AG Umih Puy-de-Dôme
Face aux problèmes de la profession, présents et prévisibles, des hypothèses de travail et de réflexion, des propositions ont été évoquées lors de l'assemblée générale de l'Umih du Puy-de-Dôme.
La réduction du temps de travail, telle une épée de Damoclès, pèse sur les entreprises du secteur de l'hôtellerie-restauration. Les questions restent nombreuses, laissant la part belle à l'incertitude. Jean-Marc Le Carour, président des cafés, brasseries et discothèques au sein de l'Umih a précisé que certains syndicats patronaux, "minoritaires et surtout parisiens", seraient prêts à signer un accord sur les 35 heures. C'était au cours de l'assemblée générale de l'Umih du Puy-de-Dôme. "Nous, nous ne sommes pas opposés aux... 39 heures. Avec un calendrier adapté, jusqu'en 2006, et avec le maintien des heures d'équivalences. Il faut aussi des aides adaptées. C'est indispensable pour la survie de nombreux établissements. Dans plus de 80 % des cas, ils emploient moins de 10 salariés", a-t-il ajouté. En parallèle, la TVA reste aussi en haut de l'affiche des préoccupations. La bataille continue. Il n'est pas question de baisser les bras. Des actions en justice ont porté leurs fruits pour remettre un peu d'égalité dans le secteur. Le régime d'exonération de TVA pour les cantines a été déclaré illégal. Et l'Umih poursuit son combat pour la généralisation du taux à 5,5 % pour tous.
Formations courtes et emplois partagés
Sur la difficulté pour recruter du personnel, le vice-président national n'est pas
pessimiste. Il explique : "La formation n'est pas adaptée. Trop longue, elle ne
répond ni aux besoins des entreprises, ni aux souhaits des jeunes qui veulent rapidement
avoir un salaire. Six ou sept mois pourraient suffire, alors qu'actuellement trois ans
sont incontournables pour accéder à des métiers de barman, chef de rang, apprentis en
cuisine, etc."
L'autre carte à jouer, Jean-Marc Le Carour la trouve dans les groupements d'employeurs. "Cela
représente une forte évolution des mentalités, mais c'est une chance à saisir
aujourd'hui. Le groupement propose des emplois à plein temps aux salariés ; il met
ensuite ce personnel, qualifié et formé, à disposition des entreprises adhérentes, en
fonction de leurs besoins." L'Etat apporte des aides, notamment pour les études
de faisabilité. C'est une chance pour pérenniser des emplois, surtout dans les zones
saisonnières.
Tourisme à redynamiser
Pour sa part, Bernard Veissière, vice-président du conseil général, chargé du
tourisme et du thermalisme, a apporté quelques bonnes informations. Le CDT du
Puy-de-Dôme (Comité départemental du tourisme) a vu ses moyens renforcés avec un
budget annuel qui est passé de 23 à 53 millions de francs. Une collaboration a été
mise en place avec les trois autres CDT voisins pour vendre l'Auvergne dans sa globalité,
plutôt que département par département. Une association a été créée au niveau du
Massif central, en regroupant 16 départements sur 18. "C'est à nous de jouer en
coordonnant nos efforts. Par exemple, les pêcheurs d'Europe vont tous en Irlande alors
que nous pouvons les concurrencer dans ce domaine", a expliqué Bernard
Veissière.
Par ailleurs, des critères ont été retenus pour accorder les aides du département à
l'hôtellerie-restauration. Il faut être classé, adhérer aux paiements par
chèques-vacances, ouvrir jusqu'à 13 heures pour le déjeuner et 21 heures pour le
dîner, etc. "Pour une utilisation plus efficace de l'argent public. Et nous
travaillons en complémentarité avec le conseil régional et les fonds européens",
a-t-il ajouté. Il a aussi annoncé que le département réfléchissait sur la mise en
place d'une aide pour la transmission des établissements.
Au final, la profession reste combative. "Nous sommes plus souvent descendus dans
la rue ces cinq dernières années qu'en 20 ans", a rappelé Jean Leclerc,
secrétaire général de l'Umih 63. Et il n'est pas question de baisser les bras.
P. Boyer
Jacques Brugère, Hostellerie Saint-Martin à Pérignat-les-Sarlièves, nouvel
élu à la chambre de commerce et d'industrie de Clermont-Ferrand/Issoire (à gauche), a
annoncé un résultat médiocre pour l'hôtellerie clermontoise en 2000. A ses côtés
Georges Julien, président de l'Umih 63, et Jean-Marc Le Carour, président national des
cafés, brasseries et discothèques.
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L'HÔTELLERIE n° 2711 Hebdo 29 Mars 2001