Avec la reprise du Coq au Vin à Juliénas
Avec la reprise du mythique Coq au Vin placé en redressement judiciaire, le chef lyonnais porte à 8 le nombre de ses Bistrots de Cuisiniers. Et ce n'est sans doute pas fini...
Il faut savoir saisir les
opportunités : le Lyonnais Jean-Paul Lacombe applique ce principe à la lettre. A peine
'évincé' d'un marché dans le quartier de Gerland, où la Maison Borie était à
reprendre, qu'il se relance en Beaujolais. A Juliénas, le célèbre Coq au Vin (14/20 au Gault
& Millau en 1999, 12/20 cette année) avait été placé en redressement
judiciaire, et le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône devait statuer sur un
dossier de reprise : jeudi dernier, celui de Jean-Paul Lacombe a été jugé le plus
solide. Il rachète donc le fonds de commerce et sera... chez lui le 2 mai prochain. Connu
avant-guerre lorsque les journalistes du Canard Enchaîné en goguette dans le
Beaujolais firent étape à Juliénas, le Coq au Vin avait connu des lendemains plus
difficiles. Jusqu'en avril 1991, où Claude Clevenot, à la tête d'une imprimerie
spécialisée dans les étiquettes de vins, le reprit pour redresser la situation et
conforter une image de 'bistrot chic' qui avait l'air de plaire à une clientèle
fidélisée. Voici quelques mois pourtant, quelques difficultés sont apparues,
entraînant la situation évoquée ci-dessus. Si elle doit rester dans le circuit, Claude
Clevenot laissera pourtant la direction de l'établissement à Nathalie et Luc Dervieux
qui, abandonnant l'Auvergne où ils étaient installés depuis deux ans, devraient entrer
dans les lieux courant mai. Elle sera en salle, lui en cuisine comme il le fut auparavant
chez Larivoire, à La Tour Rose, aux Caraïbes et aux Antilles. Chez Léon de Lyon aussi,
bien sûr, puisqu'en règle générale, Jean-Paul Lacombe offre le piano - et parfois une
partie du capital - de ses Bistrots à des cuisiniers formés à la maison mère.
"Je suis ravi que l'affaire ait pu aboutir et il n'y aura dans l'immédiat aucun
bouleversement. Nous passerons l'été à découvrir la clientèle et le lieu",
précise Jean-Paul Lacombe. Avec la complicité de Vavro pour l'image, il apportera
néanmoins une première touche plus personnelle au Coq au Vin dont les menus, par
exemple, proposés à des prix plus abordables, changeront tous les jours... ce qui est la
règle dans les Bistrots de Cuisiniers.
Trois règles d'or
Bien rodée, la formule repose sur ces trois règles d'or que sont le sérieux, la rigueur
et le professionnalisme. "Pour le reste, je demande simplement aux cuisiniers de
s'occuper des ratios et de réaliser des plats portant notre griffe et aux serveurs de
veiller à la propreté de leur établissement et de bichonner les clients : avec une
gestion centralisée dans nos bureaux de la rue Pléney (N.D.L.R. : dans l'immeuble du
Léon de Lyon, 2 étoiles au Guide Rouge), nous nous occupons de tout le
reste", souligne Jean-Paul Lacombe. Une ambiance conviviale, des prix doux (menus
de 99 à 125 francs selon l'établissement) et une communication soignée (sets de table,
vaisselle et verres au même logo) sont les clés d'une réussite à laquelle la diffusion
trimestrielle à 10 000 exemplaires du magazine La vie de nos Bistrots, et à 200
000 exemplaires de dépliants présentant chaque établissement, doit également
contribuer.
J.-F. Mesplède
Jean-Paul Lacombe a racheté le fonds de commerce du Coq au Vin et sera... chez
lui le 2 mai prochain.
Et un, et deux... et huitOuvert le 20 septembre 1974, le Bistrot de Lyon fut, sans qu'il en soit pourtant
question à l'époque, le premier Bistrots de Cuisiniers d'une belle série. Le Bouchon
aux Vins, le Petit Léon (1989), le Bistrot du Palais (1992), Maison Villemanzy (1995), la
Terrasse Saint-Clair (1998) et le Comptoir des Marronniers (1999) ont suivi. Hormis la
Terrasse Saint-Clair à Caluire, dans la proche périphérie, tous étaient situés à
Lyon intra-muros. Avec une nouvelle unité en Beaujolais, voilà qui pourrait donner
quelques idées à Jean-Paul et Fabienne Lacombe, propriétaires de la plupart des
établissements où Olivier Belval, Guillaume Mouchel, Michel Caïxas, Joseph Viola et
Paul Barral sont parfois associés. |
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L'HÔTELLERIE n° 2715 Hebdo 26 Avril 2001
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