Aquitaine
Même si la clientèle américaine n'arrive pas en tête de la clientèle en Aquitaine, elle représente pour certains établissements de prestige jusqu'à 40 % des réservations entre juin et fin septembre. Les professionnels sont dans l'attente. Avec cette question lancinante : "Que va-t-il se passer maintenant ?" Mais on se refuse à envisager le pire, une récession générale.
En rejoignant la chaîne
Small Luxury Hotels en août dernier, le Relais de Margaux, dans le Médoc, avait fait un
choix stratégique : cibler la clientèle américaine individuelle. Aujourd'hui, cette
option n'est nullement remise en cause. "Cette clientèle arrive en mai pour
repartir à la fin des vendanges, indique le directeur Marc Bonivert. Aussi,
malgré une vingtaine d'annulations aussitôt après les attentats, cet événement ne
devrait pas avoir dans l'immédiat de conséquences sur nos résultats." Puis
d'analyser : "Pour l'heure, personne ne sait comment la situation va évoluer.
Nous avons recontacté toutes les sociétés qui nous avaient réservé des séminaires.
Elles n'ont encore pris aucune décision. Mais nous n'excluons pas une baisse pour l'an
prochain."
A deux pas de là, le Relais & Châteaux Cordeillan-Bages est l'un des établissements
de la région qui reçoit le plus d'Américains, jusqu'à 40 % de sa clientèle en été.
"Nous avons eu beaucoup d'annulations en partie compensées par d'autres
réservations", indique Willy Grévin, assistant de direction. Et de confier :
"Nos clients américains craignent l'éminence d'un conflit de grande ampleur.
D'où leur souci de rentrer au plus vite aux Etats-Unis. Pour ma part, je ne peux
m'empêcher de penser à la guerre du Golfe. On retrouve le même scénario, des
annulations, la peur des clients..." Fin septembre, comme toutes les autres
années, la clientèle française redeviendra ici, majoritaire. L'inquiétude est donc
mesurée.
Au Château Grand Barrail Lamarzelle Figeac, le directeur, Patrick Freiburghaus, a d'abord
été surpris par le calme manifesté par sa clientèle américaine, une vingtaine de
touristes venus découvrir le vignoble. "Quand on a appris la nouvelle, je
m'attendais à un vent de panique. Rien de tel pourtant. D'ailleurs, le lendemain, ils ont
décidé de ne pas interrompre leur séjour." Dans cet établissement où la
clientèle américaine représente 20 % de l'activité sur l'année, on préfère laisser
du temps au temps avant de se lancer dans des prévisions. "Il est encore un peu
tôt pour estimer les conséquences sur notre activité."
Un avis que partage également Mme Gaillac, propriétaire du 4 étoiles le Burdigala à
Bordeaux. "Le marché américain représente 20 % de notre clientèle, il s'agit
surtout d'individuels affaires. Dans l'immédiat, nous avons enregistré une seule
annulation et elle émanait d'une société française dont la maison mère se trouve à
New York. En fait, personne n'est capable de dire comment la situation va évoluer. Une
agence avec laquelle nous travaillons pour des groupes tourisme a été dans
l'impossibilité de nous confirmer
ou non l'arrivée d'un groupe de 30 personnes." Mais de conclure, pourtant :
"Nous préférons anticiper une baisse d'activité. Sachant que tout peut arriver."
B. Ducasse zzz20a zzz36o zzz16
© Thomas Sanson
A Bordeaux, on anticipe déjà une baisse d'activité.
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L'Hôtellerie n° 2736 Hebdo 20 Septembre 2001