Personnalité
La coprésidente du groupe Lucien Barrière s'est éteinte à l'âge de 44 ans, vendredi 18 mai dernier.
Dans la vie, il y a des personnages que l'on oublie
jamais. Diane Barrière-Desseigne fait partie de ceux-là. Celle que certains journalistes
avaient baptisé "l'impératrice" des jeux se distinguait en effet par
une force de caractère exceptionnelle. Comment d'ailleurs aurait-il pu en être autrement
pour parvenir à lutter contre les souffrances physiques qui lui incombaient depuis de
longues années. Grièvement blessée lors d'un accident d'avion survenu le 18 juillet
1995, la fille de Lucien Barrière était, de fait, restée lourdement paralysée depuis
cette date fatidique.
Ce qui ne l'empêchait pas pour autant d'aller de manière régulière dans ses bureaux et
de participer aux décisions stratégiques de l'entreprise. C'est aux côtés de son
époux, Dominique Desseigne, notaire de formation, que Diane dirigeait l'ensemble des
sociétés du groupe comprenant 13 hôtels de luxe et 13 casinos. Et loin d'accorder le
moindre crédit à la chance, la coprésidente de Lucien Barrière ne transigeait pas en
affaires.
Elevée au Majestic à Cannes durant toute son enfance, l'hôtellerie de luxe n'avait bien
sûr pas de secret pour elle. Tout comme les finances que Diane côtoyait sans grande
difficulté grâce à une solide formation acquise sur les bancs de la faculté de
Dauphine. A la mort accidentelle et brutale de son père en septembre 1990, aucune
décision n'ayant été préparée concernant la succession, la jeune femme, tout juste
alors âgée de 33 ans, se retrouve parachutée à la tête d'un véritable empire.
Mais, très vite l'héritière s'installe naturellement aux commandes de la maison afin de
poursuivre l'uvre créée par son grand-oncle François André, puis plus tard
développée par son père.
Le Fouquet's
Avec de nouveaux partenaires financiers, une équipe soudée, des choix marketing
astucieux et une politique d'investissement soutenue, elle insuffle au groupe familial un
nouvel état d'esprit. Une démarche que Diane appliquera à la compagnie avec toujours
autant de conviction jusqu'à ses derniers jours. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si le
périmètre de Lucien Barrière s'est très largement étoffé au cours des derniers
exercices. Reprise en juillet 1998 de la célèbre enseigne parisienne, Le Fouquet's,
située à l'angle des Champs-Elysées et de l'avenue George V, rachat du casino
d'Hossegor 1 an plus tôt, acquisition du casino de La Rochelle et de 69,3 % des actions
du casino de Montreux en Suisse... Le tout suivi de l'annonce d'un projet d'hôtel de
prestige à Paris dans le cadre de la reprise du groupe Hotelux.
Devenu un véritable fleuron de l'hôtellerie de luxe et des casinos en France, le groupe
Barrière a aujourd'hui de quoi faire pâlir d'envie certains concurrents.
Mais "le décès de Diane Barrière n'entraînera en rien des cessions d'actifs",
a d'ores et déjà annoncé Dominique Desseigne. L'entreprise étant effectivement
désormais aux mains de ses deux enfants.
C. Cosson
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L'HÔTELLERIE n° 2719 Hebdo 24 Mai 2001