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Editorial
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Le sens des responsabilités

La CPIH a choisi de changer de président en préférant Jean-François Girault au président sortant, Roland Magne. Engagés, volontaires, impliqués depuis longtemps dans le combat syndical, dans la défense des intérêts des professionnels de l'hôtellerie-restauration, et en particulier des indépendants, les deux hommes avaient leurs chances. Le score le confirma puisque, sur 100 suffrages exprimés, la différence ne se fit que sur 4 voix. Parce que les deux hommes se respectaient, c'est bien sur leur façon d'envisager l'avenir de la profession et de défendre ses intérêts que les avis se forgèrent. Deux théories s'opposèrent, elles avaient chacune leurs adeptes. Fort de son recul de quatre années de présidence, qui ne furent pas un long fleuve tranquille, Roland Magne se fit le chantre d'une politique de négociation, tant avec les pouvoirs publics qu'avec les syndicats salariés, insistant sur l'obligation de négocier pour mieux préserver l'avenir des entreprises. Il fut beaucoup question de qualité des équipes, de relations humaines, de plan de carrière, d'harmonie entre vie personnelle et vie professionnelle. A l'opposé, Jean-François Girault se fit le porte-parole de tous ceux qui, parce qu'ils sont opposés à une réduction de temps de travail, pensent qu'aucune loi ne peut la leur imposer, et mettent en avant l'attente de leurs salariés, non pas en termes de réduction de temps de travail mais en termes d'augmentation de pouvoir d'achat. Parce que pour eux, la négociation n'est pas l'apanage d'un syndicat, c'est dans l'opposition qu'ils entendent se situer et résister ainsi aux décisions politiques. En deux heures, tout ou presque fut dit, on parla longtemps de réduction de TVA sur la restauration, on imagina un plan de réduction, on rêva d'un monde meilleur, et des urnes sortit un nouveau président.
Parce que Jean-François Girault est aujourd'hui président de la CPIH, on ne peut s'attendre de sa part qu'à une réflexion de bon sens, de sagesse. Si le candidat a su s'enflammer, le président n'en saura pas moins analyser, réfléchir pour mieux gérer, et c'est forcément après avoir pris complètement connaissance des dossiers, des enjeux, des conséquences de certaines prises de positions, qu'il pourra engager sa responsabilité et, par-là même, l'avenir de son syndicat et celui d'un grand nombre d'entreprises. Proclamer que Jean-François Girault, parce qu'il est hostile aux 35 heures dans les CHR, ne signera pas un accord de branche est certainement trop rapide. Il faudra lui laisser le temps de se faire une opinion éclairée pour prendre une décision qu'il veut avoir les moyens d'assumer pleinement. Gardons-nous de toute spéculation hâtive.
PAF


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L'HÔTELLERIE n° 2712 Hebdo 5 Avril 2001


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