La Réserve de Beaulieu (Alpes-Maritimes)
Grâce à l'installation d'un centre de beauté Maria Galland, les propriétaires vont désormais ouvrir le palace à l'année. Un pari doublé par l'acquisition d'un autre hôtel en Provence.
"Il a fallu creuser dans la
roche, sous l'hôtel, pour pouvoir trouver les 450 m2 nécessaires au centre de beauté.
C'est-à-dire six mois de travaux, que nous avons heureusement pu réaliser pendant la
fermeture", explique David Delion, responsable marketing et ventes, et gérant du
restaurant gastronomique La Réserve de Beaulieu (06). Ouvert depuis début mai,
l'institut comprend deux cabines de soins, une salle de massage, une de balnéothérapie,
une consacrée à l'ionisation et à l'aromathérapie, un salon de coiffure, un hammam, un
jacuzzi, un centre de fitness, en collaboration avec la marque Maria Galland. Trois
personnes ont été recrutées par l'hôtel pour assurer l'accueil et les soins. "Notre
clientèle nous demandait une salle de remise en forme, et nous nous sommes rendu compte
que les soins esthétiques étaient un vrai plus pour des hôtels de notre catégorie.
D'ailleurs, nous avions prévu un objectif de 3 000 F/jour, et nous sommes à environ 5
000 F." L'investissement d'environ 20 MF va permettre à la famille Delion,
propriétaire des lieux depuis 1997, d'ouvrir à l'année. "Cette entreprise est
comme un gigantesque bateau de croisière. Il fallait le relancer après plusieurs mois de
fermeture, à la fois au niveau des embauches, des achats. C'est beaucoup plus dur que de
poursuivre sans interruption une activité même réduite. Le centre de beauté est le
prétexte pour ouvrir à l'année, une décision très attendue par nos saisonniers qui
vont pouvoir se fixer. Avec cette nouvelle offre, nous espérons fidéliser nos clients",
estime David Delion.
Ouverte en 1880, La Réserve a bénéficié de l'engouement des saisons d'hiver sur la
Côte d'Azur. Toutes les familles royales de la fin du XIXe siècle y ont fait escale.
Après la première guerre mondiale, les acteurs et les personnalités du showbiz en ont
fait leur refuge. Des portraits au mur rappellent ces invités de marque.
Aujourd'hui, le palace de 37 chambres (102 salariés) est fréquenté par une clientèle
de loisirs, qui opte pour la confidentialité. "Nos clients veulent bénéficier
des avantages de la Côte sans avoir les inconvénients de la médiatisation",
constate David Delion.
Un accueil privilégié
"Notre accueil sait respecter les distances de ceux qui souhaitent le minimum de
contacts. C'est un travail basé sur la psychologie : comprendre qui veut parler, qui ne
veut absolument pas être sollicité. Certains sont très distants lors de leurs premiers
séjours, puis se détendent au fil du temps : ce qui fait notre différence, c'est
d'anticiper ce que les clients demandent sans qu'ils aient besoin de l'exprimer".
Une politique visiblement très appréciée, puisque, lors du rachat, le taux d'occupation
était de 55 % pour un CA de 25 MF, alors qu'aujourd'hui, ces chiffres sont de 89 % pour
un CA de 100 MF.
L'investissement comme moyen de développement
Le
centre de beauté est le dernier opus d'une importante politique d'investissements : en
quatre ans, les chambres ont toutes été refaites, comme les cuisines ou la piscine.
"Ces investissements sont nécessaires si l'on veut gagner des clients : il faut
savoir proposer toujours plus de services. Le client comprend pourquoi la facture augmente
: on lui propose une nouvelle salle de billard, des chaînes Hi-Fi dans les chambres, de
nouveaux téléphones. C'est de la valeur ajoutée concrète."
Outre La Réserve, la famille Delion possède également la Résidence de la Pinède, un 4
étoiles de 43 chambres situé à Saint-Tropez, "avec une ambiance beaucoup plus
relax qu'à La Réserve". La prochaine étape sera l'acquisition d'un troisième
site "en Provence, mais une clause de confidentialité m'empêche de dire où
exactement. Cet endroit, très privilégié, sera destiné en priorité à ceux qui aiment
la Provence et veulent la découvrir. Nous ciblons la même catégorie de clientèle que
La Réserve. Et comme il n'est pas situé près de la mer, nous pourrons jouer la synergie
entre les hôtels", estime David Delion. "Nous voulons mettre en place
une structure de gestion plus importante, avec une centrale d'achats dont le siège sera
à Beaulieu. Même si nous travaillons en famille, nous sommes plus une holding qu'une
entreprise familiale. Le challenge du luxe, le pari de racheter des établissements pour
remonter leurs performances, c'est notre façon de procéder."
Avec une clientèle majoritairement étrangère (40 % d'Américains, 20 % de
Britanniques), il faudra un peu de temps pour savoir si le pari a été gagné : "Nos
réseaux commerciaux ont été informés. Il ne nous reste plus qu'à espérer que nos
clients nous suivent". zzz36v zzz36c
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L'Hôtellerie n° 2733 Hebdo 30 Août 2001