Labège (Haute-Garonne)
Le jour, 8 500 salariés répartis dans 450 entreprises et 3 000 étudiants fréquentent le site de Labège Innopole. Le soir, les passionnés de cinéma prennent le relais. Conséquence, deux nouveaux restaurants ont ouvert en décembre et un troisième doit démarrer son activité à l'automne prochain.
Depuis son ouverture il y a quatre ans, le multiplex Gaumont (15 salles pour une capacité d'accueil de 3 600 fauteuils), installé sur la commune de Labège près de Toulouse, a suscité peu à peu l'implantation dans son environnement de plusieurs restaurants à thème. Face au cinéma, La Boucherie, ouvert en 1998, servait avant la crise de la vache folle 300 repas par jour. Le soir, la moitié de sa clientèle est drainée par le cinéma. Tout à côté un autre restaurant de spécialités chinoises et vietnamiennes bénéficie également de la proximité du multiplex, du centre commercial avec sa locomotive Carrefour, et de la clientèle d'affaires du midi. En décembre dernier, à quelques jours d'intervalle, deux autres établissements ont inauguré leur carte. La Criée a ouvert son 28e restaurant, à quelques pas de là, le restaurant Ô Québec (détenu par une holding Ô Québec Développement créée il y a deux ans), a inauguré son 2e établissement, le premier étant situé à Clarac au sud du département. Les deux chaînes Quick et Pizza Hut avaient également constitué un dossier de candidature sur ces deux emplacements qui bénéficient côté terrasse de la proximité d'un lac.
Une complémentarité entre les thèmes
"Nous avons développé la restauration québécoise à Clarac en misant sur le
côté nature et sur les produits frais. Le concept a bien fonctionné aussi l'avons-nous
reproduit à Labège. Nous avons également des projets sur Bordeaux ou Montpellier. Nous
persistons dans un système en nom propre avec un contrôle total sur le concept",
explique André Peaudeau, directeur de Ô Québec, ancien manager de restaurants au
Québec et en Colombie-britannique.
Pour Jean-Michel Crespy, directeur de La Criée, comme pour Gilles Durand, directeur de La
boucherie et André Peaudeau de Ô Québec : "Avec la proximité des cinémas
Gaumont, le pôle restauration peut se développer sans qu'il y ait concurrence mais
plutôt complémentarité entre les thèmes." Preuve de cette cohabitation
commerciale, André Peaudeau et Jean-Michel Crespy se sont consultés pour la diffusion
commune sur une radio FM d'une publicité annonçant l'ouverture de leur établissement.
Autre opération commune : un package à 129 F comprenant un menu différent dans les deux
restaurants et une place de cinéma valable quatre mois. Avec 350 couverts par jour, un
investissement de 7,5 MF, André Peaudeau compte réaliser la première année un chiffre
d'affaires de 12 MF pour 24 personnes. La Criée, avec ses 28 salariés, assure un service
de 200 couverts quotidiens pour un ticket moyen situé à 160 F. La carte change trois
fois par an.
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Patrick Soula, bientôt sur la zoneLe restaurant devrait également organiser régulièrement des soirées avec des thèmes différents pour renforcer son attractivité. 80 % des marchandises proviennent de Rungis, ce qui n'exclut pas une certaine adaptation en direction des produits locaux. "Nous ne sommes pas une chaîne complètement fermée, notre carte des vins est orientée vers la région de même que nos préparations. Nous nous adaptons également en termes de prix", note Jean-Michel Crespy. Un troisième restaurant devrait emboîter le pas et s'installer à l'automne 2001 sur un terrain jouxtant le bâtiment de La Criée. Le thème : la cuisine américaine dans un décor des années 60. Son futur directeur, Patrick Soula, un ancien joueur du stade toulousain, est déjà propriétaire d'un bar-restaurant à Toulouse, et ambitionne de créer rapidement plusieurs autres établissements sur le même thème. Son objectif à Labège est d'atteindre 400 à 500 couverts par jour pour un ticket moyen de 90 F. |
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L'HÔTELLERIE n° 2713 Hebdo 12 Avril 2001