Demande de plus en plus forte, absence de réserve foncière
2000 a été une année exceptionnelle en termes de fréquentation touristique pour la Côte d'Azur : 14 millions de nuitées dont presque 10 en hôtels (chiffres provisoires, toutes catégories confondues). Le succès de la destination se heurte à la difficulté de créer de nouvelles structures d'hébergement.
"Avec la loi littorale, la loi montagne et le manque de terrains sur toute la Côte, il est difficile d'envisager la construction de nouveaux hôtels ou de résidences", résume Michel Tschann, porte-parole du Syndicat des hôteliers. "L'année 2000 a été excellente, et les autres seront vraisemblablement bonnes même si elles ne sont pas exceptionnelles. Nous assistons donc à une redistribution des hôtels, avec des exploitants indépendants qui profitent de la bonne conjoncture pour vendre, et des chaînes hôtelières qui ne demandent qu'à s'implanter à partir de l'existant."
Amélioration qualitative de l'offre
"Les hôtels ont beaucoup investi sur les 10 dernières années, renchérit
Dominique Charpentier, directeur général du CRT. Il y a eu une véritable remise à
niveau des structures d'hébergement, et pas seulement dans les grands hôtels, avec des
efforts pour développer des espaces de convivialité, des animations, des services, selon
les attentes et les demandes de la clientèle." Les presque 30 000 chambres
proposées par l'hôtellerie, toutes catégories confondues, ont eu un taux d'occupation
moyen sur l'année de 65 %, et de 82 % pour la période de juin à septembre. Un chiffre
à rapprocher de la stabilité, voire de la légère baisse du nombre de chambres
disponibles depuis 1998. Pour faire face, les hôteliers travaillent sur deux axes :
"La situation permet de faire évoluer la clientèle, constate Michel Tschann.
Nous favorisons un tourisme de haute contribution et de bonne qualité par rapport aux
groupes bon marché ou aux clients ne restant qu'une nuit. Ce qui signifie des efforts à
faire, à la fois en termes d'investissements pour les hôteliers, mais aussi, à un
niveau plus général, en matière de sécurité, d'environnement et d'animation. D'autre
part, nous travaillons de plus en plus en réseau : pour les manifestations de grande
ampleur, les clients logent dans les villes voisines, et parfois de l'autre côté de la
frontière. C'est le cas pour le Grand Prix de Monaco, où les hôtels sont complets sur
la Côte d'Azur comme sur la Riviera italienne..." Une collaboration qui pourrait
s'étendre vers le moyen et le haut pays, à condition de développer des moyens de
transport efficaces. Enfin, les hôteliers attendent le passage à l'euro : "Nous
sommes aujourd'hui, et l'on pourra le vérifier avec l'euro, à des niveaux tarifaires
inférieurs d'environ 20 % par rapport aux autres villes européennes, voire plus pour des
villes 'chères' comme Londres ou Milan, explique Michel Tschann. Bien sûr, il me
paraîtrait nuisible d'augmenter sensiblement nos prix, mais il existe une belle marge de
progression. L'effort pourrait porter notamment sur des réductions des commissions
versées aux tour-opéra-
teurs, d'autant que si l'on privilégie une clientèle plus individuelle, les tarifs sont
meilleurs et les réservations se font sans intermédiaire." Plus de courts
séjours, avec des clients plus haut de gamme sur une zone géographique étendue, c'est
peut-être la solution de l'équation : hausse du nombre de visiteurs, nombre de chambres
en stagnation...
Une saison de 12 mois !Pour lisser la fréquentation tout au long de l'année, les professionnels du
tourisme misent sur les animations. |
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2716 Hebdo 3 Mai 2001