Trente ans de métier
A l'Auberge de Saint-Hilaire, à Saint-Hilaire-de-Brethmas dans le Gard, Alain Reymond multilplie les initiatives pour occuper le terrain de la communication. Le fruit d'une expérience déjà longue et d'une réflexion permanente. Le tout couronné à chaque fois de succès.
Comme on n'a pas tous les jours 30 ans de métier, Alain Reymond a accepté d'être visuellement présent dans le cadre de sa nouvelle campagne de communication.
Alain Reymond a la formule au bout des lèvres et lâche en guise d'introduction : "Cela fait déjà 30 ans, mais je n'en ferai pas trente de plus !" 30 ans, c'est peu et beaucoup à la fois, c'est surtout vite passé... "La première partie de ma carrière s'est essentiellement faite chez Pierre Alexandre, à Garons près de Nîmes dans le Gard. C'est lui qui m'a d'abord pris comme apprenti en salle, et puis au bout d'un an, il m'a dit que serveur ce n'était pas un métier, et que ma place était bien aux fourneaux, avec lui..." L'apprenti a grandi, au sens professionnel du terme, mais a continué à suivre les conseils de son chef. "Il a orienté ma carrière, et grâce à son aide, j'ai toujours eu du boulot. Il m'a envoyé faire un minitour de France et même un petit séjour en Angleterre. Mais c'est naturellement qu'en 1976 je suis revenu à Garons où, pendant 6 ans, j'ai pris de plus en plus de responsabilités en même temps que Pierre Alexandre passait la main. Prendre sa succession aurait été alors logique, mais finalement, ça ne s'est pas passé ainsi. Je savais que je n'aurais jamais été vraiment chez moi, que je n'aurais pas les coudées franches, et que notre amitié de travail risquait de devenir notre ennemie." Alain et Claire, son épouse, ont donc cherché une affaire à l'écart de Nîmes.
Une image bien exploitée
La reprise de l'Auberge de Saint-Hilaire s'est concrétisée par une ouverture en
novembre 1982. L'établissement gastronomique, qui comblait un vide dans cette cité
cévenole, se développait de façon régulière. "Nous sommes vite passés de 3
à 5 salariés, et aujourd'hui, nous sommes 10. C'est une lourde responsabilité."
Une charge dont Alain Reymond a ressenti tout le poids entre 1992 et 1993. Des éléments
apparaissaient comme autant de signaux. "Il fallait relancer la machine, ne plus
refuser du monde faute de place, s'ouvrir à des petits séminaires ou aux repas de
famille. Il fallait tout simplement bouger, car à 39 ans, je n'avais pas le droit de
m'endormir sur mes lauriers et de penser que la retraite était là."
Pour dynamiser son activité estivale, paradoxalement moins régulière dans cette région
pourtant touristique, il a pensé terrasse et même piscine. Mais finalement, c'est une
vaste salle, plus aérée, plus lumineuse et ouverte sur cette fameuse terrasse où
trônent des oliviers, qui a été choisie et réalisée en 1994. L'année 1996 correspond
au lancement d'une nouvelle démarche. Celle de la communication.
Des idées qui fonctionnent
"Tout est parti d'un petit sondage qui démontrait que nous n'étions pas
très connus du grand public. J'ai voulu réagir." Le cuisinier fait du pied aux
entreprises autour d'un nouveau produit pour les repas d'affaires et prend l'initiative
d'animer les restaurants du Miam, le salon gardois des métiers de bouche. Bingo ! En
1997, son restaurant est l'un des lieux animés de la feria d'Alès au printemps, et fête
en novembre ses 15 ans d'existence. Mailings et affiches fixent petit à petit des
rendez-vous visuels réguliers. Pendant le Mondial 98, l'opération 'A chacun sa coupe'
lui permet d'offrir le champagne à des clients de plus en plus nombreux. En février
2000, la Saint-Valentin lui inspire un mois complet de fêtes. Un menu à 200 F qui lui
permet d'élargir son panel de clients, une coupe de champagne pour chacun et, au bout du
compte, près de 900 bulletins pour participer au tirage au sort puisqu'il offre un voyage
d'une valeur de 12 000 F, des repas et des magnums de champagne. "Cette fois-là,
comme lors de chacune de nos opérations, la hausse du chiffre d'affaires mensuel a varié
entre 30 et 40 %." Novembre 2000, qui correspondait donc à ses 30 ans de
métier, était une invitation à souffler des bougies avec un cuisinier qui apparaît
pour la première fois sur ses affiches. Un menu spécial, toujours à 200 F, la coupe de
champagne au dessert, une curiosité attisée par 22 panneaux d'affichage urbain et un
mailing ciblé distribué à 15 000 exemplaires par la poste.
"A chaque opération, on se démocratise un peu plus mais sans jamais se
dévaloriser. Nous sommes moins refermés sur nous-mêmes, nous disons ce que nous sommes
capables de faire, et surtout on fait tourner la maison. Car cette responsabilité
m'incombe. Pour ma famille et celle des 8 salariés qui nous accompagnent chaque jour dans
l'aventure
J. Bernard
En dates
1976
Retour à Garons (Gard)
1982
Achat de l'Auberge de Saint-Hilaire
1996
Début de la communication
1998
A chacun sa coupe...
2000
30 ans déjà !
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L'HÔTELLERIE n° 2714 Hebdo 19 Avril 2001