Chaînes hôtelières intégrées
Les chaînes hôtelières intégrées en France ont passé une fructueuse année 2000, avec des progressions identiques à celles de 1999, comme le révèle l'étude annuelle de Coach Omnium pour La Revue.
Terminant l'année 2000 avec 71,4 % de taux d'occupation, toutes catégories confondues, les chaînes hôtelières intégrées ont gagné 1,2 point de mieux en occupation par rapport à 1999, ce qui est excellent compte tenu des plafonds déjà atteints. En tout, les chaînes hôtelières en France ont loué 55,7 millions de chambres, score en hausse de 1,7 % comparé à l'année précédente. Mais, les RevPar (Revenu par chambre disponible) ont également été vitaminés durant l'année passée. Leur progression pour l'ensemble du parc a été de 7,5 %. Il s'agit d'une constante car en 1999, le Revpar des chaînes s'était déjà amélioré de 8 % par rapport à 1998. En 2000, les enseignes ont rattrapé un démarrage plus lent observé sur le premier semestre qui n'avait vu une hausse du RevPar que de 5 % par rapport à la même période de 1999.
Le 3 étoiles laissé pour compte
En termes d'activité et de rentabilisation, on continue à vivre le symbole du sablier
où le bas de gamme et le haut de gamme bénéficient de la plus forte demande, au
détriment du moyen de gamme. Et cela dure depuis près de 4 ans maintenant. Les hôtels
de chaînes de type 3 étoiles ont encore obtenu, en 2000, à la fois les moins bons taux
d'occupation et les moins bonnes progressions de RevPar. Au contraire, l'hôtellerie
économique continue à bien se comporter, sans signe d'essoufflement, bien que ce soit
sur elle que se créent le plus de nouveaux établissements, toutes proportions gardées.
La clientèle ne semble ni lasse, ni déçue par les hôtels de chaînes premiers prix et
ne ralentit pas sa consommation. Quant aux 4 étoiles, l'année 2000 a confirmé la forte
demande sur ce créneau, la clientèle étrangère d'affaires et de loisirs étant venue
en masse, notamment sur les grandes destinations comme Paris et la Côte d'Azur.
La restauration reprend des couleurs
La surprise cette année vient de la restauration des chaînes intégrées (45 % des
hôtels possèdent au moins un restau-rant). Concepts en panne, concurrence des chaînes
de restaurants, envie d'évasion de la clientèle hébergée durant ces dernières
années, les enseignes ont subi les affres d'un recul régulier ou d'une stagnation de
leur activité de restauration. En 2000, les restaurants des chaînes intégrées ont
vaillamment servi plus de couverts qu'en 1999 (+ 2,2 %), soit près de 38 millions de
repas, et dans un même temps, ont gagné en amélioration de leur ticket moyen (5,6 %).
La progression s'est retrouvée dans quasiment toutes les catégories d'hôtels, y compris
les 3 étoiles qui avaient pourtant subi les plus fortes chutes d'activité durant ces
dernières années. Une amplification de la fréquentation de la clientèle de groupes et
de séminaires a contribué à générer un surplus de couverts dans les hôtels. Du coup,
la remontée du chiffre d'affaires des restaurants de chaînes est meilleure que celle de
l'hébergement, ce qui paraît naturel car la restauration revient de loin et
l'hébergement plafonne.
Tassement prévu pour cette année
L'année 2001 devrait voir un tassement très perceptible de l'activité des chaînes
hôtelières en France, selon les évaluations de Coach Omnium. D'une part, en
hébergement, les catégories économiques sont au plus haut en termes de fréquentation
avec des scores proches des 80 % de taux d'occupation pour les leaders. Difficile de faire
mieux. L'augmentation des recettes ne pourra être obtenue que par un rehaussement des
prix, avec le risque réel que la clientèle ne suive plus. Les chaînes avaient déjà
appliqué des réajustements tarifaires sur ces trois dernières années, même si elles
ont parfois ajouté des prestations. Mais on assiste surtout aux prémices d'un
essoufflement de l'économie européenne
et asiatique. Les prévisionnistes envisagent une croissance modérée
de l'économie américaine en 2001, avec le risque de fléchissement du dollar. Ces
éléments, parmi d'autres pris habituellement en compte par Coach Omnium dans ses
modèles économétriques, devraient avoir une incidence tendant à décélérer le niveau
de la demande touristique et hôtelière dans les mois à venir, surtout dans le haut de
gamme. Les chaînes devraient par conséquent pouvoir espérer une évolution de leur
chiffre d'affaires de près de 2 à 4 % seulement selon les catégories, hors inflation.
L'hôtellerie 3 étoiles, prise en tenaille entre l'économique et le haut de gamme,
pourrait continuer à décevoir, à moins que les 4 étoiles donnent un coup de pouce trop
important en termes de prix. D'autant plus que ce créneau de moyen de gamme manque
cruellement de concepts nouveaux qui pourraient le redynamiser.
C. Gary
Le haut de gamme s'est bien porté en 2000.
Taux d'occupation |
Taux d'occupation |
Evolution |
RevPar 1999 |
RevPar 2000 |
Evolution |
|
0 & 1 étoile | 76,6 % | 77,7 % | + 1,1 point | 119,50 F | 127,50 F | + 6,7 % |
---|---|---|---|---|---|---|
2 étoiles | 68,7 % | 69,7 % | + 1,0 point | 201,40 F | 217,20 F | + 7,8 % |
3 étoiles | 65,6 % | 66,2 % | + 0,6 point | 299,60 F | 316,90 F | + 5,8 % |
4 étoiles | 70,7 % | 71,3 % | + 0,6 point | 683,20 F | 739,90 F | + 8,3 % |
Total | 70,2 % | 71,4 % | + 1,2 point | 255,00 F | 274,10 F | + 7,5 % |
Coach Omnium/La Revue - Statistiques certifiées des chaînes hôtelières |
1999 |
2000 |
Evolution |
|
Nombre de couverts servis | 37,2 millions | 38 millions | + 2,2 % |
---|---|---|---|
Nombre moyen couverts/restaurant | 68 cvts/jour | 70 cvts/jour | - |
Ticket moyen (TTC/SC) | 123,50 F | 130,30 F | + 5,6 % |
Chiffre d'affaires restauration HT(*) | 4,6 | 4,9 | + 7,8 % |
(*) En milliards de francs | |||
Les volumes d'affaires sont arrondis, ce qui peut créer un écart dans les pourcentages des variations - Coach Omnium/La Revue |
En milliards de francs | 1999 |
2000 |
Evolution |
|
---|---|---|---|---|
Hébergement | 20,5 | 22,0 | + 7,5 % | |
Petits-déjeuners | 2,0 | 2,1 | + 6,0 % | |
Restauration | 4,6 | 4,9 | + 7,8 % | |
Autres Ventes | 2,6 | 2,6 | + 5,0 % | |
Total | 29,7 | 31,6 | + 6,5 % | |
Les volumes d'affaires sont arrondis, ce qui peut créer un écart dans les pourcentages des variations - Coach Omnium/La Revue |
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L'HÔTELLERIE n° 2709 L'Hôtellerie Économie 15 Mars 2001