Justice
Le conflit juridico-financier qui opposait l'ancien chef du Château des Reynats à son employeur se termine par la victoire du premier. L'affaire fait cependant désordre. Le Château des Reynats a d'ailleurs perdu son étoile en 2001.
Le Château des Reynats à
Chancelade, dans la banlieue de Périgueux, est l'un des plus prestigieux établissements
de la Dordogne. Aussi, l'affrontement entre son propriétaire, Jean-Michel Desprez, et son
chef réputé, Régis Chiorozas, peut être considéré comme un épisode malheureux
n'apportant rien à sa notoriété. Tout est parti d'une histoire d'argent après le
transfert, en 1994, du célèbre restaurant de Régis Chiorozas, L'Oison, auparavant
installé rue Saint-Front au centre de la capitale périgourdine. Sur les 500 000 francs
prévus lors de la vente, le chef, devenu salarié des Reynats, n'aurait reçu que 250 000
francs.
"J'ai été dupé, proclamait l'intéressé récemment. Je me suis investi
dans cette aventure et on refuse de me payer ce qui me revient." En portant
l'affaire devant le tribunal de commerce pour récupérer son dû, il a consommé
définitivement la rupture avec son employeur qui a changé provisoirement l'enseigne de
L'Oison en Chancelade, et a procédé à son licenciement pour 'dénigrement'.
Le tribunal a tranché le 27 décembre dernier, condamnant Jean-Michel Desprez à verser
la somme manquante augmentée de 5 000 francs de dommages et intérêts. L'incident
laissera quelques traces, même si la grève de 8 salariés pendant quelques jours, pour
soutenir le cuisinier, n'a eu aucune répercussion sur le bon fonctionnement du Château.
Le directeur avait fait venir en renfort du personnel de son autre établissement de
Monbazillac. "Nous faisons appel de la décision du tribunal, précise
Jean-Michel Desprez. Notre restaurant, que je compte bien rebaptiser L'Oison puisque je
l'ai quand même acheté en tant que tel, rouvre ses portes ce jeudi soir, après ses
congés annuels. Nous allons avoir un nouveau chef, qui, sans avoir le talent reconnu de
Régis Chiorozas, est d'un niveau égal et tout aussi prometteur."
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L'HÔTELLERIE n° 2708 Hebdo 8 Mars 2001