L'écho de l'assureur-conseil
Les dommages matériels causés par les attentats
Depuis 1983, les contrats d'assurance de biens, et notamment les polices
garantissant les hôtels et les restaurants, couvrent systématiquement les incendies et
les explosions provoqués par un attentat, sauf refus express de l'assuré.
Cette extension de garantie automatique ne s'applique qu'aux dommages matériels
directs causés par un incendie ou une explosion.
Elle exclut les dommages indirects tels la privation
de jouissance et la perte d'exploitation, à moins qu'un contrat distinct n'ait été
souscrit à cet effet.
Les dommages corporels causés par un attentat
Une loi du 9 septembre 1986 a institué un Fonds de garantie afin d'indemniser les personnes physiques victimes d'attentat. Ce Fonds est alimenté par une contribution perçue au titre de tous les contrats d'assurance (y compris les contrats multirisques des hôtels et des restaurants). Son montant est actuellement de 22 francs. Toute personne blessée au cours d'un attentat doit ainsi être indemnisée. Si l'attentat s'est produit dans ou à proximité d'un hôtel, l'hôtelier, son personnel et sa clientèle seront remboursés de leur préjudice corporel par ce Fonds de garantie.
Les actes de vandalisme
Les actes de vandalisme ne sont pas couverts par les contrats d'assurance. Mais,
moyennant généralement une surprime, il est possible de bénéficier d'une garantie
étendue aux actes de vandalisme, qu'ils soient commis dans le cadre d'actions concertées
ou non.
Cette extension de garantie prévoit une franchise restant à la charge de l'assuré,
en principe de 10 % du montant des dommages, avec un minimum indexé de l'ordre de 20 000
francs actuellement. Si l'hôtelier souhaite que cette extension de garantie ne soit pas
inopérante pour les actes de vandalisme courants, il a donc intérêt à négocier une
franchise plus réduite. Plusieurs assureurs acceptent d'ailleurs de ramener celle-ci à
un montant moins élevé.
Toutefois, les graffitis sur la façade extérieure de l'établissement sont
pratiquement toujours exclus de la garantie.
Déposer une plainte
Pour être indemnisé, l'hôtelier est tenu de déposer une plainte. Il dispose de
48 heures pour effectuer cette formalité. Et il doit l'effectuer même si l'acte a été
commis par l'un de ses clients.
Un matelas ou une moquette tailladés au rasoir, un mur de chambre tagué par une bombe
de peinture sont des actes de vandalisme.
L'enfant qui crayonne les murs d'une chambre ne commet pas un acte de vandalisme,
indemnisable par l'assurance de l'hôtelier. Mais ce dernier dispose d'un recours contre
l'assurance-responsabilité civile chef
de famille des parents. Par ailleurs, une lampe ou un dossier de chaise cassés par un
client sont en principe consécutifs à la maladresse de ce dernier et ne peuvent être
indemnisés par l'assureur.
B. Florin
(Docteur en droit)
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L'HÔTELLERIE n° 2714 Hebdo 19 Avril 2001