Nord-Pas-de-Calais/Picardie
Inégale, mais assez bonne
Le temps de sécher dans les esprits des touristes les inondations du printemps, le chaud soleil de fin juillet et d'une large partie du mois d'août a permis de réaliser une saison dans l'ensemble meilleure que l'an dernier. Le pouvoir d'achatsemble avoir été plus conséquent. Le grand départ du Tour de France a saturé l'hôtellerie près d'une semaine début juillet de Boulogne à Dunkerque.
Le sentiment est dans l'ensemble plutôt favorable en Nord-Picardie. Il semblerait que l'émiettement des vacances, cumulé à l'effet RTT, à une embellie sur l'emploi et à l'adaptation des professionnels, ait donné un coup de fouet à la clientèle de courts séjours. Le budget des touristes montre des effets contrastés. La confiance est plus forte et la consommation s'en ressent, mais la RTT diminue certains moyens. Particulièrement en fin de saison, l'avant-dernier week-end d'août ayant fait le plein des bronzés de retour du Sud. Sur la côte picarde, les effets à retardement des inondations de la Somme, qui n'ont pourtant affecté directement aucune station, ne se sont estompés qu'en seconde quinzaine de juillet. A Fort-Mahon- Plage, le patron du restaurant Au Gré du Vent estime que cet effet négatif s'est ajouté au temps médiocre des trois premières semaines de juillet. Ensuite, la chaleur a provoqué une ruée des estivants qui a immédiatement saturé les CHR. Les restaurants ont refusé du monde, tandis que les snacks profitaient du trop-plein. A l'hôtel-restaurant La Terrasse (56 chambres sur le bord de mer), on travaille toute l'année, et l'été n'est "qu'un passage obligé".
Meilleur sentiment pour le Nord
La saison est néanmoins jugée meilleure que l'an dernier. "Les gens ont
consommé", dit l'un des frères Cantrel, patron associé. Au Neptune,
hôtel-restaurant 2 étoiles à Berck, à la frontière du département côté
Pas-de-Calais, l'effet psychologique des inondations était encore très net en juillet.
Août a été "égal à lui-même", indique la direction, avec un plus
pour l'hôtellerie par rapport à la restauration.
Le Touquet a, dans l'ensemble, réalisé une bonne saison. Les Anglais, plus présents
hors saison d'ordinaire, ont soutenu les affaires. Le sentiment est un peu mitigé dans la
restauration de plage, peu nombreuse à proprement parler, mais assez nettement positif en
ville. La rue Saint-Jean, les jours de forte chaleur, a réalisé des CA moyens en
journée, mais fait le plein tard le soir. Le Westminster note une petite baisse en
juillet (il manque 7 % sur l'an dernier), mais un mois d'août excellent, avec 5 % de
hausse avec les touristes britanniques.
Les résultats sont contrastés plus au nord du département. Les établissements bien
adaptés à la demande d'aujourd'hui réalisent de bons résultats. Il faut pouvoir
contrer la restauration rapide, proposer des formules de courts séjours à un prix
compétitif et à un niveau de confort suffisant. Difficile pour de purs saisonniers.
C'est sans doute pourquoi les établissements de la digue de mer à Malo-les-Bains, la
plage de Dunkerque (bondée de mai à septembre au premier rayon de soleil) recherchent le
moyen de travailler toute l'année. Ils ont néanmoins réalisé dans l'ensemble une bonne
saison. La Chlorophylle, restaurant- bar axé salades composées, situé au centre de la
digue, note une hausse de 15 % environ par rapport à la saison 2000. A l'Orphie, Roger
Dubuc réalise une hausse de 20 %, hausse due autant à l'évolution de son offre (de
moins en moins brasserie de plage et de plus en plus vrai restaurant à l'année) qu'à la
bonne conjoncture saisonnière. Les plages du Nord sont fréquentées à la journée, le
plus souvent sans nuitée. Mais cette année, les hôtels proches de la plage, peu
nombreux, ont tous bien travaillé, tant en hébergement qu'en restauration. L'été est
au demeurant exceptionnel pour l'hôtellerie dunkerquoise, dopée par le départ du Tour
de France et le gigantesque chantier du haut fourneau 4 de Sollac Atlantique (1 milliard
de francs, plus de 150 millions d'euros) qui a attiré 2 500 intervenants. Ainsi, Vincent
Borel indique-t-il avoir fait pratiquement le plein de son 3 étoiles pendant une période
d'ordinaire très calme. Dommage que ces travailleurs n'aient eu que peu de temps pour
reconnaître la digue chantée par Alain Souchon.
A. Simoneau zzz70
La plage du Touquet fin août. La chaleur encore très présente après le 20
août a permis aux professionnels d'allonger très nettement le plus fort de la saison.
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L'Hôtellerie n° 2735 Hebdo 13 Septembre 2001