Pour compléter son offre hébergement en France
Le 3e voyagiste français entend conserver son indépendance, mais n'exclut pas des partenariats possibles pour accroître sa présence dans l'Hexagone.
Le monde de l'industrie des
voyages en France est en pleine ébullition. Fram ne s'en porte pas plus mal pour autant.
Le groupe familial toulousain a en effet réalisé un exercice 2000 plutôt satisfaisant,
malgré le fléchissement de son résultat net à 67 MF contre 92 MF, en grande partie dû
à des événements géopolitiques et de mauvaises conditions climatiques.
Pour la première fois de son histoire, le 3e voyagiste français a tout d'abord dépassé
l'objectif des 600 000 clients qu'il s'était fixé voilà 10 ans, réalisant par-là
même une progression de 35 % en moins de 5 ans. D'autre part, son chiffre d'affaires
consolidé a grimpé de 14 % à 2,969 MdF. Quant à la profitabilité de l'entreprise,
elle est toujours considérée comme l'une des meilleures du secteur. Georges Colson,
président de Fram, envisage donc l'avenir de manière optimiste tout en poursuivant sa
politique d'intégration opérationnelle. "Nous avons l'intention d'atteindre
cette année les 640 000 clients. Et pourquoi pas 1 million en 2010", a indiqué
le patron du groupe lors d'une conférence de presse à Rabat. Et d'ajouter : "Pour
se faire, nous allons multiplier les initiatives." A commencer par accélérer la
croissance de la chaîne d'hôtels-clubs Framissima qui, en enregistrant un taux
d'occupation de 75,83 % l'année dernière, s'affiche comme l'un des métiers les plus
rentables de Fram. A la tête de 22 établissements, dont 12 en pleine propriété, le 15e
tour-opérateur européen prévoit ainsi 30 unités en 2005, et s'apprête à recruter un
directeur général pour se consacrer exclusivement à son activité hôtelière.
Un Framissima dans les montagnes françaises
L'ouverture du prochain Framissima est d'ores et déjà programmée pour novembre prochain
à Monastir en Tunisie. "Nous avons racheté le Hyatt Regency et nous procédons
maintenant à sa rénovation", a précisé Georges Colson. D'autres projets
hôteliers sont en cours de négociation à Hammamet, Djerba, mais aussi au Maroc, à
Marrakech et Ouarzazate en particulier. "Nous avons acquis un terrain à
Ouarzazate où nous prévoyons effectivement la construction d'un hôtel de 150
chambres", a souligné le président de Fram. Sans oublier de nouvelles
implantations possibles en Espagne et en Italie, ainsi que le développement d'une
nouvelle génération d'hôtels à l'image de l'unité de Rabat. "L'hôtel Oumlil
est différent de nos Framissima. Implanté en centre-ville, il répond à un besoin de
notre clientèle effectuant des circuits. Nous allons davantage nous intéresser à ce
style de produit hôtelier dans les années à venir", a avoué Georges Colson.
Bien qu'il soit spécialiste du bassin méditerranéen, Fram souhaite renforcer sa
présence hôtelière sur le marché hexagonal, notamment en montagne du côté des Alpes
où un établissement devrait voir le jour d'ici 2 ans. Mais, le voyagiste aimerait
également profiter de l'essor du court séjour en France. A cet effet, il se déclare
prêt à "nouer des alliances avec des partenaires déjà installés pour
compléter notre offre". Et étudie avec attention l'évolution du secteur des
résidences de tourisme.
Une démarche qui semble tenir la route sachant que le groupe n'a rien à envier à ses
concurrents concernant la gestion de l'hébergement, et bénéficie d'une solide force de
frappe commerciale.
Entrée dans Euralair Horizons
A ce propos d'ailleurs, le Toulousain renforce sa distribution afin de consolider sa
présence sur les marchés. Via Fram Agence, le voyagiste détient ainsi aujourd'hui en
propre 25 points de vente. L'objectif étant fixé à une centaine de magasins dans les 3
ans à venir. Quant aux unités indépendantes labellisées Fram (ambassades), elles
devraient s'étoffer pour se stabiliser à terme à 150 unités contre 90 à l'heure
actuelle. Un maillon manquant à la chaîne du tourisme (hôtellerie, agences,
tour-opérating...), Fram met enfin les bouchées doubles en matière de transport
aérien. Alors qu'il loue déjà 3 avions à la compagnie Euralair, il s'apprête à
entrer au capital d'Euralair Horizons. "Le projet, qui reste soumis à
l'approbation des pouvoirs publics, devrait nous conduire aux côtés de Royal Air Maroc
(35 %) et de Go Voyages (15 %) à détenir 15 % du capital de la société", a
déclaré Georges Colson. Une façon comme une autre de se prémunir contre les
prédateurs étrangers.
C. Cosson à Rabat
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L'HÔTELLERIE n° 2717 Hebdo 10 Mai 2001