Depuis 40 ans à New York
Dans notre enthousiasme à annoncer les résultats du concours du MOF pour la promotion 2000, nous avions par erreur déclaré que Philippe Jego était le premier Alsacien jamais couronné... Nous avions la mémoire courte et, heureusement, un courrier de New York nous a rappelés à l'ordre en nous envoyant la photocopie de la page de L'Hôtellerie du 1er décembre 1968.
Un grand merci à André
Soltner qui nous donne ici l'occasion de parler justement de cette promotion 1968 et de
parler de lui, de son parcours et du très beau travail qu'il réalise depuis des années
maintenant de l'autre côté de l'Atlantique pour que l'image de la cuisine française
soit là-bas, comme ailleurs, au plus haut.
C'est donc André Soltner qui aura été en 1968 le premier Alsacien lauréat au concours
du Meilleur ouvrier de France. Cette année-là, sur les 40 présentés, ils n'étaient
que quatre à être honorés. Quatre professionnels dont les parcours étaient
particulièrement prestigieux déjà puisque Jean Guinot exerçait à l'époque à
Montbazon au Château d'Artigny, Jean-Claude Tingaud, qui, malheureusement, allait
disparaître peu de temps après, digne fils d'Emile Tingaud installé à La
Ferté-sous-Jouarre, avait lui aussi exécuté un tour compagnonnique dans les meilleures
maisons françaises avant d'aller découvrir l'organisation d'un grand palace à Essen,
Christian Bourillot, déjà installé place des Célestins à Lyon, avait connu un
parcours exceptionnel de Talloire chez la Mère Bise en passant par le Pré Catelan et la
Réserve de Beaulieu. Autant dire qu'André Soltner, lauréat du concours cette
année-là, était en très bonne compagnie ! Alsacien, André, après un apprentissage à
l'Hôtel du Park à Mulhouse, avait très jeune franchi le Rhin pour apprendre son métier
en Suisse avant de décider de s'envoler pour l'Amérique.
32 années au Lutèce
Né en 1932, il devenait New-Yorkais dès février 1961. Et c'est au Lutèce, propriété
alors d'André Surmaine qui se targuait d'être le restaurateur le plus cher de New York,
qu'il s'installait pour diriger les cuisines. Associé de 1963 à 1972, il devenait
propriétaire des lieux en 1972. Quand il vendra son restaurant en octobre 1994, 32 ans
après son arrivée sur le sol américain, il est particulièrement honoré, connu et
reconnu de tout ce que compte l'Amérique de gourmets. Après 46 années de cuisine,
André Soltner est toujours aussi enthousiaste et passionné, continue de travailler et
enseigne au French Culinary Institute où personne n'oserait l'appeler autrement que
'chef'. "Je continue à transmettre notre beau métier pour garder la main, et
transmettre aux jeunes nos traditions culinaires françaises. Le titre de Meilleur ouvrier
de France est celui dont je suis le plus fier", explique cet Alsacien new-yorkais
qui répond toujours présent à toutes les sollicitations des Français qui arrivent sur
le sol américain. "Abonné à L'Hôtellerie depuis plus de 40 ans, j'ai
particulièrement apprécié le reportage sur le concours du Meilleur ouvrier de France.
Bravo aux 18 lauréats et particulièrement à l'Alsacien Jego. Comme vous le savez, tout
comme les Bretons, nous sommes un tout petit peu chauvins..."
"C'est sur Broadway, au French Culinary Institute, aux côtés d'un autre Français, Alain Sailhac, qu'André Soltner continue à transmettre sa passion, la cuisine, aux jeunes chefs américains. "
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L'HÔTELLERIE n° 2708 Supplément Formation 8 Mars 2001