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Puy-de-Dôme

De la boulangerie à l'hôtellerie-restauration

Hervé Berre, président des boulangers du Puy-de-Dôme, cherchait une salle pour mieux organiser son activité de traiteur. De fil en aiguille, il se retrouve à racheter et à relancer un hôtel-restaurant en faillite, fermé depuis un an.

D'une opportunité à un challenge à relever, Hervé Berre s'est lancé dans l'hôtellerie-restauration. Boulanger à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), il a repris l'hôtel Les Bateliers en 1999. Il a même laissé la présidence des boulangers du département, après avoir occupé ce poste pendant trois ans et demi, pour relever le défi.
Les Bateliers, ouvert en juin 1992, répondaient aux vœux de la municipalité : accueillir et héberger un car. Rapidement, l'hôtel devait connaître quelques ratés et une rafale de gérants. La clientèle escomptée de tourisme et d'affaires n'était pas au rendez-vous. En juillet 1998, une vente aux enchères marquait la fin des Bateliers.
Comme Hervé Berre s'adonnait à l'activité de traiteur, il cherchait depuis quelque temps un lieu pour organiser des banquets. "Avec Thierry Grangier, qui a une double formation de cuisinier et de pâtissier, nous sommes passés des buffets apéritifs, aux buffets froids, puis chauds, puis aux repas servis à table. C'était comme une sorte de jeu, d'engrenage. Les affaires marchaient bien, pas besoin de faire de publicité. Mais, mal équipés, nous perdions du temps pour trouver des salles, louer du matériel. Finir entre 3 et 5 heures du matin ne facilitait pas l'organisation du travail dans la boulangerie. Nous devions franchir un pas : investir dans une salle ou bien abandonner le créneau."
Hervé Berre présente alors une proposition de rachat des murs des Bateliers, fermés depuis un an. Il obtient les bâtiments pour près de 3 millions de francs.

Avec l'enseigne Logis de France
"Au départ, nous voulions juste exercer notre activité de traiteur plus de la restauration à midi. Il était question de transformer les chambres en appartements. Mais une surprise nous attendait, se souvient le boulanger, l'hôtel était tout équipé : literie, téléphones, télévisions. Une opportunité à saisir." Au total, 44 chambres sont rafraîchies et redécorées.
Pour renforcer l'image et la notoriété de la maison, l'enseigne Logis de France a été apposée sur la façade depuis septembre 2000. "Quand je voyage, je choisis toujours les Logis. Nous avons fait les efforts nécessaires pour obtenir deux cheminées, c'était un minimum pour nous. Je suis conscient que l'enseigne est incontournable actuellement. Avec les Logis, je touche deux catégories : les professionnels et les vacanciers. Et en plus, l'association propose un site Internet très bien fait", explique Hervé Berre. Après 1 million de francs d'investissements et un peu plus d'un an d'exercice, les résultats sont plus qu'encourageants pour l'établissement rebaptisé L'Estredelle. "Le dernier chiffre d'affaires des Bateliers était de 3,15 millions de francs. Nous allons atteindre 4,6 millions de francs et nous visons les 5 millions", précise Hervé Berre.
P. Boyer


Thierry Grangier et Hervé Berre. Le chef de l'Estredelle, après des études de cuisine à Chamalières, dix ans de pâtisserie en Belgique, est entré chez Hervé Berre en 1992. Il a lancé l'activité de traiteur et a pris la tête des cuisines de l'hôtel-restaurant en octobre 1999.

L'Estredelle en chiffres

Hervé Berre et ses deux associés, Thierry Grangier et Christophe Chevalier, ont inauguré l'Estredelle fin octobre 1999. L'établissement, qui compte 11 salariés, propose 44 chambres en 2 étoiles et 2 cheminées Logis de France, pour 205 F la nuit (tarifs 2000). Le restaurant dispose de 52 couverts ; la salle de banquets peut accueillir une centaine de convives contre une quarantaine dans la salle de séminaires. La terrasse peut recevoir plus de 200 personnes pendant la belle saison, "un atout de plus pour organiser les apéritifs", souligne Hervé Berre.
Les menus sont essentiellement organisés autour de buffets à volonté pour les hors-d'œuvre, les fromages et les desserts : 68 F pour un plat du jour avec un buffet au choix et 75 F pour les trois buffets. Les menus classiques s'échelonnent de 94 à 165 F.
Le chiffre d'affaires, prévu à 4,6 millions de francs, devrait passer assez rapidement la barre des 5 millions.


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L'HÔTELLERIE n° 2713 Hebdo 12 Avril 2001


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