'est à effectuer.
Depuis le 1er janvier 2000, vous n'avez plus de distinction à opérer selon le type de
valeur cédée (Sicav monétaires, actions, parts sociales...), les diverses ventes
opérées au cours de l'année s'additionnent et c'est le résultat obtenu (plus ou moins
de 50 000 F) qui détermine si vous aurez ou non à effectuer une déclaration n° 2074.
Sachez que ce n'est que si le montant de vos cessions dépasse 50 000 F que vous pourrez
imputer sur vos plus-values, vos moins-values et éventuellement en demander le report sur
les années à venir.
Si vous avez dépassé le montant fatidique de 50 000 F, vos plus-values deviendront
imposables dès le 1er franc. Vous n'avez droit à aucun abattement même si le
dépassement ne représente que quelques francs. Mais encore une exception : si ce
dépassement est dû à une opération d'échange de titres, la plus-value constatée au
moment de l'échange bénéficie désormais d'un sursis automatique d'imposition jusqu'à
la cession réelle des titres reçus en échange. Par conséquent, vous ne devez pas
comptabiliser, dans votre montant de cession de l'année, les titres qui ont été
échangés et non vendus. Autre nouveauté, si certains titres détenus ont été annulés
ou radiés, la perte alors enregistrée peut, depuis le 1er janvier 2000, s'imputer sur
vos autres plus-values. Bons calculs !
M.-C. Barbier
Des impôts plus lourdsJusqu'à cette année, un abattement de 8 000 F pour une personne seule ou de 16 000
F pour un couple marié était opéré sur le montant des dividendes perçus, ce qui
permettait à beaucoup d'épargnants d'éviter une taxation au titre de l'impôt sur le
revenu de ceux-ci. Le champ d'application de cet avantage fiscal vient d'être réduit par
la loi de finances pour 2001. Désormais, les contribuables dont le revenu net imposable a
excédé 299 200 F en 2000 (personnes seules) ou 598 400 F (couples mariés) ne peuvent
plus prétendre au bénéfice de cet abattement. |
Un plafond de cession en eurosLe Journal officiel a publié les nouveaux seuils réglementaires en euros.
Afin de conserver à ces plafonds leur lisibilité, des arrondis ont été opérés. Ainsi
le plafond des cessions en dessous duquel les plus-values ne sont pas imposables de 50 000
F est fixé à 7 600 euros, ce qui désavantage les épargnants. |
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L'HÔTELLERIE n° 2708 Hebdo 8 Mars 2001