Hautes-Pyrénées
Deux hôtels de la cité mariale vont faire l'objet d'une reconstruction pour laisser place à un établissement 4 étoiles de 204 chambres. Une opération qui permet à la société Pyrénées Hôtels d'augmenter sa capacité de 22 chambres et d'entrer dans le créneau des 4 étoiles.
La CDEC a donné son accord
pour la démolition de l'hôtel Golgotha (118 chambres 3 étoiles) et de l'hôtel Mont
Thabor (65 chambres 2 étoiles). Deux établissements mitoyens construits dans les années
1936-1940 et situés à 100 mètres des sanctuaires de la cité mariale. En lieu et place
des anciens hôtels, un établissement de 204 chambres 4 étoiles sera construit,
comprenant des salles de restaurant modulables de 20 à 600 couverts et 6 salles de
réunion également modulables de 20 à 300 places. Les deux hôtels Golgotha et Mont
Thabor, qui fonctionnent pendant la saison des pèlerinages de Pâques à la fin du mois
d'octobre, comme la plupart du parc hôtelier de Lourdes, n'ont pas fait l'objet d'une
récente rénovation. Ils appartiennent à l'entreprise familiale Pyrénées Hôtels, qui
est également propriétaire dans la ville de Lourdes de l'hôtel Aneto (79 chambres 3
étoiles) et du Miramont (94 chambres 3 étoiles) en bordure du Gave. Malgré une
situation nettement privilégiée de la ville par rapport au reste du département - 263
hôtels pour 15 378 chambres
à Lourdes, soit 51,4 % du nombre d'établissements recensés dans les Hautes-Pyrénées
et 74,4 % du total des chambres -, le président du directoire de Pyrénées Hôtels, Jean
Cazaux, considère qu'il reste possible de pénétrer sur un créneau où sont présents
seulement quatre établissements. Sur le nombre de chambres existant à Lourdes, les
établissements 4 étoiles représentent 1,9 % du parc et 1,5 % si l'on considère le
nombre d'hôtels. L'offre est plus largement répandue sur les établissements 3 étoiles
(51,3 % du nombre de chambres) et sur la catégorie 2 étoiles (35,5 %). "La
concurrence dans le créneau visé est faible à Lourdes puisque seulement quatre ou cinq
hôtels, classés en 3 ou 4 étoiles, peuvent être considérés comme de grand standing.
On assiste aussi depuis quelque temps à un glissement progressif de la demande vers les
catégories supérieures. Actuellement, les meilleurs taux d'occupation se réalisent sur
la catégorie 3 et 4 étoiles. Sans oublier que le phénomène de surcapacité tend à se
résorber. Un certain nombre d'établissements qui ne correspondaient plus aux normes, ni
aux attentes de la clientèle, ont fermé. Sans oublier qu'il n'y a pas eu de construction
entièrement nouvelle depuis plusieurs années", explique Jean Cazaux.
Un marché potentiel avec l'Amérique et l'Asie du sud-est
L'entreprise vient de recevoir le permis de construire. Le début des travaux est prévu
en octobre prochain pour une ouverture du nouveau bâtiment de 12 étages aux normes
antisismiques en mai-juin 2002. Le dossier présenté par Pyrénées Hôtels permettait
d'arriver techniquement à une capacité d'environ 280 chambres sur l'emplacement de la
rue Reine Astrid. "Finalement, nous avons fait le choix de limiter cette
construction à 204 chambres, en prenant le parti de réaliser des chambres de bonne
dimension, puisque nous nous situons au-delà des normes du 4 étoiles luxe avec plus de
2m2 supplémentaires, par exemple, sur la surface des chambres pour 2 personnes",
note Jean Cazaux. Pour la commercialisation, l'entreprise compte intéresser la clientèle
traditionnelle de Lourdes, mais également une clientèle issue hors des frontières de
l'Europe, en provenance d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et des pays du Sud-Est
asiatique. "Ces Catholiques voyagent par l'intermédiaire de tour-opérateurs
internationaux qui proposent des circuits dans les principaux lieux de la chrétienté.
C'est une clientèle qui a un potentiel de développement et qui dispose d'un certain
pouvoir d'achat compte tenu du coût de ces voyages."
Un établissement ouvert à l'année
Le futur hôtel, Eliseo, sera techniquement construit pour fonctionner en période
d'hiver, sur une capacité de 100 chambres correspondant à environ 160 personnes. Des
groupes ou une clientèle individuelle devraient ainsi remplir la saison intermédiaire.
En avril, à la période des pèlerinages, l'essentiel de l'activité pourra alors se
réaliser sur la totalité des chambres. Cette ouverture échelonnée sur l'année viendra
compléter l'offre qui, pour l'essentiel des professionnels, se situe sur la saison des
pèlerinages, et générera l'embauche de 15 personnes en contrat à durée
indéterminée. L'investissement global, qui comprend la phase de démolition et de
reconstruction, se situe à 70 MF pour un chiffre d'affaires évalué entre 20 et 25 MF,
le double de celui réalisé sur les deux anciens hôtels. 90 % du CA sera imputable à
l'augmentation du prix moyen des chambres et 10 % seront assurés par l'augmentation de la
capacité de l'hôtel. Pour réussir à atteindre ses objectifs, Jean Cazaux compte
exploiter l'effet de nouveauté : "Je ne souhaitais pas réaliser une
réhabilitation des deux hôtels dans la mesure où, aujourd'hui, l'attrait du neuf est
commercialement le principal argument que l'on puisse proposer au client."
"Actuellement, les meilleurs taux d'occupation se réalisent sur la catégorie
3 et 4 étoiles", explique Jean Cazaux.
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L'HÔTELLERIE n° 2712 Hebdo 5 Avril 2001