Aquitaine
Une saison meilleure qu'en 2000
Le mauvais temps des quinze premiers jours de juillet n'a guère incité à faire du tourisme en Aquitaine. Puis le soleil est revenu et, avec lui, les bonnes nouvelles. A l'heure des premiers bilans, la saison estivale 2001 s'annonce supérieure d'au moins 5 % à celle de l'an dernier, et ce, partout. Seul bémol, la clientèle étrangère, moins présente cette année.
Arcachon début
juillet. Entre deux éclaircies, les quelques courageux qui ont tenté une escapade sur la
plage se réfugient dans un même élan dans les cafés du coin dès l'arrivée d'un gros
orage. La consommation de crêpes et de chocolat chaud est en hausse. Le reste est en
berne. Le bilan du comité régional de tourisme d'Aquitaine ne dit pas le contraire,
notant "un tassement de clientèle par rapport à la première quinzaine de
juillet 2000, (où déjà cela n'avait été guère brillant). Ensuite, retournement de
situation jusqu'à qualifier la période du 14 juillet au 20 août de 'supérieure', voire
de 'très supérieure' à 2000".
Une fois n'est pas coutume, sur l'ensemble de la saison, le littoral et l'intérieur
semblent logés à la même enseigne.
Philippe Henri, président des restaurateurs, hôteliers et établissements de nuit du
Béarn et de la Soule, analyse : "La haute saison a réellement débuté à partir
du 20 juillet contre le 10 juillet habituellement. Mais le raz-de-marée a duré jusqu'au
20 août, soit une semaine de mieux que l'an dernier. La fréquentation en août a donc
bondi de 15 %. En outre, il s'agissait d'une très belle clientèle à fort pouvoir
d'achat." Sur la côte basque, Edmond Lamaysouette, président des hôteliers
biarrots, observe : "Le mois de juillet a été moins bon que l'an dernier. Mais
août a permis un rattrapage, aussi bien pour l'hôtellerie, avec des taux de remplissage
proches des 100 %, que pour les restaurants, du moins les tables réputées."
En Gironde, selon le comité départemental de tourisme, "98 % des professionnels
estiment la fréquentation mi-juillet/mi-août assez bonne, voire très bonne".
Même Bordeaux confirme la tendance, y compris en juillet. Car lorsque sur la côte le
bronzage n'est pas permis, la capitale séduit. Les visites du Vieux Bordeaux ont
enregistré une hausse de 25 %. "De juin à août, nous avons reçu plus de 200
000 visiteurs à l'office, soit un bond de 6 % par rapport à l'an passé",
signale Jean-Daniel Terrassin, directeur de l'office de tourisme. Et d'ajouter : "Les
itinérants, douze jeunes recrutés pour sillonner les rues et renseigner les touristes,
ont été sollicités par 20 000 personnes, soit 25 % de plus qu'en 2000." Assurément,
les efforts d'animation et de promotion portent leurs fruits. De nouvelles clientèles
apparaissent comme les Australiens, les Italiens ou encore les Japonais.
Affluence record en août
Mais les estivants ne font pas forcément le bonheur des hôteliers bordelais, en
particulier dans le haut de gamme. "Il ne faut pas confondre Bordeaux centre et
son agglomération, souligne Thierry Gaillac, représentant des hôteliers
indépendants au sein de l'Umih 33, et propriétaire du Burdigala, un 4 étoiles au
cur de la cité. Pour un établissement comme le mien, jusqu'au 20 juillet, on ne
tourne pas trop mal, avec un TO de 60 %, qui chute ensuite au-dessous des 50 % jusqu'à la
fin août."
Dans le trio de tête des départements les plus touristiques d'Aquitaine, la Dordogne a
connu une affluence record en août. Le comité départemental de tourisme indique avoir
reçu autant de demandes d'informations durant les 10 premiers jours du mois d'août que
durant tout le mois d'août 2000. Mais d'insister : "En Dordogne, la période
estivale ne représente que le tiers de l'activité annuelle pour l'hôtellerie."
Même dans les départements moins touristiques, la satisfaction est de mise. Après avoir
sondé ses adhérents, Eric Mariottat, président de la Fédération des métiers de
l'hôtellerie de Lot-et-Garonne, évalue à 4,6 % l'augmentation du chiffre d'affaires du
secteur. Et d'indiquer pour sa propre maison (un restaurant gastronomique réputé à
Agen) : "La clientèle a été moins nombreuse, mais elle a plus dépensé. D'où,
au final, un bilan supérieur."
Le seul bémol de cette saison porte sur la fréquentation des touristes étrangers, moins
nombreux, excepté sur le bassin d'Arcachon, avec notamment une augmentation des estivants
espagnols, et sur le littoral médocain avec une forte progression des vacanciers
britanniques. Mais la grande surprise vient d'une redistribution des cartes. Les Allemands
ravissent la première place aux Britanniques en haute saison, globalement du moins. Car
dans l'intérieur ou dans les villes, les touristes d'outre-Manche maintiennent leur rang
de première clientèle étrangère.
B. Ducasse zzz70
La Dordogne a connu une affluence record en août.
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L'Hôtellerie n° 2735 Hebdo 13 Septembre 2001