Tribune libre
L'hôtellerie-restauration
recrute le plus souvent du jeune personnel. Or, les faits dénotent que cette corporation
manque de personnel. Afin de remédier à cette défaillance critique, quelques questions
d'analyse des besoins et des désirs des jeunes imposent une réflexion sérieuse, ce qui
permettrait de mieux accepter ceux-ci.
Travailler, d'accord ! Toutefois, les loisirs, le sport, des horaires décents et une
bonne rémunération sont également leurs objectifs.
Le patronat aurait-il fait l'impasse sur l'évolution des mentalités, du rapport des
jeunes avec le travail, aurait-il oublié que ces jeunes constituent l'avenir ?
Ne serait-il pas grand temps d'investir, au sein des entreprises, dans les relations
humaines ?
Il est impératif d'accepter une remise en cause et d'agir en fonction des individus que
l'on a en face de soi, d'apprendre à diriger pour fidéliser, maintenir la qualité de
travail et une bonne organisation.
Par constat, un trop grand nombre d'hôtels-restaurants est mal organisé, fatigue le
personnel et, de ce fait, le démotive... en particulier la tranche des jeunes employés.
Sous cet aspect, les plus prestigieux établissements devraient donner l'exemple.
Nous exerçons un des plus beaux métiers du monde, en particulier celui de cuisinier ;
aussi, comment se fait-il que les jeunes ne veulent plus s'investir dans cette carrière ?
L'absence totale de considération y est sans doute pour beaucoup.
Apprendre à écouter, bannir un amour propre trop exacerbé dans cette profession
constituerait une grande preuve d'intelligence de la part de l'encadrement et un grand pas
vers un rétablissement des vocations.
Nul n'est à blâmer concrètement, c'est l'absence de formation en management qui
explique l'inaptitude des chefs d'entreprise et des membres de l'encadrement à gérer une
équipe. La plupart sont de formation autodidacte, ce qui est tout à leur honneur, mais
la notion de psychologie est devenue absente dans les relations de travail.
Beaucoup d'efforts sont déployés pour la qualité de service au niveau des clients,
alors que peu d'efforts, voire aucun ne sont prodigués pour les conditions de travail du
personnel. Ne serait-il pas, par ce biais, un moyen de fidéliser son équipe en place ?
Les professionnels sont des passionnés pour la plupart, pourquoi ne pas intervenir aux
côtés des professeurs dans les écoles hôtelières, afin de faire passer aux élèves
la 'flamme' de leur métier ?
On l'oublie trop souvent mais il est une vérité incontournable : être bien dans son
travail tient une place dans l'équilibre de la vie, être bien dans son travail, c'est
l'assurance de la rentabilité pour l'entreprise et un élément majeur de sa force.
François-Rémy Cruaud, formateur et ancien restaurateu - Ploërmel (56)
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L'HÔTELLERIE n° 2712 Hebdo 5 Avril 2001