Terrasses à Sète (34)
A quelques semaines du début de la saison estivale, le nouveau maire de Sète veut restaurer des règles communes en matière de terrasses. A terme, c'est toute la stratégie de développement touristique de la ville qui pourrait être revue.
La nouvelle équipe municipale, dirigée par François Commeinhes, souhaite "harmoniser les conditions d'implantation comme l'aspect visuel des terrasses du centre-ville". Si la majorité des professionnels présents en centre-ville respectent bel et bien la réglementation, il est reproché à certains de ne pas avoir suffisamment joué le jeu, entraînant d'inévitables tensions. C'est donc en donnant à tous la possibilité de travailler dans les mêmes conditions que la municipalité vient d'organiser plusieurs réunions de concertation avec les exploitants locaux de CHR. Objectif : écouter leurs doléances pour poser les bases d'un plan d'action durable et cohérent en matière d'accueil touristique.
Une "anarchie régnante"
L'augmentation régulière de la fréquentation enregistrée ces trois dernières années
aura mis en évidence la nécessité de mettre un terme à certaines dérives
préjudiciables en termes d'image et de notoriété. Terrasses sauvages, extension
unilatérale des surfaces autorisées, mobilier dépareillé ou inesthétique, le
ras-le-bol est aujourd'hui général. "Il devient de plus en plus difficile de
circuler à pied dans les rues piétonnes et sur les axes passants du centre-ville.
L'anarchie régnante oblige par exemple les touristes à slalomer entre les tables, sans
compter l'absence de cohérence au niveau des couleurs des mobiliers utilisées, ce qui
augmente l'impression de pagaille générale", commente un commerçant. En grande
partie localisés dans le Cadre Royal, un secteur géographique délimité par les deux
quais bordant le canal central et où se déroulent les célèbres combats de joutes, les
établissements visés sont une minorité parmi la cinquantaine recensée sur le secteur.
"Nous voulons que les règles soient les mêmes pour tout le monde. Il est
déplorable de constater que d'un quai à l'autre nous ne sommes pas logés à la même
enseigne en matière de terrasse", explique Stéphane Rolouis, gérant du
Spinnaker, un établissement situé sur la rive gauche du Canal. Après avoir repris ce
snack-bar il y a 4 mois, celui-ci n'exploite qu'une terrasse de 3 tables, alors que sa
vitrine pourrait en accueillir plus du triple. "Mais pour des raisons de
sécurité, on me refuse le droit d'étendre ma terrasse sur le trottoir alors que sur
l'autre quai on tolère de tels agissements", s'insurge le cafetier en souhaitant
que tout le monde joue le jeu de la transparence.
"Il est essentiel que nous restions solidaires en vue de rechercher l'intérêt
commun. Il faut être responsable vis-à-vis des confrères en acceptant le principe de
nouvelles règles", ajoute le patron haut en couleur du bar Le Galoubet situé au
pied de l'Hôtel de Ville. D'où la tenue de nombreuses réunions de travail ces derniers
jours en mairie à l'initiative de François Commeinhes et de son adjoint au tourisme
Francis Hernandez.
Un arrêté municipal avant l'été
Des travaux qui devraient aboutir prochainement à la prise d'un arrêté municipal fixant
de nouvelles zones d'exploitation parfaitement délimitées et encadrées. "Nous
allons également mettre en place une convention qui fixera une fois pour toutes le nombre
de chaises autorisées et la durée d'implantation dans une logique d'exploitation
raisonnée du domaine public. Chaque demande sera étudiée au cas par cas et fera l'objet
d'un contrat écrit entre l'exploitant et nos services avec un contrôle strict de son
application", précise l'adjoint au tourisme. Applicable dès le mois de juin
prochain, cette mesure pourrait préfigurer une réorientation progressive de l'offre
touristique en direction d'une clientèle au pouvoir d'achat plus élevé. De quoi donner
un nouveau souffle à l'économie locale alors que l'activité portuaire, l'autre poumon
économique de la ville, traverse une passe délicate.
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L'HÔTELLERIE n° 2717 Hebdo 10 Mai 2001