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Reims

 

Le Kraft joue les prolongations

Bar-restaurant-discothèque de nuit animé par un directeur d'agence de pub, Le Kraft flirt avec la rentabilité et songe à un développement en dehors de ses murs.  

Depuis quelques mois, Reims a adopté un nouveau tempo. Le jazz est là. Dans une petite ruelle, à quelques pas de l'hôtel de ville. A l'origine de cette réaction contre la morosité ambiante (et toute légendaire) de la cité des Sacres : Le Kraft. Son catalyseur : Didier Janot, un publicitaire quadragénaire qui rêvait de créer un espace où "on pourrait écouter de la vraie bonne musique en live". Avec quelques amis médecins, il a mené à bien ce projet et fait d'un ancien entrepôt industriel un lieu qui compte aujourd'hui dans l'univers du jazz français. Pourtant, les obstacles n'ont pas manqué. Si de l'idée à l'achat de l'entrepôt (propriété d'une SCI, où se retrouvent quelques-uns de la dizaine d'associés de la SARL d'exploitation), il ne s'est passé que quelques semaines, les travaux ont par contre duré plusieurs mois. "Nous avons dû faire face à une levée de boucliers de la part des riverains, souligne Didier Janot. Ils craignaient notamment les nuisances sonores. A tort, car tout a été fait pour obtenir une insonorisation de type 'studio', ce qui permet de faire des enregistrements en live". L'affaire ira jusqu'au tribunal administratif qui déboutera les plaignants. 2 MF d'investissements plus tard, Le Kraft (un bar de 140 m2, une salle de concert de 180 m2 et un espace 'expo' de 90 m2) peut enfin ouvrir ses portes en novembre 1999. Et tout de suite, le succès est au rendez-vous.

Trouver les bonnes locomotives d'animation
Il faut dire qu'il y a de quoi satisfaire les plus exigeants avec des concerts, de la restauration rapide et des expositions d'art contemporain. "Au cours des 12 derniers mois, nous avons programmé 6 expositions et 250 spectacles, dont 35 % de concerts de jazz (tarif moyen : de 60 à 80 F). Le reste se partageant en musique du monde (en plein développement), blues, salsa et autres spectacles de magie". Sans oublier, une fois par mois, le tremplin des jeunes humoristes en partenariat avec Arnold Boiseau, l'un des créateurs des Guignols de l'Info, et des débats (café philo ou débats avec les personnalités politiques de la région). Au fil des mois, la palette s'enrichit. "Nous accueillons de plus en plus de soirées étudiantes. Un partenariat avec la principale mutuelle étudiante permet à ses adhérents d'assister aux concerts en ne déboursant que 40 F." Pour la programmation artistique, Le Kraft a conclu un contrat avec une association loi 1901 dénommée également Le Kraft. "Fondée en 1997, l'association travaille aussi avec d'autres lieux", souligne Denis Cohen, son président, rappelant ainsi qu'il est à l'origine des 18 concerts du festival des Musiques du monde à L'espace d'Erlon, une galerie commerciale de l'hypercentre-ville, ou du choix des deux orchestres qui ont animé l'inauguration de l'aéroport international de fret de Châlons-Vatry. Autre point fort du Kraft : les soirées 'entreprise'. Une personne a été recrutée pour faire le lien avec les entreprises de la région. En un an, la formule extrêmement souple (Le Kraft peut accueillir des groupes de 20 à 150 personnes, avec une prestation 'clés en main', allant du choix du spectacle à la restauration, en passant par la mise à disposition d'un photographe et une privatisation des lieux), a séduit une cinquantaine de sociétés et généré un chiffre d'affaires d'1 million de francs pour un TM de 350 F. "En vitesse de croisière, nous devrions atteindre 1,5 million de francs", pronostique Didier Janot, pour qui ce type de soirée peut également être une alternative au traditionnel dîner dans les caves à champagne pour les congressistes qui fréquentent le centre des congrès de Reims.

Décollage en 2002
Côté restauration, Le Kraft joue la carte des tapas, salades et autres tartines. "Nous n'avons pas l'ambition d'être un restaurant, mais un lieu où l'on peut se restaurer sur le pouce avec des plats confectionnés devant le client par notre cuisinier, qui change la carte tous les 3 mois." Ajoutons que le choix des vins est sous la responsabilité d'un des associés, Willy-Marc Zorn, propriétaire de deux restaurants à Laon. Le coefficient moyen est de 3, sauf pour les champagnes où il passe à 2,5. Le bar représente aujourd'hui 70 % des recettes contre 30 % pour la restauration. Avec ses 8 salariés, Le Kraft devrait boucler son deuxième exercice avec un chiffre d'affaires de 5 MF. Et l'équilibre atteint l'année prochaine. "Nous ne sommes ouverts actuellement que du mardi au samedi. Ce qui devrait changer à partir de septembre où nous devrions accueillir les clients 7 jours sur 7." Ce qui permettra notamment de capter la clientèle des commerçants, dont le lundi est le jour habituel de fermeture. Proposée uniquement le soir, la restauration sera étendue au midi. Enfin, les projets dépassent les frontières de la Champagne. Le bouche à oreille et les nombreux articles dans les journaux (Le Monde, Jazzman), et émissions de radio (BFM a consacré une heure à présenter le concept du Kraft), ou télé, ont suscité l'intérêt d'investisseurs. "L'avenir passe par une implantation dans une plus grande ville, telle que Lille. Soit directement, soit en partenariat", conclut Didier Janot. zzz28 zzz22c

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L'Hôtellerie n° 2727 Hebdo 19 Juillet 2001

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