Licence IV |
. |
Concept |
Patrick Autes s'éloigne un peu de sa brasserie de Bastia pour tenter une aventure dans la capitale languedocienne. Deux bars, un restaurant et une terrasse, en plein centre-ville, sont quelques-uns de ses atouts.
m Jean Bernard
Comme avant toute ouverture,
les jours qui ont immédiatement précédé l'inauguration du Latino's Café ont semblé
trop court. Il y avait tant à faire, encore, pour régler dans les délais tous les
derniers détails. Un peu de tension qui a permis à la jeune équipe de onze salariés,
spécialement constituée, de se connaître et de se souder autour de Patrick Autes, le
gérant.
Originaire de Bastia où il est propriétaire de la brasserie Le Café de la Place, ce
Corse de 35 ans a décidé de tenter une aventure sur le continent. Et c'est à
Montpellier qu'il a trouvé tous les éléments favorables à une opération de grande
envergure. "Le continent c'est la garantie d'assurer un volume de travail beaucoup
plus important. Quant au choix de Montpellier, il s'est fait naturellement : c'est une
ville du Sud, dynamique, où la présence d'étudiants est très forte. L'idée d'un bar
à thème s'y imposait", explique Patrick Autes.
Ce n'est pas lui, toutefois, qui a trouvé le lieu de cette création. France Boissons,
soutenue par Heineken, lui a proposé l'affaire. Un vaste local (plus de 350 m2 sur trois
niveaux) laissé libre par un marchand de tissus, grand ouvert sur la place Castellane,
entre la préfecture et la place de la Comédie. Un endroit de rêve...
Ambiance sud-américaine
Mais un autre argument est apparu essentiel. "Ce qui a effectivement fait pencher
la balance, c'est l'ouverture du Virgin juste en face, dans les anciennes halles. C'est
l'assurance d'un potentiel de clientèle jeune à moins de 100 mètres de chez nous."
Il faut encore cependant patienter quelque temps pour ressentir les effets de
l'implantation de ce 'supermarché' de la culture sur l'activité des deux bars.
En attendant, le Latino's Café doit rendre son nom commun dans le vocabulaire des
Montpelliérains pour obtenir une place dans la liste des lieux qui vivent et vibrent ici.
Mais au fait, pourquoi une telle enseigne ? "J'avais envie de donner à la maison
une ambiance sud-américaine. C'était donc d'abord un désir personnel, mais je sais
aussi que c'est plus chaleureux et convivial, un peu comme chez nous." La
musique, le décor et les boissons, tout doit donc contribuer à provoquer une forme
d'évasion.
Avec deux bars, l'un de 50 m2 et l'autre de 80 m2, Patrick Autes sait qu'il peut aussi
accueillir deux types de clientèle. "Le petit se destine plus à la clientèle de
comptoir. Il y a un grand écran et la musique y a une place importante." Sous le
portrait du Che, se trouve le comptoir arrondi et entouré de tabourets. Quant à
l'escalier métallique qui s'enroule derrière le barman, il est à la fois décor et
élément de travail.
Cocktails et grillades
"L'autre bar est plus traditionnel, plus brasserie. Le comptoir dépasse les dix
mètres et on y sert quatre bières à la pression : la Wieckse Witte, la Heineken, la
Desperados et l'Affligem. Il y a également un petit espace salon avec des fauteuils en
cuir pour les fumeurs de cigares. Je voudrais que l'on vienne également y consommer des
cocktails. C'est une spécialité que je maîtrise et j'ai fait le nécessaire pour y
former une partie de l'équipe." Jusqu'au plafond s'alignent les bouteilles sur
des étagères. Là, rhum et tequila le disputent aux apéritifs et alcools plus
européens.
"C'est un lieu où l'on doit se retrouver et prendre son temps avant d'aller
dîner." Le restaurant, justement, est à l'étage. L'escalier qui y conduit est
un peu raide mais cette salle aux passages voûtés qui domine la place se mérite. Aux
murs, des tapisseries péruviennes rappellent le concept du lieu alors que le mobilier, de
teinte rouge foncé, évoque lui les bois exotiques.
"Un peu comme à Bastia, la carte donne la priorité aux grillades de poisson et
de viande, et ce restaurant doit inciter la clientèle à revenir. Il n'y a pas d'ambition
précise sur le ticket moyen mais plus la volonté de ne pas nous louper là-dessus."
Avec 100 fauteuils sur la place elle-même et la possibilité d'en ajouter le long de la
devanture, Patrick Autes et Jacques Cristofini, son associé, savent qu'ils se sont donné
les moyens de réussir. Mais avec un investissement de 4,50 MF pour l'ensemble de
l'opération, ils ont conscience de ce qui les attend. "L'affaire a le volume
suffisant pour générer du chiffre d'affaires. Mais il y a du boulot..." n
|
|
|
|
En chiffres |
Investissement 4,50 MF Surface 350 m2 sur 2 niveaux 2 bars Effectif 11 personnes, plus les gérants |
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2714 Supplément Licence IV 19 Avril 2001