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L'ÉVÉNEMENT

Ouest

Les annulations n'altèrent pas la confiance

Avec les plages du débarquement, la Normandie accueille traditionnellement une grande clientèle américaine. Ici, comme en Bretagne, les annulations se succèdent. Les lendemains immédiats s'annoncent donc inquiétants, mais les professionnels restent confiants en l'avenir.

Région traditionnelle d'accueil de la clientèle américaine, la Normandie semble indirectement touchée par les tragiques événements survenus outre-Atlantique. Situé à deux pas des plages du débarquement, le château La Chenevière, Châteaux & Hôtels de France à Port-en-Bessin, enregistre près de 50 % d'annulations s'étalant sur l'ensemble du mois de septembre. "Dans notre établissement, les Américains représentent 63 % de la clientèle étrangère, précise Claude Esprabens, le directeur. Nous avons rédigé un petit mot d'affection à tous ceux qui ont annulé et nous les avons remboursés dans l'intégralité car c'est quelque chose d'imprévisible." Ils ont également aidé leur clientèle à se rendre sur Paris et à y trouver un hôtel, à se tenir informé... Même si cet événement ne bouscule pas les projets et l'avenir de l'établissement, au contraire, Claude Esprabens pense que "cela va être porteur plus tard. Les gens ont vu que nous étions solidaires et ils s'en souviendront. Quant au mois de septembre, nous gérerons la récupération du personnel". Dans les établissements Relais & Châteaux, très fréquentés par les Américains, on perçoit une inquiétude planant sur les réservations. "C'est une situation difficile à gérer. Nous avons enregistré pas mal d'annulations, mais il faut rester prudent, précise le directeur du Château d'Audrieu, où la clientèle américaine représente 60 % de la clientèle étrangère. Aujourd'hui, le trafic reprend, c'est un impératif absolu. J'ai un cas très significatif. Cette semaine, l'hôtel était réservé pendant 3 jours par un groupe d'Américains. 30 chambres ! Je ne savais pas quelle serait leur réaction, d'autant que nous refusions des gens tous les jours pour ces dates. Eh bien, finalement sur le groupe, 6 personnes seulement ont annulé. Les autres sont venues, c'est encourageant. Je pense que les Américains ont une réaction positive en se disant : ce ne sont pas les terroristes qui vont nous dire comment vivre."

Intensifier la promotion
Une pensée que l'on retrouve plus à l'Ouest, en Bretagne. Selon Bruno de la Sablière, directeur du Château de Locguénolé, un Relais & Châteaux situé à Hennebont, "je pense qu'il faut maintenir le congrès, et même intensifier la promotion outre-Atlantique". Ici, la clientèle américaine représente 20 % de la clientèle totale sur l'année. Depuis plusieurs jours, les annulations "arrivent dans des proportions inquiétantes. Environ 20 % des réservations sont annulées. C'est un réel souci puisque cette clientèle remplit généralement l'établissement hors saison à partir d'octobre". Lors des événements, l'hôtel était occupé à 80 % par des Américains qui ont pu suivre, grâce au multimédia mis à disposition par l'hôtel, les faits heure par heure. "Ils ont vécu ceci dans un calme et une sérénité étonnante, sans rien changer de leurs habitudes. Nous avons fait des gestes commerciaux pour toutes les annulations avec un petit mot personnalisé pour chacun. Nous avons reçu en retour des lettres chargées d'émotion de gens qui nous remerciaient."
Enfin, à Deauville, station balnéaire intimement liée aux Etats-Unis (festival du Film américain, etc.), le Royal et l'Hôtel du Golf du groupe Lucien Barrière ont enregistré deux annulations de séminaires (200 personnes pour le Royal, une centaine pour le Golf), représentant une perte de quelque 750 kF. "C'est tout ce que l'on ressent pour le moment. Chez nous, la clientèle américaine n'est pas très importante, excepté, bien entendu, lors du festival, remarque Geneviève Vuillemin, responsable communication. Nous avions un bureau sur New York, mais il a été fermé voici quelques mois."
O. Marie zzz20a zzz36o zzz16

Contrairement aux plages du débarquement, à Deauville, la clientèle américaine n'est pas très importante, en dehors de quelques manifestations.

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L'Hôtellerie n° 2736 Hebdo 20 Septembre 2001