Côte basque
Avec ses 11 plages - parmi les plus belles de la côte basque -, ses 20 000 lits de capacité d'accueil, ses équipements (golf, thalassothérapie, port de plaisance...), sa pinède, la ville d'Anglet a toutes les chances de jouer dans la cour des grandes stations du littoral atlantique.
Mais il lui est difficile de s'imposer face à sa prestigieuse voisine, Biarritz. Postulant à un contrat de station, elle met à plat sa problématique touristique à partir de la question de base : "Que veut-on faire de la station ?"
Un 'contrat de station'
a été mis à l'étude l'été dernier afin de définir, choisir et mettre en uvre
une politique touristique.
Cherchant à imposer son potentiel et à trouver de nouvelles perspectives de développement, la commune a décidé de s'engager dans une démarche contractuelle avec l'Etat, la Région et le Département. Un 'contrat de station' a donc été mis à l'étude dès l'été dernier afin de définir, choisir et mettre en uvre une politique touristique susceptible de favoriser un allongement de la saison, de fidéliser les clientèles françaises et d'attirer les clientèles étrangères. Une étude diagnostique vient d'être réalisée par un bureau d'études qui a ausculté les capacités d'accueil de la cité angloye, moins bien pourvue en équipements hôteliers pour vacanciers que l'on pourrait l'imaginer (la cité possède un 4 étoiles - le Château de Brindos qui ouvre à nouveau ses portes cet été - et trois établissements 3 étoiles). Avec une offre très importante en matière de villages de vacances (334 chambres réparties sur 4 sites), Anglet est avant tout une destination appréciée par la clientèle familiale, celle qui fréquente les plages : "Mais ce positionnement manque encore de contenu, à la fois en termes de produits et de prestations valorisant l'existant", constate l'étude menée par le cabinet MaHoc.
Implanter des hébergements hôteliers
Le premier enjeu pour Anglet est donc de définir plus précisément sa vocation en
accentuant le positionnement de la station à la fois sur l'axe "espace de loisirs
pour les habitants du BAB" (Bayonne-Anglet-Biarritz), et l'axe "station
touristique pour des clientèles en hébergement marchand". "Il s'agit de
créer les conditions d'implantation d'hébergements hôteliers positionnés
tourisme", explique Emmanuel Alzuri, le directeur de l'office de tourisme.
L'adoption d'une stratégie marketing, définissant les couples marchés-produits en
considérant les besoins de chaque membre de la famille, notamment les seniors et surtout
les enfants de 4 à 10 ans, devrait positionner la ville sur le segment 'famille'.
Autre constat : Anglet est une station attractive du point de vue touristique en été,
principalement sur une bande côtière et dans le quartier de la Chambre d'Amour. Le
deuxième enjeu est donc de créer un deuxième pôle d'attractivité pour les touristes,
ouvert d'avril à octobre, quelles que soient les conditions climatiques, intégrant une
dimension environnementale sur le site de La Barre où, il y a quelques années, un port
de plaisance avait failli voir le jour.
Une affirmation 'verte'
L'accélération de la mise en uvre de projets d'aménagements sur l'axe vert est
une réalité : une piste piétonne en front de mer permet de longer le littoral sans
obstacle sur 4,5 km. Par ailleurs, l'optimisation de pistes cyclables le long du boulevard
des plages et la mise en uvre du projet Pignada, qui ouvre aux cyclistes, aux
piétons et aux cavaliers la forêt de Chiberta (250 hectares de pins protégés),
accentuera cette orientation.
Un effort de communication devra enfin être mené pour permettre à Anglet d'afficher une
identité qu'elle a du mal à imposer : "Des sites aussi prestigieux que la
Chambre d'Amour ou la forêt de Chiberta ne sont pas directement associés dans l'esprit
du public à Anglet !"
Biarritz aurait tendance, du fait même de sa proximité - seule une falaise les sépare
-, à récupérer le bénéfice de certaines initiatives : "Qui est capable
d'attribuer à Anglet la vogue du surf en Europe ?", interroge Emmanuel Alzuri. "Et
pourtant, c'est à l'auberge de jeunesse d'Anglet que ce sport a été lancé ; elle
possède d'ailleurs toujours sa propre école de surf", précise le responsable.
Son adhésion au tout nouveau club littoral de Maison de la France, la mise en ligne d'un
site Internet, une politique de relation presse sont autant d'actions destinées à
accroître une notoriété qui lui fait encore trop défaut.
Avec une affirmation 'verte', la mise en place des produits d'appel en direction des
familles, le redéploiement d'animations plus conformes aux aspects culturels du Pays
basque, l'enquête a tracé la voie pour définir une polique cohérente qui servira de
base à un programme d'actions sur 3 ans, fondement de tout contrat de station.
I. Ativissimo
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L'HÔTELLERIE n° 2714 Hebdo 19 Avril 2001