Le Coq au Vin à Juliénas (69)
"J'ai lu avec
beaucoup d'intérêt, de déception, voire de colère, votre article concernant la reprise
du Coq au Vin à Juliénas par Jean-Paul Lacombe. Etablissement que je connais fort bien
pour y être née, y avoir vécu et été élevée 20 ans entre café, cuisine et
restaurant. Aussi, j'aimerais apporter quelques précisions. Etablissement connu
avant-guerre certes, il a peut-être connu des lendemains plus difficiles, mais il n'a pas
fallu attendre Claude Clévenot pour que le Coq au Vin soit un établissement notoire et
viable. Mes parents, Jean-Marc et Josette Ochier, tous deux anciens élèves de l'école
hôtelière de Grenoble, ont exploité le Coq au Vin à Juliénas pendant 20 ans, entre
1961 et 1981, le dotant d'une cuisine 'moderne' pour l'époque et d'une deuxième salle de
restaurant (qui existe encore), avant de le céder pour faire construire l'Hôtel des
Vignes, toujours à Juliénas, qu'ils vont diriger pendant 17 ans encore avant de prendre
une retraite bien méritée. Certes, ils n'avaient pas la notoriété de Madame Clévenot
mais - soit dit en passant - ils n'ont pas vendu un fonds de commerce en redressement
judiciaire, mais une affaire prospère. Toujours présents pour satisfaire leurs clients,
ils se sont 'contentés' de proposer une cuisine régionale, très appréciée. Terrine
maison, andouillettes au vin blanc, escargots de Bourgogne, truite meunière, entrecôte
aux sarments et le célèbre coq au vin attiraient une clientèle fidèle de la région et
du Lyonnais chaque semaine. Bon nombre de Parisiens et de gens du Nord avait choisi le Coq
au Vin comme étape sur la route des vacances de ski ou d'été, et faisait spécialement
le détour par Juliénas. Une clientèle internationale (belge, suisse, hollandaise,
allemande) appréciait ses vacances dans le Beaujolais et particulièrement au Coq au Vin.
Restés fidèles à l'Hôtel des Vignes ensuite, certains clients, même devenus amis,
combien de fois les ai-je entendus regretter la cuisine de Monsieur Ochier.
N'oubliez pas tous les exploitants indépendants qui se sont succédé entre la guerre
et 1991 et, qui pour la plupart tout en restant dans l'ombre, ont fait le maximum pour
leurs clients et le renom de l'établissement."
Catherine Paillard - Paris XVIIe
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L'HÔTELLERIE n° 2716 Hebdo 3 Mai 2001